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Conseil économique et social : Des recommandations pour le développement du secteur agricole

Publié le vendredi 13 mai 2005 à 10h06min

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La première session ordinaire de l’année du Conseil économique et social ouvert le 19 avril dernier à clos ses travaux le 10 mai 2005. Les membres du CES après avoir passé au peigne fin la question du développement du secteur agricole ont fait des recommandations et des suggestions.

L’organisation efficiente du marché des produits agricoles par la mise en œuvre d’un système transparent de production, de collecte et de distribution. La mise en œuvre de moyens appropriés pour une véritable politique de promotion commerciale des produits agricoles. La mise en place (par les opérateurs concernés) à l’image de la filière coton, d’une organisation intégrée prenant en compte les questions d’approvisionnement en intrants de financement et de commercialisation au profit des filières porteuses.

Le renforcement de la politique de désenclavement du Burkina Faso par l’amélioration des infrastructures, de conservation et des infrastructures, l’ouverture et l’entretien des pistes rurales, l’accroissement de la capacité d’exportation par le développement du fret aérien. Telles sont les recommandations faites par les participants à la première session du CES et ce, après trois semaines d’échanges. Il ont focalisé leurs réflexions sur la "problématique de la production, de la commercialisation et de la transformation des produits agricoles : défis et opportunités".

Ce qui leur permet de cerner les problèmes et les difficultés qui entachent le développement de l’agriculture burkinabè. Ainsi, il ressort de l’analyse faite par les participants, que malgré les efforts déployés par le gouvernement en faveur du secteur agricole, on assiste à une persistance de la pauvreté surtout en milieu rural. Pour eux, de nombreuses contraintes existent et exigent de la part des différents acteurs, des efforts supplémentaires pour asseoir les conditions de développement durable de ce secteur, principale source de croissance de l’économie burkinabè.

Ce sont entre autres, l’insuffisance quantitative et qualitative en ressources humaines dans le domaine de l’appui-conseil et de suivi-évaluation, la difficultés d’accès aux marchés sous-régional du fait des barrières non tarifaires, la faiblesse et l’irrégularité de la pluviométrie, l’insécurité foncière, l’insuffisance de formation technique des producteurs, la fiscalité peu incitative...

Autant de maux qui entravent la bonne marche des activités agricoles qui, selon les conseillers, représentent 80% des exportations et 40% du produit intérieur brut. D’où la nécessité de trouver estiment-ils des stratégies en vue d’assurer une croissance économique durable et une souveraineté alimentaire pérenne.

Sortir l’agriculture burkinabè de l’impasse

Pour ce faire, les membres du CES préconisent la sécurité de l’activité de production agro-sylvo pastorale qui reste encore tributaire des variations climatiques, la nécessité de guider la production par la demande des marchés national, sous-régional et international. La création de valeur ajoutée aux produits agro-sylvo-pastoraux à travers la promotion de la transformation/conservation et la promotion d’un environnement favorable à la commercialisation des produits agricoles, dans la perspective d’optimiser le rôle des différents acteurs concernés sont aussi des défis à relever.

Cependant, tout n’est pas sombre pour le secteur agricole. Les conseillers, membres de la société civile, partenaires et acteurs au développement rural ont constaté l’existence d’un potentiel réel en matière de terres cultivables, la combativité des producteurs, malgré leur niveau élevé d’analphabétisme, la conscience de plus en plus élevée des acteurs sur la nécessité de s’organiser pour la défense de leurs intérêts et pour négocier avec l’Etat.

La politique agressive menée au niveau international pour sauvegarder l’avenir du coton burkinabè, les politiques d’intégration en cours dans le cadre des traités de l’UEMOA et de la CEDEAO et l’existence de structures d’appui de conseil, de formation et d’orientation des promoteurs privés constituent également des atouts pour le développement de l’agriculture burkinabè.

La création récente de la chambre d’agriculture et de ses démembrements, la mise en route de la société burkinabè des fruits et légumes (SOBFEL) et du terminal fruitier offrent selon les membres du CES, des perspectives d’opérer des changements comportementaux des agriculteurs à la base pour les orienter dans l’agrobusiness.

Pour y parvenir, le président du CES M. Thomas Sanon a invité l’ensemble des acteurs du secteur agricole à simpliquer davantage dans la promotion de l’agriculture burkinabè afin de la transformer en une agriculture de marché.

A. Verlaine KABORE
Sidwaya

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