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L’agence de l’eau du Mouhoun à l’école de l’entretien et de la surveillance des petits barrages

Publié le vendredi 1er juillet 2016 à 22h44min

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L’agence de l’eau du Mouhoun à l’école de l’entretien et de la surveillance des petits barrages

L’Agence de l’eau du Mouhoun (AEM) a organisé, les 28 et 29 juin 2016 à Koudougou, un atelier de formation des Comités locaux de l’eau (CLE) en entretien courant des petits barrages. Il s’est agi selon le Directeur général de l’AEM, Ghislain W. A. KABORE de renforcer les capacités des membres des 13 CLE de son espace de compétence en entretien et surveillance des petits barrages, autour desquels, les populations développent une importante activité économique. A l’occasion, les participants ont joint la théorie à la pratique en effectuant une visite et un cas pratique de la formation sur le barrage de Sourgou situé à quelques encablures de la ville de Koudougou.

Selon la base de données de la Direction générale des ressources en eau (DGRE) en cours d’actualisation, le bassin hydrographique du Mouhoun et du Banifing comporte à lui seul 259 petits barrages. Toujours d’après les statistiques de la DGRE, seuls 11 % des ouvrages sont dans un bon état, les 89% des ouvrages sont dans un état moyen, voire en dégradation.

Après plusieurs années d’exploitation sans entretien, la Direction générale de l’Agence de l’eau du Mouhoun (AEM), estime que ces ouvrages hydrauliques ont aujourd’hui besoin de surveillance et d’assistance technique. Ainsi, elle a initié les 28 et 29 juin 2016 à Koudougou, un atelier de formation des Comités locaux de l’eau (CLE) en entretien courant des petits barrages. Selon le Directeur général de l’Agence de l’eau du Mouhoun Ghislain W. A. KABORE, les structures qui interviennent dans la gestion de ces ouvrages hydrauliques peuvent collaborer avec les CLE qui sont chargés de la protection, de la restauration et de la préservation des ressources en eau dans les différents sous-bassins de l’AEM. « C’est pourquoi au niveau de l’Agence nous avons jugé qu’il est indispensable que les membres des 13 CLE soient formés aux techniques de surveillance et d’entretien courant des petits barrages » s’est-il justifié.

Dans son mot d’ouverture, le DG de l’AEM Ghislain KABORE a surtout rappelé la place qu’occupent des barrages dans la lutte pour la sécurité alimentaire et contre l’exode des jeunes Burkinabè. Il a précisé que de nombreux constats, montrent la présence d’anomalies sur les barrages de l’espace de compétence de l’Agence de l’Eau du Mouhoun. Il a également reconnu que la plupart de ces problèmes sont gérables au niveau local, avec un minimum de bonne volonté, d’information et de formation. Il a enfin exhorté les membres des CLE à renforcer la surveillance autour des petits barrages et à bien appliquer les actions d’entretien qui leurs seront montrées. La Directrice régionale de l’Eau et de l’Assainissement du Centre Ouest, Julienne Tiendrebéogo, a de son côté, encouragé les participants à suivre avec assiduité, cette formation qui va contribuer à un meilleur entretien courant des petits retenues d’eau.

Les anomalies des barrages et leurs causes

Après les différentes interventions, les participants ont suivi trois communications. Celles-ci ont porté notamment sur les Rôles et Missions des Comités Locaux de l’Eau, les anomalies et causes de dégradations des barrages, les méthodes et techniques de surveillance des barrages et de réparation des dégradations courantes. L’ensemble de ces communications, tirées du manuel d’entretien courant des petits barrages produit par l’Agence de l’Eau du Nakanbé, ont permis aux participants de savoir ce que c’est qu’un barrage, les différents types de barrages et les différents éléments d’un barrage. Les participants se sont beaucoup intéressés aux sources des anomalies de fonctionnement d’un barrage. Elles sont entre autres dues selon le Communicateur Ibrahim Aka, à l’âge, à la mauvaise exécution de l’ouvrage, aux mauvaises pratiques des hommes et des animaux. Par exemple il relève la destruction des perrés, des enrochements, des gabions par les utilisateurs ; l’effritement de la protection aval par les sabots de bœufs ; la présence des crocodiles ou autres qui font des digues leurs abris etc. Les échanges se sont beaucoup focalisés sur les diverses dégradations et leurs causes. Et à l’Ingénieur des travaux du génie rural, Ibrahim Aka d’être on ne peut plus clair. C’est l’érosion due au ruissellement de l’eau suite à un point bas sur la crête, le passage répété des hommes ou animaux et la mauvaise protection du talus qui dégrade les ravines du parement aval. Selon lui, les fissures du barrage peuvent être dues à un mouvement entre deux sections voisines du remblai, soit à une instabilité locale ou encore à un retrait de l’eau simplement. Les roulières et nids de poule sont dus au défaut de compactage, à la présence d’un élément étranger dans le remblai, et à la mauvaise qualité du matériau compacté.

En ce qui concerne les dégradations des parements en amont et en avals, elles sont dues au déplacement des pierres suite au passage des hommes et animaux, à l’altération des moellons de mauvaise qualité, à la mauvaise réalisation et à l’action des vagues. Le comblement du fossé de pieds est occasionné par le manque d’entretien. Les dégradations des gabions sont entrainées par la rupture des fils de fer, l’altération des pierres, la déformation des gabions dû au tassement de leur fondation, le vandalisme de certaines personnes.

Pour joindre la théorie à la pratique, les participants ont effectué le 29 juin une visite de terrain au barrage de Sourgou. Selon les participants, la visite leur a permis de découvrir de visu les différents éléments d’un barrage, et quelques anomalies. « Ces genres de formation sont bons pour les populations à la base. La mise en œuvre pratique des connaissances théoriques à travers la visite de terrain nous a véritablement permis de savoir détecter les anomalies et de les corriger. L’assimilation de la formation sur le double plan théorique et pratique va nous permettre de mieux restituer cette formation dans nos Comités locaux de l’eau respectifs » a apprécié monsieur Issa Konaté du CLE Balé 7.

Ibrahima TRAORE
Lefaso.net

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