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Déclaration du Réseau National de plaidoyer sur les risques d’inondations au Burkina Faso

Publié le samedi 13 août 2016 à 18h37min

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Déclaration du Réseau National de plaidoyer sur les risques d’inondations au Burkina Faso

Le début de cette saison pluvieuse 2016-2017a été marqué par une série de vents violentset se poursuit par des cas d’inondations enregistrésdans plusieurs localités sur le territoire national.

En effet, à ce jour, nous enregistrons selon des données du Gouvernement, 47 000 personnes victimes d’inondations.

Six (06) régions dont le Nord, le Centre Nord, le Centre Est et le Centre Ouest, le Centre et le Sahel sont touchées par les inondations. Cela contribue à fragiliser davantage les conditions de vie et les moyens d’existence des populations.

Ces inondations ont malheureusement fait de nombreuses victimes dont on dénombre 15 morts sur toute l’étendue du territoire.

Cette situation vient nous rappeler la tristement célèbre date du 1er septembre 2009 et sonne pour tous comme un appel à la vigilance. C’est en cela que nous saluons le mérite du message du Gouvernement, appelant l’ensemble des citoyens à plus de vigilance et de responsabilité.

C’est pourquoi, nous, membres du Réseau National de Plaidoyer sur la Réduction des Risques de Catastrophe, par la présente déclaration,

Saluant les efforts consentis par le Gouvernement burkinabè en matière de Réduction des Risques de Catastrophes.

Conscients que la réduction des risques d’inondation passe par une réponse appropriée aux facteurs de vulnérabilité que sont : la méconnaissance des risques, la faible préparation de la population à faire face aux risques, le manque et/ou l’insuffisance des ouvrages d’assainissement pour drainer les eaux de pluie, le mauvais entretien des caniveaux existants, la précarité des constructions, l’installation dans les zones à risque d’inondation, la mauvaise coordination des secours, etc.

Considérant que, selon les prévisions saisonnières et caractéristiques agro-climatiques de la saison de pluies 2016 présentés par la Direction Générale de la Météorologie, le Burkina Faso pourrait connaître une pluviométrie normale avec une tendance excédentaire sur l’ensemble du territoire pour les périodes de juillet-août-septembre ;et queces prévisionsindiquent les risques d’une forte concentration de l’activité pluvieuse en quelques décades, ce qui porte les germes ou prémices de graves inondations préjudiciables à la sécurité humaine et aux activités agro-pastorales.

Pour ce faire, nous exhortons les populations :

• A adopter des comportements citoyens à travers le maintien d’un cadre de vie sain en bannissant par exemple les mauvais comportements consistant à déverser les déchets dans les caniveaux, et à construire sur les caniveaux et dans des zones inondables, etc. ;

• A rester vigilantes et à se préparer constamment à d’éventuels risques, conformément aux mesures de précaution proposées par le Gouvernement.

• A suivre et respecter les consignes de sécurité que le gouvernement viendrait à donner afin de réduire considérablement les éventuels dommages qui pourraient survenir des inondations

Recommandons au Gouvernement de :

• Renforcer les dispositifs de secours existants sur le plan matériel, financier et technique ;

• Engager des travaux de curage et drainage des eaux de pluies dans certains centres urbains et mettre en place un mécanisme permanent chargé de cette opération chaque année avant l’installation de la saison pluvieuse ;

• Développer la culture de la sécurité et de la prévention à travers des actions de sensibilisation de proximité à l’endroit des populations en général et celles vivant dans les zones à risque d’inondation en particulier ;

• Identifier et préparer des sites de recasement des populations en cas de sinistre ou d’évacuation préventive ;

• Rendre disponibles aux citoyens et aux communautés à la base les informations sur les prévisions agro-météorologiques et climatiquesadaptées,en langage simple et compréhensible par toute la population ;

• Mettre en place une cellule technique de veille et de concertation sur les risques d’inondations sur l’ensemble du territoire nationalconformément aux dispositions de la loi 012/2014 et au regard de la récurrence de ce type de catastrophe.
Réaffirmons enfin la nécessité pour l’Etat de gérer de façon participative les risques de catastrophes, comme préconisé par le Cadre d’Action de Sendai (CAS) 2015 - 2030, afin de soutenirundéveloppement durable et pour tous !

Ouagadougou, le 22 juillet 2016
Ont signé :

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Vos commentaires

  • Le 13 août 2016 à 20:37, par MOUSSA SOULAMA En réponse à : Déclaration du Réseau National de plaidoyer sur les risques d’inondations au Burkina Faso

    est-ce que cela n’ai pas dû au changement climatique ?il ya également l’action du peuple.

  • Le 14 août 2016 à 10:03, par Haroune En réponse à : Déclaration du Réseau National de plaidoyer sur les risques d’inondations au Burkina Faso

    J’ai toujours dis un peu de sérieux dans vos écrits : Quatre(06) régions...

  • Le 14 août 2016 à 13:40, par Cheikh En réponse à : Déclaration du Réseau National de plaidoyer sur les risques d’inondations au Burkina Faso

    Quant à moi, je dis et répète toujours, que :
    - Tant que les services de voiries ne seront pas réactivés avec des bacs pour les dépôts d’ordures et des camions pour le ramassage de ces ordures
    - Tant que nos barrages et points d’eau ne feront pas l’objet de grandes opérations de curage
    Au lieu d’être vue et bien accueillie sous nos cieux pourtant arides comme une manne divine, la fréquence des précipitations constituera toujours et paradoxalement, un sujet de frayeur.
    A ce titre, nous avons affaire à une chaîne d’activités, dont les maillons sont bien ordonnés.
    Alors, l’on ne saurait en aucun cas piétiner cet ordre, en commençant par n’importe quel anneau de la chaîne, et vouloir à tout prix que la situation s’améliore.

  • Le 16 août 2016 à 19:46, par FRANCKLIN En réponse à : Déclaration du Réseau National de plaidoyer sur les risques d’inondations au Burkina Faso

    D’emblée, je voudrais remercier vivement ce réseau qui fait un travail remarquable depuis des années afin d’influencer les politiques, la gouvernance et les comportements des communautés pour des établissements humains épargnés des risques de catastrophes. Je travaille dans ces domaines et je sais que du travail de plaidoyer et de Communication pour un changement de comportement (C4D) reste à poursuivre.
    Aussi, voudrais je joindre ma voix à celle du réseau pour dire qu’hélas, les grandes pluies dans un intervalle réduit de décades est de plus en plus un phénomène récurrent propre aux pays du sahel, dont le Burkina Faso.
    De nos jours, il ne fait aucun doute que nous devons admettre que les causes de ces inondations sont multi sectorielles et multi acteurs avec des solutions aussi du même ordre.
    Pour aborder la question singulière du lien entre les changements climatiques, phénomène à priori naturel et les faits anthropiques, il faut admettre que les changements climatiques influent sur les comportements des populations et leur impact est plus important pour les ménages à revue faible. Ainsi, avec le dérèglement climatique, certaines communautés sont contraintes de migrer vers d’autres terres plus propices à leurs activités agro sylvo pastorales. Ces déplacements sont plus guidés par la sauvegarde des moyens d’existence au détriment de la sécurité humaine. Il découle de cette remarque que toute action durable de sensibilisation de ces populations doit prendre en compte leurs moyens d’existence afin d’identifier de solutions durables.
    Certes, l’État et les populations sont les premiers acteurs concernés, mais il en demeure que les organisations internationales humanitaires et de développement et les bailleurs doivent se joindre à l’effort pour que les politiques existantes soient financées, mises en œuvre et évaluées. La conjonction des efforts de tous ces acteurs ne sera pas une panacée, mais elle offrira un paquet de moyens substantiels pour contribuer avec efficience à adresser les différentes facettes de ces problèmes.
    En ce qui nous concerne, nous serons toujours disponible pour les réflexions sur les stratégies de riposte anti inondations car des solutions éprouvées familiales, communautaires, communales, gouvernementales existent et peuvent être adaptées aux différents contextes du Burkina Faso.
    Skype : freddy.las

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