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Gouvernance de l’internet : Après cinq jours de formation à Ouagadougou, des participants s’expriment

Publié le samedi 3 septembre 2016 à 00h10min

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Gouvernance de l’internet : Après cinq jours de formation à Ouagadougou, des participants s’expriment

Ouvert le 29 août dernier, le séminaire international de formation des formateurs sur la gouvernance de l’internet et des systèmes d’informations s’est achevé ce vendredi 2 septembre 2016. Pari réussi pour le Burkina Faso qui a réuni à Ouagadougou pour la deuxième année consécutive, une trentaine de stagiaires venant de dix pays d’Afrique francophone. Nous vous proposons les impressions de quelques participants.

Pierre Ouédraogo, consultant en technologies de l’information

Cette formation a permis de réaffirmer l’engagement du Burkina Faso dans le numérique car comme vous le savez, le séminaire a été placé sous le haut-patronage du Premier ministre Paul Kaba Thiéba, du parrainage de Mme le ministre du développement de l’économie numérique et des poste et du président de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP). Ce séminaire a permis de revisiter l’histoire d’internet et d’aborder la question des innovations, des enjeux et des défis pour le développement de l’économie numérique en Afrique. Nous avons dégagé des pistes de solutions qui vont permettre à l’Afrique de rattraper son retard, de jouer un rôle d’acteur dans cette société de l’information où, comme dirait l’autre, elle était mal partie.

Nous avons souligné l’importance d’accorder au mobile sa place, parce que le mobile est l’ordinateur de demain pour l’Afrique. Cela permet à l’Afrique d’être en avance par exemple dans le secteur des paiements électroniques et nous pouvons jouer sur cet atout pour le développement de l’économie numérique. Nous avons abordé aussi la question de vision parce que dans la plupart des pays, la question de la vision de la société de l’information et de l’économie numérique n’est pas encore fixée dans le cadre d’une stratégie. Il est nécessaire d’avoir une stratégie nationale, multi-acteurs et multisectorielle notamment dans le domaine de la cyber-sécurité, des noms de domaines, plus particulièrement la gestion des ressources internet critiques.
La suite après ce séminaire, c’est la mise en réseau sous la bannière de l’association « Initiative TIC et Citoyenneté » pour permettre que les échanges continuent, c’est le mentorat qui sera fait par les différents formateurs en liaison avec les porteurs de projets et enfin, c’est la préparation de l’édition 2017 qui aura lieu à Ouagadougou au cours de l’été prochain. Pour cela nous avons besoin d’approcher les autorités du Burkina et les formateurs pour arriver à un consensus autour de la date.

Charles Millogo, président de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Cette initiative rentre en droite ligne de nos attributions. Il s’agit pour nous, à travers ce séminaire, de participer à avoir des relais au niveau de la société et des acteurs afin de pouvoir maitriser les concepts et les réalités pour mieux promouvoir l’appropriation des TIC. Pour faire de la régulation, il faut des relais, des gens qui comprennent les enjeux, les attentes, les contraintes, les aspirations. Nous sommes satisfaits de l’organisation du séminaire. Les stagiaires ont été ponctuels, motivés et la formation a été très animée. Nous apprécions également l’engagement pris par les stagiaires, avec leurs projets, de pouvoir impacter la société dans leurs pays respectifs.

Mme Aka Florence de la Côte d’Ivoire

Durant ces cinq jours de formation, nous avons appris de bonnes choses et ce que je retiens, c’est surtout la participation des Africains dans les hautes instances de décision et de gouvernance de l’internet. Dès mon retour à Abidjan, je m’engage à former et sensibiliser les experts ivoiriens à participer aux différents fora et aux débats concernant la gouvernance de l’internet. Nous avons, nous aussi notre place dans les hautes instances. Le développement de l’Afrique repose aussi sur l’économie numérique. Notre continent est une plateforme vierge qui pourrait s’approprier cette évolution numérique pour son développement.

François Périgreni, vice-président délégué au numérique de l’Université de Bordeaux et commissaire à la commission de l’informatique et des libertés en France

La gouvernance de l’internet est importante parce que internet est devenu un bien commun de plus en plus reconnu par des instances internationales. C’est un vecteur de développement de culture nécessaire à toute l’humanité et il est très important que ce bien ne soit pas accaparé par certains mais que tous puissent en bénéficier. Et il est important que les besoins de tous soient exprimés, que dans toutes les régions du monde, on ait des experts capables de participer à l’entretien et à l’évolution d’internet. L’objet de cette formation, c’est que dans tous les pays francophones, il ait des experts qui puissent venir dans les instances internationales et dire « La vision que vous proposez, elle est bonne mais pensez aussi à ce type de population, à ses besoins pour que internet bénéficie à tous ».

Tidiane Yélémou, enseignant chercheur à l’Université polytechnique de Bobo-Dioulasso

Ce séminaire était très riche en enseignement car nous avons beaucoup appris comment internet est géré et quels sont les enjeux et les tendances actuelles. C’est assez important pour nous, universitaires, car cela nous permettra de mettre à jour les contenus de nos enseignements. Il y a énormément de travail à faire au Burkina Faso car jusque-là nous n’avons pas encore cerné l’intérêt d’internet. Il faut véritablement sensibiliser pour que les principaux acteurs, l’exécutif et le législatif puissent savoir ce que l’internet peut nous apporter.

Pour l’organisation de ce séminaire, c’était vraiment merveilleux. Les communications étaient simples, le timing, les pauses santé(…) il n’y a vraiment rien à dire. Je tiens à féliciter Mme Adja Sanou/Ouattara (directrice de l’ITIC, ndlr) pour cette réussite.

Propos recueillis par Herman Frédéric BASSOLE
Lefaso.net

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