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Guerre des cotonculteurs : François Traoré contre-attaque

Publié le jeudi 12 mai 2005 à 08h07min

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A la suite de nombreux griefs portés contre l’Union nationale des producteurs de coton (UNPC-B) par le Syndicat national des travailleurs de l’agropastoral (SYNTAP) d’Ousmane Tiendrébéogo lors de sa conférence de presse du 2 mai 2005, François Traoré et ses lieutenants ont répliqué hier matin depuis l’hôtel Relax de Ouagadougou.

L’exercice des conférenciers a consisté à faire tomber les masques de leurs adversaires.

En rappel, 11 membres du SYNTAP, avec à leur tête Ousmane Tiendrébéogo, ont tenu la conférence de presse du 2 mai dernier pendant laquelle ils ont dressé un tableau noir de la gestion de la filière coton au Burkina. Et le syndicat d’accuser l’Union nationale des producteurs de coton du Burkina (UNPC-B) et la Société burkinabè des fibres textiles (SOFITEX) d’avoir, dit-on, lors de la campagne 2004-2005 livré aux producteurs de la semence pourrie en début de campagne et un engrais défectueux qui aurait détruit le maïs.

Il y a le retard d’évacuation du coton et le mauvais conditionnement de l’or blanc, a dit l’équipe du secrétaire général national du SYNTAP, synonyme de misère programmée imposée aux paysans. Le syndicat a demandé que les responsabilités soient situées et que des réparations civiles soient faites en faveur des paysans.

Pour Ousmane Tiendrébéogo et ses camarades, des actes de sabotage sont perpétrés de l’intérieur de la SOFITEX dans la phase production. Ils ont donc exigé la mise à l’écart de l’UNPC-B de la gestion des intérêts des paysans ; le maintien du prix du coton à 210 FCFA au lieu de 175 F CFA ; l’abrogation de la loi N° 014/99/AN du 15 avril 1999, jugée antidémocratique et anticonstitutionnelle pour les paysans.

Après la sortie du SYNTAP, c’était au tour de l’UNPC-B, représentée par son président, François Traoré, le vice-président, François Tani, le coordonnateur de l’Union, Boureima Sanou, de riposter « aux allégations mensongères et tendancieuses » des conférenciers du SYNTAP qu’elle qualifie « de divertissement et de désinformation ». Les membres de l’Union étaient soutenus dans leur démarche par les trois sociétés cotonnières, représentées par le chef du service du suivi-évaluation de la SOFITEX, Ousmane Ouédraogo, du directeur de la Production agricole de FASO COTON, Daouda Traoré, et son collègue de la SOCOMA, Ali Compaoré.

Ousmane Tiendrébéogo vu par François Tani

Dans sa déclaration liminaire lue par le coordonnateur Boureima Sanou, l’UNPC-B annonce tambour battant que sa rencontre avec les journalistes a pour but de « faire tomber des masques aussi hideux » qui ont décidé de ramer à contre-courant de l’histoire et de la vérité.

Selon elle, les prétendus membres du SYNTAP ne sont en réalité que de mauvais utilisateurs de crédit et de mauvais payeurs dont le comportement a entraîné la suspension de leur groupement de producteurs de coton (GPC) du bénéfice du crédit des bailleurs de fonds de la filière et de l’UNPC-B. Pour François Traoré et ses lieutenants, ce sont ces adeptes des regroupements « fourre-tout » qui sont à la base du surendettement et des arriérés de paiement des Groupements villageois (GV), ancêtres des GPC. « A la date du 30 septembre 1995, les GV avaient accumulé des impayés externes de plus de 2,1 milliards de FCFA avec une chute de la production cotonnière de 189 000 tonnes en 1990/91 à 116 000 tonnes en 1993/94.

Et l’UNPC-B de faire le point des actions et stratégies qui ont permis à la filière coton burkinabè de passer de 154 000 tonnes en 1995/96 à plus de 600 000 tonnes pour la campagne 2004/2005. L’Union a également énuméré les nombreux cadres de concertations sur tous les plans pour aplanir les difficultés des producteurs de coton et de la filière.

Pour elle, tous les cotonculteurs se sentent à l’aise au sein de l’UNPC-B. Le vice-président de l’Union, François Tani, a relevé qu’il peut donner la situation de tous les conférenciers du SYNTAP et dire les dégâts que chacun a pu commettre pour lui valoir son éjection des GPC. Il commença par le premier responsable du SYNTAP, Ousmane Tiendrébéogo, pour dire qu’il s’appelle en réalité Ousmane Hyppolite Tiendrébéogo, gendarme à la retraite. Selon lui, il userait de ses deux prénoms tantôt à la mosquée le vendredi et tantôt le dimanche à l’église pour abuser les producteurs de coton.

Il enfoncera le clou en lâchant qu’une année, Ousmane Tiendrébéogo a cultivé du maïs alors que cette année -ci, il n’a rien fait. François Tani dit avoir informé le haut-commissaire du Tuy à l’époque, lors de la création du SYNTAP, des « agissements peu honnêtes » d’Ousmane Tiendrébéogo. Et le président de l’UNPC-B de faire remarquer qu’on ne peut aider des paresseux et des médiocres qui ne veulent pas avancer.

Cyr Payim Ouédraogo
Sidwaya

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