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Nuit du destin : Les musulmans du Burkina réfléchissent sur la contribution de la Oumma islamique

Publié le lundi 4 juillet 2016 à 23h29min

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Nuit du destin : Les musulmans du Burkina réfléchissent sur la contribution de la Oumma islamique

Comme les années passées, des milliers de fidèles musulmans se sont retrouvés sur le site du SIAO, le 1er juillet 2016, pour célébrer la nuit du destin. Moment de haute spiritualité, cette nuit fut également une occasion pour mener la réflexion sur le thème « Problématique de la réconciliation nationale et consolidation de la paix sociale au Burkina Faso. Quelle contribution de la Oumma islamique ? ».L’évènement était co-organisé par le cercle d’études, de recherches et de formation islamiques (CERFI) et l’Association des élèves et étudiants musulmans du Burkina (AEEMB).

Ils étaient des milliers de fidèles musulmans à converger vers le site du SIAO. Objectif : rechercher laylatoulQadr (nuit du destin) et ses bienfaits. C’est au cours de cette nuit que le saint Coran a été révélé. Des enseignements du Messager d’Allah, le prophète Mohamed (PSL), on retient que cette nuit est à rechercher dans la dernière décade du mois de Ramadan et pour davantage de précisions, des hadiths indiquent les nuits impaires de la décade.

Au sujet de cette nuit de haute spiritualité, Dieu dit : « Nous l’avons certes, fait descendre (le Coran) pendant la nuit du destin (Al-Qadr). Et qui te dira ce qu’est la nuit du destin ? La nuit du destin est meilleure que mille mois. Durant celle-ci, descendent les anges ainsi que l’Esprit, par permission de leur Seigneur pour tout ordre. Elle est paix et salut jusqu’à l’apparition de l’aube », sourate 97, verset 1-5.

Ainsi, à tire symbolique, de nombreux musulmans la commémorent au cours de la 27e nuit. Et, le CERFI et l’AEEMB se sont inscrits dans cette logique depuis plusieurs années. Avec pour lieu de rassemblement, le SIAO. Et, l’engouement s’accroit au fil des ans. « Celui qui a la rémission de ses péchés et qui bénéficie encore en plus de 83 années d’adoration, il a obtenu quelque chose de très important. C’est ce qui explique cet engouement pour la nuit d’al-Qadr », a expliqué Souleymane Koné, président du CERFI.

Réconciliation nationale : Chaque composante de la société doit jouer sa partition

Pour l’AEEMB et le CERFI, organisateurs de cet événement, outre la ferveur religieuse, cette nuit est également un moment de communion et de réflexion. C’est pourquoi, avant les prières, louanges et autres adorations, une conférence a permis aux participants d’échanger sur la réconciliation nationale et présenter les projets en cours des deux associations.

Après l’insurrection populaire, le coup d’Etat et les difficultés de plusieurs ordres que le Burkina a rencontrées, il a réussi l’organisation d’élections transparentes en novembre 2015 et mai 2016. Mais, à l’issue de ces élections, il y a toujours des remous. A l’analyse, il apparait que l’élément manquant n’est autre que la réconciliation nationale. Ainsi, l’AEEMB et le CERFI ont décidé de jouer pleinement leur partition. « Nous avons estimé qu’à la faveur de la nuit du destin, il fallait que les musulmans donnent leur lecture de la question de la réconciliation et qu’il fallait également que nous puissions dégager des voies et moyens et des diligences pour pouvoir véritablement faire de la question de cette réconciliation nationale une réalité », a soutenu Souleymane Koné. D’où le choix du thème « Problématique de la réconciliation nationale et consolidation de la paix sociale au Burkina Faso. Quelle contribution de la Oumma islamique ? ».

Une mauvaise compréhension des prescriptions de l’islam ?

Les deux structures ont fait appel à l’Imam Adama Sakandé, conseiller au bureau de la communauté musulmane, pour décortiquer ce thème. Pour lui, l’Etat a joué son rôle en créant le Haut conseil pour la réconciliation et l’unité nationale. A présent, il appartient à chaque communauté de jouer aussi sa partition.
« Nous pensons qu’il y a souvent une mauvaise compréhension des prescriptions, des recommandations et des hadiths du prophète Mohamed (PSL). C’est pourquoi, nous avons essayé de mettre l’accent sur des éléments pratiques, concrets qui doivent amener les musulmans à changer dans leur comportement. S’ils changent, avec les autres composantes de la société, ils créeront les conditions de la paix et de la cohésion sociale. Nous devons travailler, chacun de son côté pour la paix et nous pensons que les éléments que nous avons donnés doivent aider les frères et sœurs. Ce n’est pas un message qui est adressé seulement à de simples fidèles mais même aux dirigeants de nos structures et de nos associations. Il faut qu’à chaque niveau, on incarne les prescriptions », a expliqué le conférencier.

Les deux associations ont présenté l’état d’évolution de leurs projets phares en cours. Il s’agit du Centre culturel islamique de l’AEEMB et le Lycée de la prospérité (CERFI) qui constituent des challenges à relever par les deux structures, mais au-delà, par l’ensemble de la communauté de Mohamed. S’ils sont à un niveau acceptable, beaucoup reste à faire pour les finaliser. C’est pourquoi, tous ont été invités à apporter leurs contributions, chacun en fonction de ses moyens.

Moussa Diallo
Lefaso.net

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