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Issa Balima, président de l’UFC : « Dans une dynamique d’apaisement, on peut prospecter des circonstances atténuantes pour les putschistes du 16 septembre »

Publié le vendredi 5 août 2016 à 01h49min

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Issa Balima, président de l’UFC : « Dans une dynamique d’apaisement, on peut prospecter des circonstances atténuantes pour les putschistes du 16 septembre »

C’est par une conférence de presse que l’Union des forces centristes (UFC) a effectué sa rentrée politique, le 04 aout 2016, sous le thème « le Burkina Faso post-insurrection à l’épreuve de la démocratie, contribution centriste ». C’est le siège de la NAFA (Nouvelle alliance du Faso), un parti allié, qui a servi de cadre pour cette rencontre avec les hommes de médias. Issa Balima, le président de l’UFC, a appelé à « l’abandon pur et simple des charges illégales contre Djibril Bassolé ». Il est même allé plus loin, demandant de prospecter des circonstances atténuantes pour les putschistes du 16 septembre 2015 afin de favoriser une réconciliation de l’ensemble des fils et filles du Burkina.

« Nous obéissons à une tradition qui consiste à effectuer la rentrée politique de notre parti, chaque 04 aout pour réitérer notre « sankarité » parce que nous sommes une force centriste d’obédience sankariste. Le 04 aout est plein de symbole pour nous et pour la jeunesse et pour le peuple burkinabè et nous pensons que c’était normal qu’on ne déroge pas à la tradition », a affirmé d’entrée, Issa Balima, le président de l’Union des forces centristes (UFC). « Le Burkina Faso post-insurrection à l’épreuve de la démocratie, contribution centriste », c’est le thème choisi pour cette rentrée politique. A travers ce thème, l’UFC entend inviter « les insurgés à un retour urgent dans la république », à prospecter ensemble les pistes d’un meilleur vivre ensemble.

L’insurrection populaire, « un putschisme cynique »

D’ailleurs, ce parti n’est pas tendre avec les insurgés, mais aussi les responsables de la transition qui en a suivi. Il qualifie l’insurrection de putschisme cynique dont le degré de violence n’a d’égal dans notre histoire. Pour l’UFC, le déraillement du processus démocratique au Burkina date de cette insurrection populaire, « en témoigne la transition non consensuelle, non constitutionnelle, l’exclusion, les arrestations populistes et arbitraires de responsables politiques en vue de la transmission du pouvoir sur l’autel du libre droit du peuple burkinabè à choisir ses dirigeants dans l’inclusion. Et ce, sous le leadership du « tout puissant » généralissime Juda, pardon Zida », a confié Issa Balima. Mieux, il en appelle à la mise en accusation du Général yacouba Isaac Zida comme une nécessité impérieuse pour la manifestation de la vérité. Car, pour lui et ses camarades, aujourd’hui sur ses épaules reposent plus de casseroles que d’étoiles.

Un appel à la libération de Djibrill Bassolé

Fait rare, c’est le siège d’un autre parti politique qui a servi de cadre pour cette conférence de presse. Il s’agit en l’occurrence du siège de la NAFA, parti auquel appartient Djibril Bassolé qui croupit en prison depuis fin septembre 2015. Le général Bassolé est soupçonné de complicité avec les putschistes et plusieurs chefs d’accusation pèsent sur lui. « Nous sommes dans une situation où on n’est pas complexé de nous afficher avec la NAFA. On ne fuit pas nos amis quand ils ont des problèmes », a expliqué Issa Balima.

Comme il fallait s’y attendre, lui et ses camarades ont appelé à sa libération. Car, soutiennent-ils, « l’abandon pur et simple des charges illégales contre Djibril Bassolé est un impératif de crédibilité démocratique donc, de l’image de notre pays ». L’UFC a également appelé à « un professionnalisme rigoureux dans le traitement du dossier des détenus politiques ‘’made in Zida’’ ».

Des circonstances atténuantes pour les putschistes au nom de la réconciliation nationale ?

Estimant que la transition politique a créé beaucoup de frustration, Issa Balima propose de prospecter des voies et moyens pour encourager la réconciliation nationale. Au-delà de la libération des prisonniers politiques, il pense putschistes de septembre 2015. « Sans défendre les putschistes du 16 septembre, je dis simplement que la période de l’insurrection, de la transition ont fait beaucoup de la frustration. Et, dans une dynamique d’apaisement, on peut prospecter peut-être les circonstances atténuantes que les uns et les autres peuvent avoir pour encourager la réconciliation, amener la détente politique entre nous, parce que le pays a besoin de toutes ses filles et de tous ses fils pour se relancer », a-t-il souligné.

Depuis sa création en 2011, l’UFC dit avoir défendu la réconciliation nationale conformément à sa logique et à ses idées. Et ceci, dans la conviction que la violence n’est que l’arme des faibles en arguments.

Moussa Diallo
Lefaso.net

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