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Le syndicat des travailleurs des laboratoires pour une non participation du laboratoire national de santé publique à l’INSP

Publié le dimanche 28 août 2016 à 23h50min

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Le syndicat des travailleurs des laboratoires pour une non participation du laboratoire national de santé publique à l’INSP

Le Syndicat National des Travailleurs des Laboratoires et de la Santé Humaine (SNTL/SH) voudrait afficher sa position définitive, relative à la participation du Laboratoire National de Santé Publique à l’Institut National de Santé Publique.

La situation qui prévaut au Laboratoire National de Santé Publique, appelle de notre part une actualisation, un renforcement de notre devoir de solidarité, de mobilisation autour des intérêts des populations Burkinabé et des travailleurs démotivés, meurtris et réduits à assister à la liquidation de leur outil de travail, de leur espace de liberté, fruit de longues luttes arrachées par une génération sacrifiée.

En effet, depuis avril 2015, l’autorité sanitaire du Burkina Faso a entrepris la création d’un institut national de santé publique et un comité de réflexion a été mis en place pour réfléchir sur la création de cet Institut.

Cet Institut est prévu pour naître de la fusion d’institutions existantes du ministère de la Santé telles que sont : le Laboratoire national de santé publique, le Centre MURAZ, le Centre national de recherche et de formation sur le paludisme et le Centre de recherche en santé de Nouna.

Aussi, en février dernier, au moment où nous estimons que la fonction, le rôle, et les missions de souveraineté du LNSP avaient été bien appréhendés, l’autorité sanitaire instruisait, et ce, conformément au programme de gouvernement du président du Faso, de préparer la création d’un Institut national de santé publique (INSP).

Or, le LNSP, contrairement aux trois structures citées plus haut, ne mène pas d’activités de recherche (Cf. art .2 des statuts particuliers), et le programme de gouvernement du Président du Faso indexé ne précise ni la forme ni la nature de l’institut national de santé publique à créer.

Mieux, un examen minutieux de l’argumentaire et de la justification de la création de l’INSP répond à la volonté des autorités de régler les imperfections suivantes :

- La résolution des problèmes liés à la gestion de la carrière des chercheurs ;
- le manque de coordination des activités des structures de recherche ;
- le manque d’orientation de la recherche en santé vers les problèmes visant à renforcer le système de santé ;
- la faiblesse du financement de la recherche en santé ;
Aussi, au regard des missions et les objectifs poursuivis par le futur INSP, les missions et attributions du LNSP ne s’y retrouvent nullement.

Par ailleurs les travaux du comité de réflexion ont mis à nu les difficultés liées :

- premièrement, au contexte juridique et réglementaire relatif à la création de l’INSP ;
- deuxièmement à la conjonction des activités de prestation de service, d’analyse et de contrôle qualité menées au LNSP avec celles des structures de recherche.

Du reste, le LNSP avait posé à la tutelle technique, des préoccupations des travailleurs et les évolutions futures, basées sur une expérience de plus d’une quinzaine d’années que sont :

- la résolution du problème de gestion des carrières du personnel du LNSP par l’autorisation d’application du plan de carrière adopté par le Conseil d’administration ;
- la conduite du plan stratégique 2014-2018 du LNSP ;
- l’autonomisation financière par l’accroissement des recettes propres de l’établissement ;
- le renforcement des capacités institutionnelles, techniques et opérationnelles du LNSP devant déboucher sur sa transformation en agence ;
- etc.

Par conséquent, la création de l’INSP avec le LNSP, par décret, revêt de graves répercussions sur le système du contrôle qualité national et la surveillance des risques sanitaires :

- l’abrogation de l’acte de création (décret n° 99-377/PRES/....) ;
- la réduction du LNSP en un service régit par un arreté du Ministre de la Santé ;
- la perte des acquis juridiques et réglementaire notamment les arrêtés et arrêtés conjoints liés au contrôle sanitaire ;
- la revendication des missions de souveraineté par d’autres départements,
- l’affaiblissement de la chaîne de contrôle et de la surveillance sanitaire avec comme corollaires, l’introduction de produits périmés, prohibés, contrefaits, etc. ;
- la compromission des partenariats et des collaborations noués par le LNSP, au niveau national, régional et international ;
- la perte de la renommée et des acquis au niveau régional et international ;
- la remise en cause de la question de l’accréditation des unités de laboratoire ;
- la compromission de l’objectif de l’autofinancement ;
- les difficultés d’insertion du LNSP dans le cercle du système Sylvie ;
- le problème de gestion du passif et de l’actif du LNSP ;et pour ne citer que cela.

Au-delà de ce sombre tableau peint plus haut, et malgré les éléments convaincants tendant à retirer le LNSP du projet de création de l’INSP, versés au comité de réflexion par ses représentants, tout porte à croire que la logique et l’objectivité ne sont pas au rendez-vous des échanges.
De plus, le comité s’attache au forçage envers et contre tout, pour poursuivre ses travaux malgré les blocages rencontrés au niveau juridique et institutionnel.
Force est de reconnaitre que certaines institutions ont formulées les recommandations ci-après :

- La commission de la réconciliation nationale et des reformes (Cf. Rapport générale) a recommandé de :

Réhabiliter le LNSP et le renforcer dans ses moyens humains, financiers et matériels en vue d’assurer efficacement la mission de contrôle des médicaments et des produits de consommation humaine et animale ;

- Le discours de politique générale du Premier ministre à l’Assemblée nationale a consacré le Laboratoire national de santé publique comme un outil étatique chargé du contrôle et de la surveillance des produits alimentaires ;

- Le Ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation (MESRSI) a attiré l’attention des autorités sanitaires nationales sur le fait que le LNSP ne fait pas d’activités de recherche mais effectue des prestations de service des analyses et du contrôle de qualité ;

- Le Ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation a suggéré deux possibilités pour résoudre le problème de la création de l’INSP (Cf. lettre MESRSI du 27/06/2016) ;

- Le Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur a proposé des orientations précises rejoignant celles du MESRSI pour la création de l’INSP (Cf. lettre CAMES du 19 mai 2016).

Les conclusions attendues de ces travaux risquent fort de créer une confusion, tant au niveau des structures concernées, qu’au niveau des autres institutions impliquées directement ou indirectement dans le projet de création de l’INSP.
Au terme de cette analyse, le SNTL/SH dénonce,

1. Les tentatives de liquidation du Laboratoire national de santé publique

Le LNSP, peine à s’imposer, à se faire accepter et respecter par les partenaires nationaux. Sa liquidation serait par conséquent, un déni des missions de souveraineté, par l’abandon ou l’affaiblissement du contrôle, du suivi des risques sanitaires de plus en plus flagrant au Burkina Faso. De plus, elle ouvrirait une porte à la fraude, à la tromperie, aux mauvaises pratiques d’hygiène dans les systèmes de production et de fabrication.

En effet, l’affaire des cannettes périmées, déclenchée en décembre 2014 en est l’émanation et l’introduction du lait contaminé à la mélamine, le riz contaminé, les poulets, les culs et la viande de dinde importé de Chine, pour ne citer que ceux-là, sont autant de signaux forts qui appellent le contrôle, voire le renforcement du contrôle sur l’ensemble du territoire national et aux frontières afin de prendre en compte leurs porosités.

2.Les tentatives de démantèlement du LNSP

Le démantèlement du LNSP par le détachement et le rattachement de la Direction du contrôle des médicaments du LNSP à une Direction générale de la qualité et du contrôle des médicaments rattachée au Secrétariat général du ministère de la Santé.

3. Les velléités d’incursion dans la gestion du patrimoine du LNSP par l’occupation des infrastructures et des espaces du LNSP.

Pour conclure Le SNTL/SH reste attachée au principe de la solidarité syndicale entre travailleurs et exige au moment où le LNSP a amorcé un élan promoteur vers l’autofinancement, objectif poursuivi dans son plan stratégique 2014-2018 :

1. le retrait pur et simple du Laboratoire national de santé publique du projet de création de l’Institut national de santé publique,

2. la réhabilitation et le renforcement des capacités institutionnelles et opérationnelles du LNSP afin de lui permettre de répondre efficacement à sa mission de Santé publique conformément aux conclusions de la CRNR,

3. l’application du plan de carrière du personnel du LNSP, et des délibérations du Conseil d’administration relatives à l’organisation des concours et examens professionnel au LNSP conformément aux conclusions de la CRNR,

4. le renforcement du personnel du LNSP conformément aux conclusions de la CRNR,
appelle les organisations syndicales des travailleurs, la société civile, les populations Burkinabè et l’opinion publique nationale à s’impliquer dans la préservation et le renforcement des missions de souveraineté du Laboratoire national de santé publique Afin de lui permettre d’assurer la protection des populations burkinabè.

Le Bureau National
du SNTL/SH

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Vos commentaires

  • Le 29 août 2016 à 03:38 En réponse à : Institut national de sante publique : Le syndicat des travailleurs des laboratoires pour une participation du Laboratoite national

    Quand l’indécence se mue en revendication et le mensonge en éléments de défense on ne peut que rester stupéfait. Tout ce que le syndicat raconte est d’une bassesse inimaginable. On dit qu’il faut profiter de la saison ou tout le monde gifle la grand-mère pour gifler la sienne. Le syndicat veux profiter de la crise de la CAMEG pour gagner ses revendications égoïstes et fallacieuses. Comment le Ministère qui a créé la Laboratoire National va le liquider.
    Les arguments du syndicat sont d’une légèreté et d’une naïveté sans pareil.
    Le Laboratoire dans sa configuration actuelle est tout simplement un centre d’incompétence et d’affairisme aux mains d’une clique de voyous qui n’hésitent pas publier de faut rapports suggérés par les commerçants.

  • Le 29 août 2016 à 09:35, par #BlackBird En réponse à : Institut national de santé publique : Le syndicat des travailleurs des laboratoires pour une participation du Laboratoire national

    Je suis peut etre un profane ais de tout ce qi a été dit je ne vois pas en quoi le futur institut de santé public ne pourra pas continuer à mener les activités du LNSP. Apprenons à rassembler nos structures pour les rendre fortes et durables au lieu de passer notre temps a creer des petits labos sans grands moyens à gauches et à droite

  • Le 29 août 2016 à 12:11 En réponse à : Le syndicat des travailleurs des laboratoires pour une non participation du laboratoire national de santé publique à l’INSP

    Au delà des intérêts égoïstes vous devez voir l’apport de l’Institut à la population.Si le gouvernement a eu l’idée de la création de ce institut c’est pour pouvoir lutter efficacement contre les maladies et mener des recherches dans ce sens.Le syndicat n’a pas le rôle de décider la fusion ou non de LNSP dans l’institut parce que LNSP que vous parlez la ce n’est pas vous qui l’avez crée et vous des agents de la fonction publique ou des contractuel du jour au lendemain on peut vous affecter dans un autre structure ou même vous licencier et le laboratoire restera et d’autre personnes vont y travailler on sait que vous raquettez les pauvres personnes laba pour vous enrichir illicitement et l’institut sera une barrière à ça mais vous ne pouvez pas abat les syndicats véreux.

  • Le 31 août 2016 à 10:44 En réponse à : Le syndicat des travailleurs des laboratoires pour une non participation du laboratoire national de santé publique à l’INSP

    si le gouvernement avais décidé, le ministère de la recherche est mieux indiqué pour coordonner les activités de recherches, si ce ministère même recommande de ne pas créer des instituts pour en créer seulement, car il y a déjà des structures similaires pourquoi forcer ? quel est l’intérêt si ce n’est pour aider certaines personnes à écouler leurs produits prohibés ? s’il y a des agents racketteurs au sein du lnsp il faut les dénoncer au près de l’ASCE/LC. c’est la meilleur façon au lieu d’utiliser le racketage comme justification à la création d’un institut.

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