LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Production agricole : Les producteurs veulent une assurance récolte

Publié le vendredi 1er juillet 2016 à 00h00min

PARTAGER :                          
Production agricole : Les producteurs veulent une assurance récolte

C’est le principal message qu’ils ont livré aux autorités du Ministère de l’Agriculture et des Aménagements Hydrauliques (MAAH) le lundi 23 mai 2016 à Ouagadougou à la faveur d’une rencontre de plaidoyer par la Fédération des Professionnels Agricoles du Burkina (FEPA-B) et ses partenaires (OXFAM et PlaNet Guarantee)« Nous producteurs membres de la FEPAB et plus généralement du Burkina Faso plaidons auprès des hautes autorités pour la prise en compte et la promotion de l’assurance agricole, toute chose qui permettra la sécurisation de nos facteurs de production et contribuera à l’atteinte de la sécurité alimentaire au Burkina Faso » ; telle est en substance le cri de cœur lancé par les producteurs du Burkina à l’occasion du plaidoyer en faveur de l’Assurance récolte indicielle encore appelée assurance agricole, organisé le lundi 23 mai 2016 au Ministère de l’Agriculture.

Les producteurs venus de six (6) Unions provinciales (Houet, Kénédougou, Léraba, Mouhoun, Tuy et Poni) avec à leur tête le Président de la FEPAB, Bassiako DAO, renforcés par les représentants de Oxfam Burkina et PlaNet Guarantee ont été reçus par Monsieur Aziz OUEDRAOGO, Directeur de la DGPER

Convaincus qu’une intervention forte des pouvoirs publics est incontournable pour la promotion de l’assurance agricole. Les producteurs ont soumis des doléances concrètes à leur ministère de tutelle pour (voir encadré).
Le Directeur de la DGPER a promis de rendre compte au premier responsable du ministère en charge de l’Agriculture. Il a exprimé sa disposition à soutenir cette initiative afin qu’elle puisse connaitre un franc succès car une agriculture sans assurance dans un contexte de changement climatique sera toujours confrontée à des problèmes d’insécurité alimentaire. Il s’est aussi dit disposé à faciliter une rencontre avec le ministre en charge de l’agriculture afin que les producteurs puissent exprimer leurs attentes.
Cette rencontre fait suite à une série d’activités visant la mise en œuvre de l’assurance agricole au Burkina Faso, initié par la FEPA-B et ses partenaires (OXFAM et PlaNet Guarantee) depuis 2012 pour faire face à l’accentuation des risques climatiques de ces dernières années . Ces activités vont de la signature d’une convention tripartite entre la FEPA-B, Planet Garantee et Oxfam Burkina, la formation des acteurs de terrain, la sensibilisation des producteurs, la distribution de l’assurance agricole et des actions de plaidoyer. Ces différentes initiatives ont permis à plus de 14 000 producteurs d’expérimenter l’assurance agricole en fin 2015 au Burkina Faso.
Si les résultats semblent être encourageants, les efforts à consentir restent plus nombreux. En effet, les différentes expériences réussies de par le monde, l’ont été grâce au soutien des différents gouvernements. Force est de reconnaitre aujourd’hui que l’assurance agricole ne bénéficie pas de grands soutiens au Burkina Faso. La prime d’assurance est taxée à 12% et les producteurs ne bénéficient d’aucune subvention sur les primes, toutes choses qui contribuent à rendre la prime très chère.L’introduction de toute innovation suscite beaucoup d’oppositions et celle de l’assurance agricole l’est davantage, d’autant plus que le taux de pénétration del’assurance classique elle-même demeure faible.

Les effets néfastes des changements climatiques ne sont plus à démontrer tant leurs violences et leurs impacts font la une de l’actualité. Les statistiques du Ministère de l’agriculture montrent qu’au cours de la période 2005-2012, les facteurs climatiques (pluviosité excédentaire, la baisse et la variabilité de la pluviosité, la hausse des températures et l’augmentation de la vitesse des vents) ont entrainé des pertes estimées à 33 milliards de FCFA pour le mil, le maïs et le sorgho blanc au Burkina Faso. Et selon les tendances mondiales, les chocs seront de plus en plus intenses dans un monde où la sécurité alimentaire relève des priorités nationales. Il apparait donc plus que jamais primordial de sécuriser les investissements agricoles et donner confiances aux acteurs du monde rural et de la finance afin d’accroître l’offre en produits alimentaires dans notre pays.

ENCADRE

Propositions pour une assurance agricole émergente au Burkina Faso

A ce jour, toutes les expériences qui ont marché, dans le monde, sont basées sur une intervention forte des pouvoirs publics pour :

- Subventionner les primes
*(ex : au Sénégal : 50% de subvention de la prime,
*au Maroc : 90% de subvention pour les petits producteurs)
*Les Pays du nord : 100% dans plusieurs pays ;
*Améliorer la fiscalité sur les produits d’assurance agricole (défiscalisation du -

- produit : la taxe actuelle au BF est de 12% de la Prime technique) ;
Promouvoir le lien entre les crédits agricole et l’assurance auprès des
- institutions financières (crédit + Assurance obligatoire) ;
Intégrer la prime d’assurance dans le cadre du programme de subvention des
- intrants agricoles au Burkina. Cela facilite le payement de la prime d’assurance pour le producteur et impulse d’adopter de l’assurance par ce dernier ;

- Promouvoir des outils de marketing auprès de l’ensemble des acteurs ;

- Faire correspondre l’assurance agricole aux orientations stratégiques du Burkina en matière d’agriculture et de sécurité alimentaire ;

- Orienter le développement de produit d’assurance selon la stratégie de soutien à certaines filières par le MAAH.

FEPA-B
PlaNet Guarantee BF
OXFAM

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Gaoua : L’ONG MERCY CORPS dresse le bilan de son projet PILAND