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Droits civils et politiques : Le Burkina Faso a présenté son rapport, seize ans après avoir ratifié le pacte international

Publié le vendredi 15 juillet 2016 à 01h19min

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Droits civils et politiques : Le Burkina Faso a présenté son rapport, seize ans après avoir ratifié le pacte international

Débutée le 20 juin dernier à Genève en Suisse, la 117e session du comité des droits civils et politiques s’achève ce vendredi 15 juillet 2016. A l’occasion, trois organisations burkinabè ont exposé une situation peu reluisante desdits droits au pays des hommes intègres. Il s’agit du Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP), du Centre d’information et de formation en matière de droits humains en Afrique (CIFDHA) et de l’association Semfilms. Au cours d’une conférence qu’ils ont organisée ce jeudi 14 juillet, les représentants de ces trois organisations sont revenus sur le processus et le contenu du rapport.

Après la ratification du pacte international relatif aux droits civils et politiques par le Burkina Faso le 4 janvier 1999, il aura fallu attendre seize ans pour que le comité des droits civils et politiques des Nations unies ait un droit de regard sur le premier rapport du pays. Un retard non négligeable, le pays devait présenter son premier rapport un an après avoir adhéré au pacte, conformément aux dispositions de ce dernier.

Du processus

A propos du processus expliqué par Urbain Kiswensida Yaméogo du CIFDHA, l’on retiendra qu’il fait suite à l’interpellation du comité des droits de l’homme à l’Etat burkinabè pour la présentation de son rapport. Ce processus, selon M. Yaméogo, a duré au moins une année et a connu l’implication de plusieurs organisations en plus du MBDHP, de Semfilms et du CIFDHA. Un pré-rapport a d’abord été soumis au comité en vue de l’adoption de la liste des points à traiter. 28 points ont été retenus et adressés à l’Etat burkinabè.

Sur le contenu du rapport

A partir de là, les organisations, après plusieurs ateliers ont élaboré deux rapports alternatifs parallèlement à celui du l’Etat. Dans ces contre-rapports, Christophe Bado du MBDHP relate que les trois organisations ont dépeint « sans complaisance la réalité peu reluisante » des droits civils et politiques au Burkina Faso. Les sujets concernent entre autre la justice pour les crimes économiques et de sang, l’insécurité, les exécutions sommaires et extrajudiciaires, les dérives des groupes d’autodéfense koglweogo, les conditions carcérales et la peine de mort, les conflits intercommunautaires, la condition des femmes et des enfants, la liberté d’expression…

Selon les conférenciers, le comité des droits civils et politiques a exprimé des inquiétudes et demandé à l’Etat burkinabè de faire plus d’efforts notamment dans le renforcement de l’indépendance de la justice, la lutte contre la torture ou les traitements inhumains et la prise de mesures pour mettre fin aux exactions des Koglweogo.

Des recommandations sont attendues au terme de cette 117e session et les organisations, selon Christophe Bado du MBDHP, comptent bien bâtir une stratégie de suivi et d’interpellation pour leur mise en œuvre effective et diligente.

Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net

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