Le nombre de sociétés déficitaires a connu une hausse entre 2014 et 2015, passant de six à huit sur 21 sociétés au total. Quatre d’entre elles ont enregistré une baisse significative de leurs chiffres d’affaires. Il s’agit de l’AGETIB, du CEGECI, du LNBTP et de la SEPB. De manière générale, la performance économique des sociétés d’Etat s’est détériorée au cours de l’exercice 2015. Le taux de croissance du chiffre d’affaires a baissé de 0,95% contre une hausse de 4,62% en 2014.D’où la conclusion à « des performances mitigées comparativement à l’exercice 2014 », selon le premier ministre, Paul Kaba Thiéba, président par délégation de l’Assemblée générale des sociétés d’Etat.

Cette contre-performance s’explique essentiellement par le contexte national difficile ayant entrainé une baisse des activités des différentes entreprises.
Si la performance économique s’est dégradée, celle financière s’est améliorée au cours de la même période. Ainsi, le taux de rentabilité globale des sociétés d’Etat est passé de 7,20% en 2014 à 8,53% en 2015. « Ce taux indique que nos entreprises publiques arrivent tout de même à remplir leurs missions de service public tout en préservant leur viabilité financière. Elles sont de ce fait à féliciter et à encourager quand on sait que les performances réalisées sont le fruit de l’ardeur au travail des différents acteurs au sein de nos entreprises. Les compétences managériales des dirigeants, la quête permanente de règles et de méthodes de gestion adaptées sont également à relever et à saluer », a souligné Paul Kaba Thiéba.

Mettre à profit les partages de bonnes pratiques

Dans cet environnement économique, politique et social difficile, certaines sociétés d’Etat ont tout de même réussi à réaliser des performances acceptables qui doivent inspirer les sociétés déficitaires. Mieux, ces « bons élèves » doivent être des acteurs clés pour l’atteinte des objectifs du Plan national de développement économique et social (PNDES), le référentiel de développement du Burkina. C’est donc dire qu’il est plus que jamais urgent de mettre à profit les partages de bonnes pratiques, le renforcement du dispositif de prévention des risques et le développement des capacités, socle du code de bonnes pratiques de gouvernance des entreprises d’Etat.

La 24e session de l’Assemblée générale des sociétés d’Etat (AG-SE), à l’instar des précédentes, a permis d’appréhender les difficultés que vivent les sociétés d’Etat du Burkina et d’identifier des pistes de solution à même d’améliorer leurs performances.Au cours de la cérémonie de clôture, le président par délégation de l’AG-SE, Paul Kaba Thiéba a insisté sur cinq points à prendre en compte par les différentes entreprises publiques.

Il s’agit de :
 la prise en compte du concept de la responsabilité sociale des entreprises (RSE) dans la stratégie et la gestion des sociétés d’Etat en vue d’allier les objectifs de performance et les obligations environnementales ainsi qu’à la cohésion sociale ;

 l’élaboration et la mise en œuvre effective d’une cartographie des risques afin de maîtriser les risques et d’y apporter les solutions appropriées ;

 la définition d’une stratégie d’entreprise conforme à leurs missions de service public et qui assure la viabilité financière dans un environnement concurrentiel ;

 l’efficacité dans la gestion et le développement des ressources humaines compétentes et motivées ;

 le respect des normes et standards internationaux par l’application du code de bonnes pratiques de gouvernance des sociétés d’Etat et la certification à une norme pertinente pour son activité.

Les instructions de Paul Kaba Thiéba

Quant aux difficultés relatives aux procédures de passation des marchés publics, le chef du gouvernement a invité le ministre en charge des finances et celui du commerce en collaboration avec le cadre de concertation des sociétés d’Etat et l’Autorité de régulation de la commande publique à mettre en place un comité de travail pour la prise en compte effective des propositions de réforme des procédures de marchés publics faites par le cadre de concertation.

Aussi le ministre en charge du commerce a-t-il été invité à suivre les orientations données au sujet de la stratégie de gestion des sociétés d’Etat, en particulier l’obligation de résultats vis-à-vis de leurs missions et la viabilité financière pour l’efficacité de la politique gouvernementale.

Avant de clore les travaux, Paul Kaba Thiéba a invité les présidents des conseils d’administration et les directeurs généraux à une application stricte de toutes les décisions issues de cette Assemblée générale des sociétés d’Etat.

Moussa Diallo
Lefaso.net