Longtemps concurrencé par l’évolution technologique, le secteur postal occupe une place dans l’économie nationale. « Au premier trimestre de l’année 2016, le secteur postal a généré un chiffre d’affaires de plus de 1 393 398 116 francs CFA et emploie plus de 1217 agents », a indiqué Tontama Charles Millogo, président de l’ARCEP et par ailleurs, président de la cérémonie d’ouverture de la présente journée .

Au regard de la contribution de l’activité au développement socio-économique du Burkina, il était judicieux de proposer des solutions concrètes pour faire face aux défis actuels. A cet effet, la 5ème journée postale, placée sous le thème « cinq ans de régulation postale au Burkina Faso : bilan et perspectives », vient à point nommé.

Pour Sylvain Compaoré, directeur par intérim des activités postales, la présente édition vise à poursuivre la sensibilisation des acteurs postaux sur le respect des textes légaux réglementaires, à susciter des innovations dans le secteur et aboutir à des propositions concrètes de la part des acteurs. En effet, espace d’échange entre régulateurs et opérateurs postaux, cette journée servira de cadre de relecture des textes qui régissent les activités postales et la politique du gouvernement en la matière. Il s’agira aussi de faire le bilan de la régulation postale au Burkina et de mesurer les acquis.

Le numérique, une « opportunité à saisir et exploiter à fond »

« Le secteur postal est permanemment secoué par l’évolution technologique. A chaque évolution, c’est comme si nous étions surpris. Nous avons une clientèle qui a de nombreux besoins et il faut savoir anticiper sur les besoins des clients pour pouvoir les adapter aux produits. Sans innovation, nous ne pouvons pas satisfaire les besoins de la clientèle qui a besoin d’autres choses que celles qu’on connait traditionnellement » a noté Sommanogo Koutou, ministre des ressources animales et halieutiques et parrain de la présente édition.

Pour cet acteur averti du secteur postal, l’évolution technologique n’est pas une menace, mais plutôt une opportunité que les acteurs de l’activité postale devraient saisir.

Ainsi, prenant l’exemple du commerce électronique, Sommanogo Koutou invite les opérateurs postaux à s’adapter au e-commerce. « Le colis qu’on commande par internet n’est pas transporté par internet. Il est transporté par un opérateur qui peut être la poste. Il faut que la poste s’adapte, initie cette commande. Il faut que la poste développe ce commerce électronique et en aval, puisse apporter les colis qui sont commandés aux clients dans les délais. Ailleurs, on a vu que sur le plan international, plus l’électronique s’intensifie, plus le chiffre d’affaires des colis/poste augmente » a-t-il expliqué.

Dans cette dynamique, le parrain de la présente journée a convié certains opérateurs postaux à s’intéresser à la transmission des courriers des entreprises. « Même le courrier de l’entreprise, au niveau de l’Etat, nous dépensons pratiquement 150 millions par an pour le courrier. On transporte toujours des documents et là aussi, c’est une opportunité que les opérateurs peuvent saisir avec des contrats, des protocoles d’accord pour prendre en charge le courrier. J’ai vu des opérateurs postaux qui se sont transformés en agents de liaison des grandes entreprises » a-t-il renchéri.

Pour le président de l’ARCEP, les problèmes de certification et de sécurité que le numérique présente, sont des perspectives de marché pour la poste. Ainsi, il soutient que le numérique doit bénéficier de l’appui de la poste pour s’ancrer au sein des populations des villes et campagnes.

Pendant trois jours, les acteurs du secteur postal vont échanger entre autres, sur les défis et les opportunités du commerce électronique, la sécurité postale et la gestion des rebuts, les opérations de dédouanement du courrier, les perspectives de réforme postale et de la régulation au niveau national, communautaire et international.

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net