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Campagne agricole 2016-2017 : Le ministre de l’agriculture au contact des réalités de l’Est

Publié le dimanche 7 août 2016 à 01h05min

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Campagne agricole 2016-2017 : Le ministre de l’agriculture au contact des réalités de l’Est

La campagne agricole 2016-2017 bat son plein. Pour prendre la pleine mesure du déroulement de cette campagne, le ministre de l’Agriculture et des aménagements hydrauliques, Jacob Ouédraogo a initié une tournée de terrain. Laquelle tournée l’a conduit du 05 au 06 août dernier dans la région de l’Est, première phase de cette tournée.

C’est à la tête d’une forte délégation composée de collaborateurs du ministre au niveau central et déconcentré, des chefs de projet et de programme intervenant dans le domaine de l’agriculture, et de journalistes que le ministre, Jacob Ouédraogo est allé à la rencontre des producteurs de la région de l’Est.

La tournée a débuté le vendredi 05 aout 2016 dans la province de la Kompienga, commune de Pama et précisément dans le village de Bantambougou. Là, c’est une exploitation de type familial de 22,5 ha qui a été visitée.

Son propriétaire, Moïse Kéré emploie 14 personnes sur ce site dont 4 relevant de la main d’œuvre salariée. Il produit du maïs (Massongo 8 ha et Espoir 2ha), du Soja (12ha) et des arachides (0,5ha). C’est avec un homme heureux que la délégation a échangé, avant de le féliciter. En effet, il suit les conseils des techniciens de l’agriculture de la direction régionale de l’Est et fera sans nul doute un bon rendement.

Le rendement prévisionnel pour son Soja est de 2t /ha, avec une production prévisionnelle de 24t et une marge bénéficiaire totale de 4 118 000FCFA. Son rendement prévisionnel pour l’arachide est de 1,7t/ha et une production prévisionnelle de 0,85t avec une marge brute par hectare de 246 000FCFA. Quant au maïs, il s’en tirera avec une marge brute /ha de 465 500FCFA et une marge totale de 4 655 000FCFA.

Un autre site qui a été visité à Pama se trouve dans le village de Nadiagou. C’est également une production de type familial appartenant à Talardia Thiombiano. Ce dernier produit le maïs Bondofa (7ha), Komsaya (2ha), Massongo (6ha), FBC6 (3ha) et du coton (7ha de variété conventionnelle). Il pourra s’en tirer respectivement avec comme rendement : 35t pour le maîs Bondofa ; 24 pour le Massongo ; 12 pour le Komsaya et 12 autres pour le FBC6. Avec une marge brute totale de 10 360 000FCA contre un total des charges de 12 810 000FCFA. Pour ce qui est du coton, sa marge brute totale est de 1 049 000FCA pour un total des charges de 2 617 500FCFA. Il applique les méthodes et systèmes de vulgarisation agricole et les résultats de la recherche en collaboration avec les structures déconcentrées du ministère, nous a-t-il dit.

Après ces deux étapes, cap a été mis sur la province du Gourma dans la commune de Fada pour la visite du centre de promotion rurale du PK60 (CPR /PK60). Il s’agit d’un centre qui forme les jeunes de la région de l’Est aux métiers d’agriculteur, d’éleveur, de sylviculteur, de pisciculteur et d’artisan. Ce centre organise aussi des sessions de formation modulaire au profit des producteurs leaders, forme les jeunes en entreprenariat agricole, les spécialise dans les filières de production de leur choix et les prépare en vue de leur installation à l’issue de la formation. Ils sont au total 94 jeunes qui ont été formés depuis 2002 dans ce centre, avec 16 modules dont 8 à compétence particulière et 8 autres à compétence générale.

Des difficultés rencontrées, on note : l’insuffisance de l’allocation budgétaire, le déblocage tardif des budgets des CPR, la lourdeur administrative dans le traitement des pièces justificatives, l’absence de formation pédagogique et andragogique pour les formateurs, le mauvais état des infrastructures d’hébergement etc. Les perspectives elles, sont liées à l’installation du système goutte à goutte, la sécurisation du domaine du CPR et l’adoption des textes portant statuts des CPR, la mise en œuvre d’une unité piscicole et l’intensification de la production agricole.

Situation satisfaisante dans la région de l’Est

Le 6 août 2016 a vu la délégation ministérielle faire sa première halte dans la commune rurale de Tibga dans le village du même nom. En ces lieux, l’infrastructure qui a été visitée est une aire d’abattage pour bovins et petits ruminants et un forage.

Les réalisations effectuées sur ce site ont coûté la somme de 2O 773 779 FCFA, avec un apport de 5% de la commune soit 1 038 689FCFA et une subvention DANIDA(PCESA) de l’ordre de 19 735 090FCFA.

Si les impacts socio-économiques attendus sont louables : organisations des bouchers de Tibga ; accroissement des revenus des acteurs et de la commune ; disponibilité du produit de bonne qualité ; la délégation a pu constater que le site réceptionné provisoirement le 23 décembre 2015, n’était pas fonctionnel.

Le gouverneur de la région, Ousmane Traoré a été de toute la tournée. Le ministre et lui n’ont pas manqué de dire leur déception aux membres du comité de gestion et aux autorités locales. Séance tenante, instructions ont été données afin que le site soit rendu fonctionnel le plus rapidement possible.

Bas-fond de Dapoutenga, toujours dans la commune rurale de Tibga. Ce bas-fond aménagé en 2014, a un potentiel aménageable de 70 ha. Le partenaire n’est autre que la République de Chine-Taïwan dans le cadre du projet riz pluvial.

Ce bas-fond compte 320 parcelles aménagées sur 40 ha avec une production attendue de 160t et une marge brute totale de 17 180 000 FCFA.

Les problèmes soulevés à cet endroit ont pour noms : dégâts des animaux ; le faible niveau de technicité des producteurs ; la dégradation des diguettes et l’attaque des termites. Les producteurs au nombre total de 319 exploitants n’ont pas manqué en présence de l’ambassadeur de la République de Chine-Taïwan au Burkina Faso, de demander l’aménagement des 30ha restants.

Shen Cheng-Hong a dit sa joie de constater l’immense travail qui est fait dans ce bas-fond. Il a avec le ministre, félicité les exploitants sans omettre de leur rappeler que l’objectif des projets est de permettre à terme aux bénéficiaires de se passer de l’aide de l’Etat et des partenaires financiers. « Vous devez apprendre vous-mêmes à pêcher le poisson » surtout lorsqu’on arrive au terme de la récolte, à dégager des bénéfices importants, a précisé le ministre.

Le dernier site visité a été l’exploitation familiale de Bouampoundi Bangou dans la commune de Fada N’Gourma dans le village de Komadougou. C’est un producteur modèle qui exploite 10ha de maïs (Barka), 6ha de Sorgho (Sariasso 16) ; 4ha de Soriasso 14 ; 3ha de mil Misari 1 et 2ha de Niébé et de Sésame.

En termes de marge brute totale attendue, on note respectivement 10 810 000FCFA pour le maïs, 8 150 000FCFA pour le Sorgho et 1 880 000FCFA pour le mil, soit une marge brute globale de 21 302 000 pour son exploitation.

Il a donc reçu légitimement les félicitations de la délégation et les encouragements des autorités, pour davantage moderniser son exploitation, avec la superficie et les rendements qui sont actuellement les siens.

Briefing et consignes pour davantage de résultats sur le terrain

En bon chef d’orchestre qui donne le rythme et le tempo, le ministre Jacob Ouédraogo assisté du gouverneur de la région de l’Est et d’autres autorités locales, ont fait le point général de la tournée. En présence des agents déconcentrés du ministère de la région et des chefs de projets et programmes.

Les uns et les autres ont été interpellés sur certaines insuffisances constatées sur le terrain. Des explications ont été données au ministre qui a lui-même donné des consignes.

Il a insisté sur le fait que le président du Faso a fait des promesses électorales qui figurent en bonne place dans son programme politique. Il a pris l’exemple de l’aménagement des bas-fonds et a dit qu’il faut qu’au bout du quinquennat, les objectifs fixés puissent être atteints.

Et le message semble être bien passé et reçu 5/5. Des engagements ont été pris de part et d’autres pour redoubler d’ardeur dans l’accompagnement des exploitants agricoles de la région de l’Est.

Mais le constat général qui se dégage est la satisfaction. Pour le ministre, Jacob Ouédraogo, « ce que nous avons vu présage d’une bonne campagne. Les exploitations que nous avons visitées montrent que nous pouvons espérer de cette campagne beaucoup de récoltes. Jusque-là la saison est bonne, la pluviométrie est très bonne.

Les producteurs ont suivi les paquets technologiques qui leurs sont proposés par les services de l’agriculture. Le labour, les semis, l’application des engrais, l’utilisation de la semence améliorée sont jusque-là satisfaisants.

Nous prions Dieu pour avoir une pluviométrie bien repartie, qu’il n’y ait pas de poches de sécheresse et qu’on puisse atteindre la fin de la campagne avec de très bons résultats ».

Il a souhaité qu’il y ait beaucoup de modèles à l’image de Bouampoundi Bangou , pour tirer les uns vers l’usage des bonnes pratiques agricoles et motiver beaucoup d’autres jeunes, à se jeter résolument dans l’agriculture qui peut très bien nourrir son homme.

Angelin Dabiré
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 9 août 2016 à 10:25, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Campagne agricole 2016-2017 : Le ministre de l’agriculture au contact des réalités de l’Est

    - Vous voyez !? C’est ce que moi Yamyélé je n’aime pas ! Le ministre va en tournée pour regarder des champs et plein de monde le suit. Ils vont piétiner tout le champ des gens là-bas !

    Par Kôrô Yamyélé

  • Le 9 août 2016 à 12:37, par La barbe En réponse à : Campagne agricole 2016-2017 : Le ministre de l’agriculture au contact des réalités de l’Est

    Non Mr Yamyele je pense que vous voulez nous faire rire seulement, sinon des allées ont été aménagées pour la cause donc pas d’inquiétude pour cela. Je vois que vous n’êtes pas un technicien en la matière. Ou si vous voulez vous assurer, je vous demande d’en participer un jour et vous verrez. Tous nos remerciements au Dieu de la nature de nous offrir jusqu’à présent un pluie généreuse.

  • Le 9 août 2016 à 15:10, par Mr FAYE En réponse à : Campagne agricole 2016-2017 : Le ministre de l’agriculture au contact des réalités de l’Est

    Au moins dans cet article , nous avons des chiffres sur des rendements et des Marges brutes prévisionnelles. Nous saluons ce qui se fait pour la formation. il faut que nous cessions de laisser les gens s’improviser agriculteurs car c’est un métier comme tous les autres qu’on doit apprendre et maîtriser. BRAVO les Messieurs du le faso.net

  • Le 9 août 2016 à 18:03, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Campagne agricole 2016-2017 : Le ministre de l’agriculture au contact des réalités de l’Est

    - LA BARBE (Internaute 2), moi je ne suis pas technicien du Ministère de l’Agriculture, mais je suis un Ingénieur-Conseil en Agronomie. J’ai d’autres qualifications encore que je préfère les taire d’abord.

    Pour ta gouverne, j’étais régulièrement invité aux visites-commentées dans les exploitations modèles à travers le pays. Même que mon exploitation a fait l’objet d’une journée de démonstration de résultats suite à la pratique coordonnée et harmonisée de ce que vous appelez ’’paquets technologiques’’.

    Je vais te dire que tes allées dont tu parles constituent eux elles-mêmes, une perte d’Espace Agricole Utile car en fonction de la superficie du champ, ces allées peuvent à elles seules couvrir un espace de 2 Ha voire plus si on estime que vos véhicules vont y entrer. Et dans ce cas, si tu mesures ton champs et tu déclares fièrement : ’’J’ai 40 Hectares’’, alors qu’en réalité tu n’as que 18 Hectares. Rapporté aux 20 Hectares théoriques que tu déclares, ton rendement se révèle faux puisque tu as produit concrètement sur 18 Hectares. Imagine que 100 agriculteurs sont conseillés par vous sans ces détails, celá donne près de 200 Hectares non exploités.

    CONCLUSION : Vous les techniciens du Ministère de l’Agriculture, vous ne faites pas attention à ces petits détails et par conséquence vous communiquez de fausses statistiques à votre DGESS.

    Merci LA BARBE de mieux réfléchir la prochaine fois avant de réagir à un post du Kôrô.

    Par Kôrô Yamyélé

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