C’est la fin d’un marathon de près de 2000 km qui aura duré quatre jours. Au total, la mission a parcouru une douzaine de localités, visité plusieurs forages, latrines familiales et scolaires, et discuté avec les communautés. L’exercice a permis de constater le démarrage effectif des travaux, de féliciter les partenaires pour les actions salvatrices et d’encourager les entreprises d’exécution à respecter les échéances pour l’année 2016 du programme présidentiel d’urgence/composante Eau et Assainissement (PUCEA).

Dans les Hauts-Bassins et dans la Boucle du Mouhoun, l’ONG SOS Sahel met en oeuvre depuis 2014, le projet d’intensification de l’assainissement familial, projet qui vise à mettre fin à la défécation à l’air libre (FDAL) par la sensibilisation des populations et la réalisation de latrines. Avant le lancement du projet, Bourasso, village de la province de la Kossi, comptait 300 ménages et 238 latrines. Des études ont montré que la population estimée à 1500 personnes déféquait par an près de 150 tonnes de fèces dans la nature. Cette situation a occasionné près de 45 millions de francs CFA de dépenses médicales pour les habitants, selon SOS Sahel.
Aujourd’hui, le changement s’opère dans le village. Et à en croire Kiawara Aimé, l’un des agents communautaires, la fin de la défécation à l’air libre à Bourasso est prévue pour le 31 juillet 2016.

Selon le directeur régional de l’eau et de l’assainissement de la Boucle du Mouhoun, Sompougdou Tinga Romuald, le PUCEA prévoit pour l’année 2016, la construction de 7919 latrines neuves aussi bien dans les ménages, les lieux publics et les écoles. Mais à la date du 30 juin, c’était déjà 3812 ouvrages qui ont été réalisés. Pour ce qui est des 2000 latrines familiales prévues pour être réhabilitées, notons que la région a fait une performance en réhabilitant 2472 latrines.

Sur les 52 forages neufs prévus, 14 forages positifs ont été réalisés et sur les 28 forages à réhabiliter, 43 sont déjà prêtes. 15 forages a été donc réhabilités en plus. Toujours dans le volet Eau potable, la région a déjà réhabilité trois puits et construit un seul tout neuf. Pour ce qui est des systèmes d’adduction d’eau potable simplifiée (AEPS) aucun des 7 prévus n’ a encore été réalisé. La saison pluvieuse et les difficultés d’accès aux sites seraient selon M. Sompougdou, des facteurs contraignants qui amènent les entreprises à suspendre par moments les travaux. C’était le cas de l’entreprise COGEA International avec le forage de Patiarakuy actuellement en cours de réalisation.

La tournée dans le grand-Ouest a pris fin après une visite éclair du côté du barrage du Sourou, réalisé en 1976 et modifié douze ans plus tard. Quatre vannes permettent de réguler le niveau de l’eau à 6,5m3 la seconde, permettant une meilleure gestion de la ressource pour les producteurs situés en amont du fleuve Mouhoun.

Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net