LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Journée internationale de la jeunesse : Apprendre aux jeunes à rêver

Publié le lundi 15 août 2016 à 21h55min

PARTAGER :                          
Journée internationale de la jeunesse : Apprendre aux jeunes à rêver

La Conférence mondiale des ministres de la jeunesse qui s’est tenue à Lisbonne du 8-12 août 1998 a recommandé de faire du 12 août de chaque année, « la Journée internationale de la jeunesse ».

Cette décision a été approuvée par l’Organisation des Nations Unies en sa session du 17 décembre 1999 à travers la résolution A/RES/54/120. En effet, le point 7 de cette résolution précise entre autre que l’Assemblée générale « Approuve la recommandation de la Conférence mondiale tendant à faire du 12 août la Journée internationale de la jeunesse, et recommande que des activités d’information soient organisées à tous les niveaux afin que la Journée contribue à faire mieux connaître le Programme d’action, particulièrement auprès des jeunes ».

Le Programme d’action mondial pour la jeunesse à l’horizon 2000 et au-delà a retenu initialement dix domaines d’activités prioritaires à savoir : l’éducation, l’emploi, la faim et la pauvreté, la santé, l’environnement, les abus de drogues, la délinquance juvénile, les loisirs, les petites filles et jeunes femmes, la pleine et effective participation des jeunes à la vie de la société et la prise de décision.

Pour prendre en compte l’évolution des nouvelles problématiques, les domaines prioritaires sont passés de 10 à 15 pour intégrer la mondialisation, les technologies de l’information et de la communication, le VIH/SIDA, la jeunesse et les conflits, les rapports entre génération.

Les jeunes définis comme des personnes entre 15 et 24 ans, constituent un groupe hétérogène en constante évolution dont les expériences de vie varient énormément d’une région à une autre, d’un milieu culturel, économique à un autre.

Si le thème international retenu pour la commémoration de la journée internationale de la jeunesse au titre de 2016 est "La route vers 2030 : Éliminer la pauvreté et parvenir à des modes de consommation et de production durables", le Burkina Faso a décidé de se pencher sur celui portant sur « Education civique des jeunes, un instrument de prévention des violences ».

Ces deux thèmes se rejoignent dans la mesure où le 1er met l’accent sur le rôle primordial des jeunes pour assurer l’élimination de la pauvreté et la réalisation du développement durable par le biais de la consommation et de production durables tandis que le 2eme s’attache sur les fondamentaux de l’existence de l’humanité. En effet, aucune espèce qu’elle soit humaine, végétale, animale, etc. ne veut survivre dans la violence, la guerre, les conflits.
Les valeurs premières que sont : le respect, la responsabilité, la dignité, l’éthique, l’équité, la tolérance, la paix, le pardon, la solidarité, le don et le dépassement de soi, la pitié, l’amour du travail bien fait, sont la base de tout développement durable et par conséquent d’éradication de la pauvreté.

Comme l’a souligné le parrain de la commémoration 2016 de la journée internationale de la jeunesse au Burkina Faso, le Larlé Naba « La montée de l’incivisme a atteint des proportions inquiétantes aussi bien dans les villes que dans les campagnes et si l’on y prend garde, il pourrait devenir l’un des obstacles majeurs contre lequel se buteront toutes les initiatives développées en matière de développement. ».

L’incivisme est une réalité admise au Burkina Faso depuis plusieurs années. De multiples actions ont été menées par les différents acteurs pour lutter sur le phénomène, des mécanismes ont même été créés en vue de prévenir et le contenir.

A titre d’exemple on peut citer la tenue d’un forum national sur le civisme en 2013 portant sur le thème : « Quelle synergie d’actions pour une culture de citoyenneté responsable au Burkina Faso ? » et organisé par le ministère en charge des droits humains, la création du Conseil national pour la prévention de la violence à l’école (CNPVE), l’institutionnalisation de l’éducation civique dans la formation des jeunes du service national de développement et des centres de formation, l’organisation par la société civile, l’Etat avec l’appui financier de partenaires techniques et financiers tels que l’UNESCO, de formations et d’ateliers sous régionaux sur le civisme et les thèmes connexes au profit des publics cibles variés ; etc.

Malheureusement, en dépit des multiples actions pour lutter contre le phénomène, celui-ci tend à se radicaliser, à se banaliser, à s’intégrer dans les pratiques et modes de vie de tous les jours des burkinabè, jeunes et adultes confondus.

Il convient donc de repenser les stratégies d’approches et les véritables causes de ce phénomène au sein du public jeune.
Est-ce parce que l’Homme ne rêve plus ? Ou rêve mal ?
Est-ce parce que les jeunes ne rêvent plus, ne croient plus à l’impossible ?
Est-ce parce que l’idéal a été recouvert des couches crasseuses et visqueuses de la partie la plus sombre de l’Homme ?

Lorsqu’on échange avec les jeunes, TOUS sont unanimes pour dire « Il n’y a pas d’espoir… », « il ne faut pas rêver, la vie est dure », « si tu peux, si tu as l’occasion, prend pour toi et cherche toi ».
Les vicissitudes de la vie, les contraintes de la nature, la dureté et la rude compétition de l’environnement professionnel, social, le parcours du combattant pour la recherche de l’emploi, le remplacement des valeurs morales par les valeurs matérielles ont amené petit à petit l’Homme en général et les jeunes en particulier à ne plus croire tout court, à ne plus rêver à de grandes et belles choses.

Les jeunes n’ont plus foi, ne croient plus aux valeurs car pour eux, les ainés n’ont pas donnés l’exemple. Pour eux, la vie se résume à un match ou le gagnant est celui qui fera preuve de plus de roublardises. Pourtant, le monde dont ils ont hérité des anciennes générations, avec ses commodités, ses avancées technologiques, la longévité de vie, l’éradication de certaines maladies, etc. est du fait des rêves de grands hommes, des sacrifices d’honnêtes hommes et de femmes pour l’intérêt général de l’humanité.

Il faut donc éduquer les enfants à croire à un idéal, et à œuvrer pour l’atteindre par des moyens justes, honnêtes et nobles.

Le rôle, la place et la signification du rêve ont toujours été une préoccupation dans l’histoire de l’humanité (des sociétés chamaniques, à la Grèce antique, en passant par les religions monothéistes, la psychanalyse et la neuropsychologie). Des études ont démontré les multiples possibilités et pouvoirs offerts à l’homme à travers le rêve, les interactions entre le subconscient et la conscience.

Le monde existe tel quel parce que des hommes et des femmes ont rêvé au meilleur pour l’humanité, ont cru que c’était possible. Travaillons donc à apprendre à nos enfants et jeunes qu’ils peuvent se permettre de rêver au lieu de leur répéter à longueur de journée que la vie est un combat. Ce qui n’est d’ailleurs pas faux.

Rimpougnooma

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Le Dioula : Langue et ethnie ?
Sénégal / Diomaye Faye président ! : La nouvelle espérance
Burkina : De la maîtrise des dépenses énergétiques des Etats
Burkina Faso : Combien y a-t-il de langues ?