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Lutte contre la malnutrition aiguë sévère : Des journalistes au contact des actions terrain de Save the children

Publié le samedi 16 juillet 2016 à 02h57min

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Lutte contre la malnutrition aiguë sévère : Des journalistes au contact des actions terrain de Save the children

Save the children a organisé une visite de presse sur les centres de prise en charge de la malnutrition des enfants de moins de 5 ans, le 13 juillet 2016 à Zincko dans la commune de Mané. Cette activité s’inscrit dans le cadre du plaidoyer national en faveur de la nutrition d’une manière générale et de la prise en charge de la malnutrition aiguë sévère en particulier. Il s’agissait pour les journalistes de voir le travail mené par l’ONG dans la région du centre-Nord contre la malnutrition, mais surtout de constater de visu l’urgence de la question.

Save the children international à travers son projet Echo-DFID-MFA, travaille depuis 2008 à appuyer les populations structurellement très pauvres dans le but de prévenir et de réduire la malnutrition aiguë sévère des enfants vulnérables dans la région du Centre-Nord. Dans cette perspective, plusieurs actions sont menées sur le terrain. Il s’agit, selon le chargé de programme du projet, Parfait Douamba, de la prise en charge de la malnutrition aiguë sévère aussi bien au niveau des CSPS que des hôpitaux ; la sécurité alimentaire ; le volet eau et assainissement au niveau des formations sanitaires. « Cette année, nous avons laissé le financement communautaire du volet eau et assainissement pour aborder la question du plaidoyer afin d’amener les autorités à avoir un droit de regard sur la nutrition en général et la prise en charge en particulier », a-t-il précisé.

Sur les traces de ses interventions, Save the children a organisé une visite de presse le 13 juillet 2016. La visite a démarré au CSPS de Zincko où des enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère sont prises en charge. Pour la responsable maternité et malnutrition, Honorine Sawadogo, les causes de cette maladie sont dues à une méconnaissance des agencements des aliments et au manque d’hygiène. « Pour les mères, la malnutrition n’est pas une maladie et tant qu’elles n’ont pas une coépouse qui a déjà soigné son enfant malade et qui leur partage son expérience, elles vont toujours rester au village jusqu’à ce qu’on les retrouve ou même jusqu’à ce que le pire se produise », a-t-elle expliqué. Pourtant, il aurait fallu d’un simple geste pour sauver la vie de l’enfant.

La prise en charge de la malnutrition se fait à base du Plumpy nut. Chaque enfant y a droit de façon hebdomadaire et en fonction de son poids. Toutefois, lorsque l’enfant n’arrive pas à manger l’aliment médicament, il est référé dans les formations sanitaires afin de savoir ce dont il souffre en plus de la malnutrition. Du reste, Mme Sawadogo a un motif de satisfaction. « Depuis l’intervention de Save the Children, on n’enregistre plus de rupture de stock du Plumpy nut dans notre CSPS », se réjouit-elle. Malgré tout, des contraintes entravent le bon fonctionnement du Centre. Sont de celles-là, l’insuffisance en compétence et en nombre des agents de santé, entre autres.

L’étape suivante de la visite a été le village de Zinck-Natenga. Ici, les journalistes ont suivi avec intérêt les distributions couplées de farine, laafi zoom Koom, cash et la visite des ménages bénéficiaires de volailles. Cette distribution se déroule pendant quatre mois au cours de la période de soudure. Les 1510 ménages très pauvres des communes de Mané, Korsimoro et Pibaoré bénéficient de 25.000 F pour leur besoin de base, aussi de la farine infantile enrichie pour les ménages ayant des enfants de 6 à 23 mois, puis de la farine enrichie pour les femmes enceintes et allaitantes. « En plus, après la période de soudure, nous leur donnons aussi de la volaille », a renchéri M. Douamba. En effet, contrairement à l’année dernière, 500 ménages très pauvres des 1510 ménages bénéficiaires du cash ont reçu 1 coq et 9 poules par ménage pour faire l’élevage avicole.

Concernant le PB mère pour le dépistage des enfants malnutris, M. Douamba a dit qu’il s’agit d’une approche communautaire réalisée par des mères volontaires formées par le projet pour faire le dépistage mensuel des enfants de leur voisinage par groupe de 15. L’objectif de ce dépistage est d’identifier les cas de malnutrition de manière précoce et de les transférer en collaboration avec les agents de santé à base communautaire vers les formations sanitaires.

S’approprier les acquis du Projet

Le projet ECHO-DfiD-MFA intervient dans 37 villages des communes de Mané (16), Korsimoro (15), Pibaoré (6). En termes de bilan, le chargé de programme a affirmé qu’à première vue, celui de 2015 est satisfaisant. « Nous avons atteint plus de 80% au niveau des admissions des enfants malnutris. Les indicateurs de performances sont également au beau fixe excepté le taux de décès qui est un peu élevé (Prise en charge interne 127 ; PC Ambulatoire 16) », a-t-il affirmé. S’agissant de la résilience, il a signifié que l’ensemble des trois communes ont pu dégager plus de 35 millions. Aussi, poursuit-il, « Tous les WASH ont été réalisés. Egalement, la première évaluation ponctuelle que nous avons faite en janvier montrait que près de 70% des populations utilisaient des latrines déjà construites ».

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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