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Electricité : Une nouvelle loi de réglementation

Publié le lundi 16 mai 2005 à 07h29min

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L’Assemblée nationale a adopté le 12 mai 2005 un projet de loi portant réglementation générale de l’approvisionnement du Burkina Faso en énergie électrique. La présente loi abroge toutes dispositions antérieures contraires, notamment celle de 1998.

Le projet de loi examiné par l’Assemblée nationale dans la soirée du jeudi 12 mai dernier était une version améliorée de la loi n° 060/98/AN du 17 décembre 1998 portant réglementation générale de l’approvisionnement du Burkina Faso en énergie électrique. Une révision qui a eu pour but d’intégrer à la loi les réformes entreprises par le gouvernement ces dernières années dans le secteur de l’énergie.

Il s’agit principalement de la lettre de politique de développement dudit secteur adoptée par décret le 30 décembre 2000 assortie une année plus tard de l’autorisation de la privatisation de la Société nationale burkinabè d’électricité (SONABEL). A cet effet, le gouvernement a décidé de scinder le sous-secteur en deux entités appelées "segments" ; le premier segment étant constitué des centres exploités actuellement par la SONABEL et le second segment, de l’électrification rurale.

Il a également été prévu la transformation de la nationale de l’électricité en une société fermière avec l’ouverture du capital de façon majoritaire à un partenaire stratégique de référence. La création d’une société de patrimoine détenue à 100% par l’Etat et le financement de l’électrification rurale ont en outre été inscrits au centre des préoccupations. Ces réformes ont constitué l’ossature de l’argumentaire du ministre en charge de l’énergie Abdoul Kader Cissé pour justifier de l’opportunité d’une nouvelle loi.

Les députés dans leur majorité ont salué l’initiative et la démarche du gouvernement qui a consisté à accorder une place de choix à l’électrification rurale. Toutefois, ils se sont inquiétés de la tendance du gouvernement à privilégier l’interconnexion transfrontalière au détriment du renforcement des capacités de production électrique au niveau national (les barrages hydro-électriques par exemple). Certains élus du peuple se sont aussi interrogés sur la nécessité de privatiser une entreprise stratégique comme la SONABEL avec le risque de perte d’emplois. Plusieurs autres préoccupations non moins importantes ont été exprimées au représentant du gouvernement.

Dans sa réponse, le ministre Kader Cissé s’est voulu rassurant. Les interconnexions transfrontalières à son avis, entrent dans la volonté du gouvernement de trouver les moyens les plus rapides et les moins coûteux pour alimenter le pays en électricité. La liaison électrique avec la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Nigeria (via le Niger) permettra d’avoir plusieurs sources d’approvisionnement et de faire le choix en fonction du prix, a-t-il expliqué. Et cela n’affectera en rien l’indépendance du Burkina Faso vis-à-vis de ces pays, a précisé le ministre. Mieux, le gouvernement continuera à construire les barrages hydro-électriques (Samendeni, Noumbiel) et à renforcer la capacité des centrales thermiques existantes, a-t-il ajouté.

La question de la privatisation de la SONABEL, a affirmé Abdoul Kader Cissé, a été suffisamment mûrie par le gouvernement sur la base des expériences de privatisations réussies ou non de certains pays de la sous-région que sont le Sénégal, le Mali, la Guinée et la Côte d’Ivoire. Des affirmations qui ont rassuré certains députés et laissé d’autres sur leur soif. Ainsi, le projet de loi portant réglementation générale de l’approvisionnement du Burkina Faso en énergie électrique a été adopté par l’Assemblée nationale avec 85 voix pour et 7 abstentions.

Alassane KARAMA (karamalass@yahoo.fr)
Sidwaya

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