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CDP - Zandoma : A quand la réconciliation ?

Publié le vendredi 13 mai 2005 à 10h16min

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Le Bureau exécutif du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) a finalement mandaté deux de ses membres pour rencontrer les protagonistes de la crise qui secoue la section provinciale du parti dans le Zandoma. Le lundi 9 mai 2005, les deux émissaires, Achile Tapsoba et Idrissa Zampaligré, étaient donc à Gourcy pour auditionner les deux camps en conflit, celui de Issouf Baba Mandé, le Secrétaire général et celui du député Tahéré Ouédraogo. Il n’y a pas eu de confrontation entre les deux protagonistes.

C’est avec quelque amertume que certains militants du CDP ont accueilli le député Achille Tapsoba et son acolyte du jour, Idrissa Zampaligré, à Gourcy, lundi dernier. Car, ils s’attendaient à voir débarquer tout le gotha du CDP, surtout les plus "grandes figures" tels Roch Marc Christian Kaboré, le président du parti et Salif Diallo, le coordonnateur du CDP dans le Nord. "On ne peut, à l’heure actuelle, entreprendre une médiation sans avoir au préalable entendu les deux parties". C’est ce que la mission a laissé entendre, quitte à ce que, ultérieurement, une autre commission vienne tenter la médiation en mettant face à face donc Issouf Mandé et Tahéré Ouédraogo.

Toutefois, aussitôt après le départ des deux émissaires, les uns et les autres se félicitaient d’un côté d’avoir été confirmés aux commandes du parti dans la province, tandis que de l’autre, les gens n’étaient pas contents. Que voulait donc cette mission ? Selon toute vraissemblance, elle n’avait pas grand-chose à dire et semble être venue surtout pour auditionner les parties. On n’en sait pas plus puisque les discussions se sont déroulées à huis clos.

Publiquement, les membres de la mission ont appelé les militants des deux bords à calmer le jeu, en référence surtout aux affrontements survenus le dimanche 1er mai dernier. Autrement, c’était motus et bouche cousue. Selon certaines sources cependant, la prochaine mission pourrait, au besoin, prendre des sanctions. La mission s’est d’abord rendue à la villa d’Antoine Raogo Sawadogo où siège actuellement le camp du Secrétaire général provincial du CDP, Issouf Baba Mandé. Après la présentation des deux membres de la mission à l’assistance, les membres du bureau provincial se sont retirés avec elle pour un huis clos. A la fin de cette entrevue, Achille Tapsoba et Idrissa Zampaligré se sont rendus au siège du parti, actuel quartier général du clan Tahéré Ouédraogo. Là également, il y avait du monde.

Issouf Baba Mandé confirmé ?

Les représentants du Bureau exécutif venus de la capitale n’ont pas voulu ébruiter le contenu des discussions. Issouf Baba Mandé restera-t-il le maître du CDP au Zandoma ? En tout cas, après les huis clos, il a laissé entendre que l’heure n’était plus au débat autour du bureau provincial : "Tout est validé, toutes les structures sont validées et rien ne sera changé".

Toujours est-il que lors de sa dernière rencontre avec les structures villageoises, Issouf Baba Mandé a eu à recevoir les différentes listes qui ont servi pendant les législatives de 2002 dans le département de Gourcy. Ces listes ont été distribuées aux représentants de chaque village afin qu’elles servent de guides pour contacter les personnes qui ne se seraient pas encore inscrites cette année.

L’oncle du ministre contre le beau-père du président

Depuis que Issouf Baba Mandé a été commis au poste de SG provincial du CDP dans le Zandoma, en succession à Tahéré Ouédraogo, c’est une guerre ouverte. Le député conteste cette nomination et dénonce la façon dont les choses se sont passées. Selon le député, Issouf Mandé serait un "rénégat" du CDP et ceci, a-t-il ajouté, pour avoir eu à trahir le parti lors des municipales de 2000 au profit de l’UDF.

En plus, celui-ci serait selon le député, "politiquement immature", comparé à son frère à lui, Souleymane Ouédraogo, qui aurait fait ses preuves dans la région. Tahéré Ouédraogo s’oppose aussi à la façon dont ont été installées les différentes structures du parti. Il accuse ouvertement Salif Diallo et estime qu’il "n’est pas étranger au problème du Zandoma (...)" "Il a choisi son oncle maternel pour diriger le parti dans la province (...) Je le dénonce et je le tiens pour responsable de ce qui arrive", s’énerve le député. Et de poursuivre : "le parti n’appartient pas à une seule personne ; il n’appartient pas à Salif Diallo dans le Nord". Décidément, la crise à Gourcy semble complexe. Et la réconciliation ne semble pas pour demain, malgré les missions de bons offices.

Par Lassina Sanou
Le Pays

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