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Soutenance de mémoire à l’ENAM : La Coopération Burkina Faso-Banque mondiale revisitée

Publié le lundi 16 mai 2005 à 07h27min

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"De la logique de l’aide aux postulats des paradigmes de développement : Coopération Burkina Faso-Banque mondiale". C’est le thème qu’a défendu brillamment Issa Joseph Paré, pour l’obtention de son diplôme de fin de cycle à l’Ecole nationale d’administration et de la magistrature (ENAM), section diplomatie.

C’est devant un jury, présidé par M. Hamidou Garané, assisté de M. Songré Etienne Yaméogo et Honoré Somda que Issa Joseph Paré a défendu son mémoire de fin cycle à l’ENAM, section diplomatie. L’étudiant Paré a planché sur le thème : "de la logique de l’aide aux postulats des paradigmes de développement : Coopération Burkina Faso-Banque mondiale".

Dans ses recherches, l’élève diplomate a trouvé que, crée en 1944, le groupe de la Banque mondiale (BM) s’est fixé des objectifs économiques à atteindre dans le cadre du droit internationale, suite à la conférence de Bretton Woods (1er-22 juillet 44). Avec une "fixation" du développement comme vocation, la Banque mondiale est l’une des plus importantes sources d’aide au développement de la communauté internationale.

Le chercheur Paré révèle aussi que le partenariat entre le Burkina et l’institution établi depuis 1963, n’a été effectif qu’en 1969 avec l’octroi d’un crédit d’un montant de 868 000 de dollars US. De l’étude, il ressort aussi que le portefeuille actuel de la BM au Burkina équivalent à 504,3 millions de dollars. Issa Joseph Paré note que réduire la pauvreté par l’accélération de la croissance économique, fondée elle-même sur la "libéralisation des relations économiques constitue l’actuel cheval de bataille de la Banque mondiale, mais constate t-il, avec une infection de multiples milliards de francs CF. Pendant 40 ans de collaboration, la BM est parfois objet d’une "représentation certaine" de stéréotypes et parfois de désaffection". Et cela, parce qu’étant assimilée à la "prescription des politiques de développement", à "l’austérité budgétaire", à "l’impérialisme" et au "PAS".

Au regard de cette donne, le chercheur Paré a été amené à se poser un certain nombre de questions : le sentiment d’être toujours des pays du tiers monde, pays sous -développés, pays moins avancés (PMD), pays pauvres très endettés (PPTE), pays classés au bas de l’échelle selon le critère de l’indice développement humain durable (IDHD), n’est-il pas le justificatif de la conviction à la transite d’un système international de domination, organisé et planifié ? L’aide extérieure peut-elle être considérée comme un moyen de développement des Etats subsahariens ? Poursuivant sa réflexion, l’élève diplomate s’est aussi interrogé : est-ce que la BM est un instrument pour le développement véritable du Burkina Faso ? Les enjeux de cette coopération peuvent-ils permettre au Burkina de s’imposer à la conditionnalité de l’aide de la BM ? Quelle est l’indépendance réelle des Etats d’Afrique noire et surtout du Burkina Faso dans "l’arène de la coopération internationale" ?

La Banque mondiale est un instrument de développement

Au terme de sa réflexion, le chercheur Paré est arrivé à la conclusion que la BM est un instrument de développement, l’aide est un moyen et le développement une fin. Il ressort aussi de la recherche du futur diplomate que la logique de la rupture avec la pauvreté, le misérabilisme, le néocolonialisme et le sous-développement dans l’option et l’optique de la promotion d’une bonne politique économique a conduit le Burkina Faso à adhérer à la BM pour une coopération multilatérale beaucoup plus souveraine et rassurante que celle bilatérale parfois très contraignante (l’aide liée), voire aliénants. Ainsi, l’aide de la BM au Burkina, après 40 ans d’indépendance, joue un rôle essentiel dans le budget de l’Etat et dans le financement des investissements.

Pour le chercheur Paré, le champ d’action multidimensionnel de la BM au Burkina est d’une manière ou d’une autre en faveur des pauvres. Seulement, elle ne peut qu’agir par les institutions, pour atteindre. Ceux-ci, "C’est la raison pour laquelle, même lorsque son action a un impact au niveau étatique, son incidence n’est pas très perceptible par les populations" note-il avant d’indiquer que "l’hypothèse de l’utilisation de l’aide par la BM comme étant un moyen de servitude n’est pas à exclure".

Malgré cela, quelle soit privée ou publique, nationale ou internationale, bilatérale ou multilatérale l’aide est indispensable à tout pays, même les plus développés constate Joseph Paré. Pour lui, il revient donc au Burkina, d’exprimer, de façon constante, sa souveraineté par la démonstration de sa capacité et son sens de la responsabilité.

Au terme de la soutenance, le jury après avoir fait des critiques et observations a décerné la note de 16/20, avec mention très bien à Issa Joseph Paré.

Gabriel SAMA (gabsam01@yahoo.fr)
Sidwaya

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