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Votre image sur le Net : le cas de nos ministres

Publié le jeudi 12 mai 2005 à 12h54min

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L’une des photos les plus populaires du Premier Ministre Yonli sur le Net

Que dit-on de vous sur Internet ? Voila une question à laquelle il faudra s’intéresser de plus en plus, si l’on est soucieux de son de son image sur la toile mondiale comme on l’est à propos des médias traditionnels.

Nous nous sommes prêtés à cet exercice à propos de nos ministres. Moins pour connaître ce qu’on dit d’eux mais surtout pour savoir déjà quelle « existence » ils ont sur le Net, quelle est leur « popularité » sur le Web.

Et si l’on vous googlait ? Googler, c’est l’un des néologismes (plus si nouveau que ça) de l’Internet. Il consiste à rechercher des informations sur quelqu’un ou sur quelque chose à travers le moteur de recherche « Google ». Comment procède-t-on ? Tout simplement en tapant le mot-clé, par exemple les prénom et nom de la personne entre guillemets dans la petite fenêtre réservée à cet effet sur la page d’accueil de Google (www.google.fr). Celui-ci vous rapporte en quelques centièmes de secondes l’essentiel de ce que l’on trouve généralement sur le Web à propos de votre sujet de recherche.

Pourquoi utiliser Google ? Parce qu’il est aujourd’hui l’un des plus puissants et des plus populaires moteurs de recherche utilisé sur le Web. Les « Webby Awards », les « Oscars du Web » décernés annuellement l’ont encore sacré le 6 mai dernier : Google a été récompensé à trois reprises, notamment dans la catégorie « best practices » pour les services qu’il propose aux internautes.

Mieux, la récente levée de boucliers de l’Union européenne contre le gigantesque programme de numérisation de livres lancé fin 2004 par Google souligne singulièrement les enjeux que le moteur de recherche représente aujourd’hui et dans les années à venir. Défendant l’idée d’une bibliothèque virtuelle qu’il propose pour contrer le moteur de recherche américain, Jacques Chirac a bien ciblé ces enjeux il y a quelques jours lors d’une rencontre internationale : « Demain, ce qui ne sera pas numérisé et rendu accessible en ligne risque d’être tout simplement négligé, pour ne pas dire peut-être oublié ». de la part de quelqu’un qui il y a quelques années se demandait ce qu’était cet étrange mulot appelé souris, cette mise en garde vaut son pesant d’or.

Tout ce qui est publié sera retenu sur vous

Le « googling » ou le googlage (pour faire francophone) s’est ainsi répandu, à propos de tout et de rien. Le Web fourmille déjà d’anecdotes plus ou moins cocasses sur cette pratique : un propriétaire dit ainsi googler tous les candidats désirant louer sa maison. Telle jeune fille ne répond jamais à une invitation sans avoir au préalable googlé le prétendant. Tel investisseur n’oublie jamais de googler ses interlocuteurs pour connaître leur renommée, en savoir un peu plus sur eux.

Alors, si vous êtes un acteur de la scène internationale (ce que tout le monde est plus ou moins aujourd’hui à cause de la globalisation), demandez-vous si vos partenaires extérieurs (que vous n’avez peut-être jamais rencontrés avant) n’en savent pas sur vous plus que vous ne l’imaginez !

En effet, le googlage est sorti, plus vite que l’on ne l’aurait pensé, du cercle des accros du Net et de leurs petites manies, pour s’installer dans tous les secteurs d’activités : de celui de la presse (où il est devenu un compagnon inséparable pour beaucoup de journalistes s’en servent, parfois pour donner l’impression de savoir tout sur tout) à celui du recrutement où les chasseurs de tête, les entreprises elles-mêmes, soumettent systématiquement les candidats à l’épreuve du googling. Alors, si vous avez posté des photos plus ou moins privées sur le Web, si vous vous êtes lâché dans un forum de discussion avec des propos outranciers, si vous avez été, dans un passé lointain, le sujet d’articles au vitriole, vous pourrez vous en mordre les doigts un jour !.

Car la question fondamentale que le googlage pose, c’est celle du contrôle de son image sur le Net, à travers ce qui est publié sur vous. Que l’on soit un internaute fieffé ou un analphabète des TIC, personne n’est à l’abri car si ce n’est pas ce que vous avez écrit qui peut faire votre célébrité, dans un sens comme dans l’autre, c’est ce que les autres ont écrit sur vous. On pourrait paraphraser une célèbre sentence en disant que tout ce que vous écrivez sur le Web, sera retenu contre vous.

Car de par sa fabuleuse capacité d’archivage, tout ce qui est publié une fois sur le Web, de l’article le plus anodin au discours le plus solennel, a des chances d’y rester pour toujours et de ressortir un jour ou l’autre. Et comme nous sommes dans (ou nous tendons vers) la société du savoir où l’information est la denrée qui circule le plus, il est illusoire de vouloir se protéger en rendant invisible. Mieux vaut prendre les devants pour essayer de contrôler son image sur la toile mondiale, par des techniques qui existent aussi pour ce média, comme pour les médias traditionnels.

Mais il faut avant savoir ce que l’on dit de vous. C’est ce à quoi nous nous sommes amusés, à propos de nos ministres.

Qui dort sur le Web du voisin...

Parce qu’elle ne s’est pas donné toutes les garanties, cette étude n’a pas de prétention scientifique, mais elle est fort instructive et même parfois amusante par la nature des documents que l’on trouve parfois. Elle a été réalisée entre le 8 et le 10 mai. Il n’a pas été question d’une analyse fine, systématique, de tous les documents proposés pour s’assurer qu’ils sont effectivement en rapport avec tel ou tel nom car nous avons surtout consulté les premières pages, avec les présentations que Google fait de chaque document.

Cela laisse, bien sûr, la porte ouverte à des risques de répétition de certains mêmes contenus repris sur divers sites Internet ou même d’homonymie. Ainsi, taper « Salif Diallo » peut mener sur des documents parlant effectivement de notre ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources Halieutiques ou, simple hypothèse, à Salif Diallo, vendeur de bétail malien qui pourrait être célèbre sur le Web parce qu’on lui a consacré un article sur la problématique de la transhumance en Afrique de l’Ouest !

Cette petite étude est donc à prendre avec les limites qu’elle a. Son intérêt est d’inciter un peu plus nos dirigeants à s’intéresser à la toile mondiale et à ses pièges parfois surprenants. La conclusion principale que nous en tirons nous ramène au proverbe qui dit que « qui dort sur la natte du voisin, dort par terre » car pour l’essentiel, c’est plus sur les pages Web des autres que l’on retrouve nos gouvernants plus que sur les leurs propres, même quand il y en a.

En passant en revue, par ordre protocolaire, nos ministres, on note ainsi qu’ils ont des fortunes diverses.

Paramanga Ernest YONLI, Premier ministre

En tapant « Paramanga Ernest Yonli », Google rapporte quelques 600 documents. Ce qui n’est pas négligeable mais pas extraordinaire pour un Premier ministre en poste depuis bientôt cinq ans et qui était déjà dans le gouvernement à un poste stratégique comme celui de la Fonction publique.
Les premiers documents que l’on trouve ont principalement pour sources le site du ministère français des Affaires étrangères, celui du Premier ministère et aussi celui du gouvernement ( www.primature.gov.bf), en troisième position, donc visible dès la première page de données proposées. Ensuite les autres sites prioritaires sont Lefaso.net (www.lefaso.net), le site d’EMA Invest (une structure de communication basée à Genève), Sidwaya (www.sidwaya.bf) et le site de « La Base de Données de l’Afrique Contemporaine » où l’on retrouve une biographie sommaire de presque tous nos ministres.

Quant aux photos du Premier ministre sur le Net, on en trouve une quarantaine, provenant essentiellement d’un site du gouvernement taïwanais, de L’Opinion et du site du Premier ministère.

Youssouf OUÉDRAOGO, ministre d’Etat, ministre des Affaires Etrangères et Coopération régionale

Sur le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangère, on a 553 documents provenant, pour les premiers documents, de Lefaso.net, des sites de la Francophonie (celui du Xè sommet notamment), du site du gouvernement luxembourgeois et d’un site libanais, de celui du quotidien Le Pays (www.lepays.bf), etc.

Le site du Ministère des Affaires étrangères (www.mae.gov.bf) se classe au 327è rang des documents proposés.
Avec 38 photos accessibles, le Ministre Youssouf Ouédraogo est, avec le Premier ministre, l’un des mieux « illustrés » du gouvernement sur le Web.

Lire la suite :

http://www.lefaso.net/rubrique.php3?id_rubrique=77

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Vos commentaires

  • Le 12 mai 2005 à 14:00, par foukind En réponse à : > Votre image sur le Net : le cas de nos ministres

    article pertinent. c’est une réalité au Faso on ne sait pas trop se servir du NET. et je pense que votre enquete pourra etre un déclic pour rappeler à la conscience des unes et des autres que l’important n’est pas d’etre partout pysiquement.

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