La justice technologique, le leadership et le rôle des Etats dans l’impulsion des innovations, les modèles de disséminations de la technologie, les expériences d’accès aux technologies, sont entre autres, les points évoqués dans le livre de Simon Trace et qui ont fait l’objet de débat entre participants.

Pour Billi Yaro, responsable énergie Afrique de l’ouest de l’ONG Pratical Action, Simon Trace, ancien directeur de l’ONG qui est un acteur averti des questions technologiques, a produit un enseignement philosophique qui invite à réfléchir sur l’approche d’intervention et la philosophie de Practical Action. Une philosophie basée sur le concept de « justice technologique ». En effet, le domaine d’intervention de l’ONG prend en compte trois dimensions que sont l’homme, la technologie et les solutions durables.

Dans un document de treize chapitres, Simon Trace soutient qu’il faut repenser la technologie. « L’humanité a perdu le contrôle technologique ou plutôt y a renoncé à cause des caprices du marché. La relation avec la technologie doit être redémarrée. Ce ne sont pas des changements progressifs mais un changement radical dans la façon dont l’innovation et l’accès à l’utilisation de la technologie est régie, à travers les prismes de justice technologique ».

Sylvestre Ouédraogo, enseignant chercheur en économie à l’université Ouaga II et responsable de l’association YAMPOUCRI (pionnière dans le domaine des nouvelles technologies au Burkina Faso), explique que ce document lance un cri d’appel à toutes les composantes de la société afin qu’elles puissent repenser la technologie. « Actuellement, nous utilisons la technologie, nous sommes à fond dans la technologie sans prendre le recul nécessaire pour appréhender l’utilisation de la technologie de façon responsable » a-t-il signifié. Aussi, de son avis, l’œuvre de Simon Trace appelle à la réflexion parce que les innovations ne conduisent pas nécessairement au progrès et les individus doivent travailler à la justice technologique. « Cette justice se comprend comme le processus par lequel nous allons utiliser la technologie de façon intelligente, judicieuse et responsable et non pas consommer pour consommer » a-t-il renchéri.

Pratical Action est une ONG internationale basée au Royaume-Uni depuis près de 50 ans. Elle promeut la vulgarisation des technologies appropriées en vue d’offrir aux communautés pauvres, les moyens d’élaborer des solutions durables et pratiques, leur permettant de sortir de la pauvreté. Représentée à travers huit bureaux régionaux dans le monde, celui de l’Afrique de l’Ouest ouvert en 2014, est basé à Dakar au Sénégal.
Nicole Ouédraogo
Anaïs Moné (stagiaire)
Lefaso.net