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Election des maires : Des Katré* devenus démocrates

Publié le lundi 27 juin 2016 à 00h43min

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Election des maires : Des Katré* devenus démocrates

La situation sociopolitique nationale a été fortement troublée à cause des violences qui ont émaillé la désignation des maires de communes et d’arrondissements. Dans la plupart des cas, ce sont des élus locaux et leurs partisans d’un même camp, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), qui se sont donnés à ce spectacle désolant et infantilisant qui n’honore pas la démocratie à la base.

Dans une moindre mesure, les échauffourées ont éclaté avec l’opposition au regard d’un élan de de la majorité au pouvoir d’imposer son hégémonie en foulant au pied la victoire de certains de ses alliés d’hier au CFOP dans de rares localités. Si la carapace du MPP a été assez rigide pour tenir tête au CDP et à Blaise Compaoré, elle semble si molle pour accepter, dans la gestion des municipalités, un nouvel ordre démocratique où des divers courants sont susceptibles de converger vers un idéal commun pour bâtir le progrès local. Tout porte à croire que ce parti au pouvoir traine également des “durs à cuire” voire des “indisciplinés” qui se moquent de ses directives et sont prompts à défier leurs responsables. Les primaires pour désigner les candidats aux mairies se sont révélés une mascarade. Les mêmes rivalités et crocs-en-jambe font rage sur des vainqueurs d’aujourd’hui et déteignent sur l’atmosphère politique actuelle. C’est sans pitié que l’on règle les comptes avec une grande dose d’inscipline interne.

L’insurrection populaire contre la modification de l’article 37 de la Constitution et la resistance populaire contre le putsch du 16 septembre 2015 sont certes parvenues à mettre des hommes et des femmes hors du jeu politique mais elles tardent à favoriser l’émergence d’une nouvelle race d’acteurs politiques. Le même système qui a forgé et moulé une frange de politiciens abrutis perdure. La razzia du MPP aux dernières municipales n’est pas suffisante pour asseoir, dans un même camp, l’ordre et la discipline comme primauté dans toute lutte politique et démocratique. Même si la constitution de ce parti diffère un peu avec le panier à crabes qui a caractérisé le CDP en 1996, le constat est que le “melting pot” et l’accueil de “réfugiés politiques de tous bords” au lendemain du 4 janvier 2014 a abouti à une Tour de Babel qui tient aujourd’hui des conseils municipaux dans un tohu bohu. Cela n’augure pas des lendemains meilleurs pour la gouvernance séreine des collectivites territoriales.

De Kantchari à Karangasso-Vigué en passant par Gomboro, le feu, des coups de poings, des gourdins, des machettes et des fusils ont marqué ces scrutins aux suffrages indirects. Les manigances de groupes rivaux risquent d’entrainer une série de rétablissements de délégations spéciales et accroître le retard, déjà criant, dans l’épanouissement socio-économique des communes.

Appelés à reimprimer le développement à la base après l’interruption des mandats des maires élus en novembre 2012, des exécutifs locaux vont trainer des boulets de la mésentente pendant les cinq ans à venir à cause des affrontements suivis de mort d’hommes. Il est à craindre que ces dérapages ne prennent en otage les aspirations des habitants de plusieurs collectivités territoriales. Si, une fois élu, le Président du Faso peut se targuer d’être “Celui de tous les Burkinabè” et le député “Elu national” ; le maire ne sera malheureusement pas dans de nombreuses municipalités, “le bourgmestre de toute la collectivité”.

La chancellante démocratie à la base est le reflet de l’embrouillamini au sommet d’un pouvoir à trois têtes avec des alliances contre-nature. Dans le choix du chef de l’exécutif local, les conseillers municipaux oints par les populations doivent faire preuve de lucidité et d’intelligence en se départisant de la jalousie et toute autre considération partisane en se fondant sur le leadership et la valeur intrinsèque du postulant à insufler réellement le développement local. C’est malheureux d’observer de prétendus responsables locaux de partis, s’estimant de la majorité, obéir aveuglement aux directives et aux ordres d’un sommet ignorant tout des réalités et des besoins de développement local.
Le bon sens voudrait, en pareille circonstance, de se laisser guider par l’intérêt supérieur de la collectivité en négociant et en favorisant de nouvelles alliances autour d’un programme commun de développement communal. Vouloir coûte que coûte repercuter la majorité constituée au Gouvernement et à l’Assemblée nationale à la base serait promouvoir une idiotie politique qui saperait la quête de bien-être des populations.

Tout en étant de l’opposition, Feu Arba Diallo a réussi là où de nombreux maires de la majorité ont échoué. La ville de Dori porte éloquemment ses capacités à entretenir localement le progrès en faveur de ses compatriotes. L’attitude vorace et antidémocratique avec laquelle certains appréhendent le poste de maire rappelle bien la culture du “Tuk-guili” (tout prendre en langue nationale moré). Ils n’hésitent pas à adopter un comportement digne de “Katré”, la hyène, qui, mue par une gourmandise débordante, est prête à sacrifier ses petits pour assouvir sa soif de gagner coûte que coûte ou de satisfaire sa gloutonnerie.

Bien qu’aucun parti en lice ne dispose de la majorité absolue pour gouverner seul la commune rurale de Bagaré, le bras de fer qui oppose le MAP à la coalition MPP-UNIR/PS témoigne de cette inconscience d’une catégorie d’acteurs politiques à appréhender et à concevoir le développement local.
Les deux partis coalisés ayant respectivement obtenu 17 et 8 conseillers au scrutin du 22 mai cherchent coûte que coûte à barrer la route au MAP avec ses 25 conseillers. La trouvaille du juriste et responsable du MPP dans cette localité est créer des blocages à outrance afin de créer une impasse dans la mise en oeuvre de l’exécutif local. Cela passe par des tentative de corruption de certains conseillers dans le camp adverse et le déraisonnement de ceux des alliés qui seraient tentés de mettre l’intérêt supérieur de la collectivité en avant. Quitte à rester toujours sous administration d’une délégation spéciale.

C’est le même scénario ignoble qui a prévalu en 2012 quand l’UNIR/PS a bradé son idéal sankariste pour s’allier au CDP pour empêcher le MAP d’accéder à la mairie avec ses 22 conseillers. Cette stratégie fantoche, qui a été mise en oeuvre dans diverses localités du pays pour empêcher l’accession d’un tel ou de tel parti à la tête d’une mairie, traduit une faiblesse en démocratie qui va encore creuser le gouffre du sous développement.

Le pays des “Hommes dits intègres” commence à payer cash la rançon de la compromission, de la boulimie et de la cupidité démocratiques. Se flattant d’avoir rompu avec les vieux démons de son passé démocratique scabreux dont la responsabilité de toutes les tares a été attribuée, à tort, à Blaise Compaoré et à ses “fidèles lieutenants” jusqu’au 31 octobre 2014, le paysage politique burkinabè demeure toujours dans la propension d’une catégorie de ses dirigeants politiques qui, se reclamant de la majorité, de règner sans partage.

L’alibi de la modification de l’article 37, qui a été brandi par les RSS et leurs compagnons pour claquer la porte au CDP et tourné le dos au régime de Blaise Compaoré, n’a pas conforté les militants et les sympathisans du MPP dans une posture démocrates convaincus et pur sang au point d’abandonner les vieilles méthodes de la maison mère. Le front uni qui s’est également constitué par l’opposition et les dissidents du parti au pouvoir pour mener l’insurrection populaire et la resistance n’est pas assez suffisant pour estomper les rancoeurs, les rancunes, les rivalités tantôt par camps opposés tantôt dans un même camp. Pour certains, la politique est loin d’être un jeu et il ne faut permettre aucun cadeau à son adversaire. Pour d’autres, il n’est point question d’appréhender les élections avec la probabilité de gagner ou de perdre. L’irresponsabilité politique consistant à crier, “On gagne ou on gagne,” commence à prendre dans le paysage politique burkinabè.

La démocratie obéit à des principes et repose sur des valeurs que refusent d’épouser de faux democrats qui continuent de surfer sur des pratiques malsaines. Il faut se raviser et admette que la vitalité démocratique d’un pays dépend de l’honnêteté et de la sincérité qui caractérisent les acteurs du jeu politique. La soif d’alternance politique, la bonne gouvernance et le devoir de redevabilité sont à cultiver aussi au niveau local.

(*) : « Katré » désigne hyène en langue nationale moré.
Filiga Anselme RAMDE

filiga.ramde@yahoo.fr
Pour Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 26 juin 2016 à 20:51, par SIDPAYETKA En réponse à : Election des maires : Des Katré* devenus démocrates

    BONSOIR A TOUS !! Bonsoir a toi Mr F.A. Ramde !!!!!. Bien vu. Bien dit et en plein dans le mil !!!

  • Le 26 juin 2016 à 21:01, par cequejenpense En réponse à : Election des maires : Des Katré* devenus démocrates

    Great ! Merci M. RAMDE.

  • Le 26 juin 2016 à 21:09 En réponse à : Election des maires : Des Katré* devenus démocrates

    Pour une election de maire on arrive à des morts hommes,maisons incendiées faisant de deplacés sans abris au pays des hommes intergre.aussi faut critiquer ce mode election des maires qui est à l’origine de ces troubles.

  • Le 26 juin 2016 à 21:14 En réponse à : Election des maires : Des Katré* devenus démocrates

    très bon article. L’indiscipline au sein du MPP est tout à fait normal parce que c’est un conglomérat d’individus parmi lesquels beaucoup ne cherchent que leurs intérêts individuels. Cette recherche du gain individuel fait que les militants de ce parti n’ont pas fait de cadeaux à leurs alliés de la majorité présidentielle, et même au sein de leur parti le MPP.

  • Le 26 juin 2016 à 21:27, par LA VERITE En réponse à : Election des maires : Des Katré* devenus démocrates

    C’est ça la vérité ! Elle rougit les yeux mais ne les casse pas. Nous avons quitté l’anus pour tomber dans le caca. Des OSC et des partis politiques se sont bien joués du peuple insurgé. Martyrs abusés, retournez dans vos tombes et reposez-vous dans la paix du Seigneur. La nouvelle ère démocratique n’est pas pour demain. Elle ne l’a pas été avec le pseudo ancien chef d’Etat et lieutenant colonel glouton de général zida, elle ne le sera pas probablement avec les RSS. Les Burkinabè ont été tout simplement dupé dans leur soif et fin de démocratie réelle. La lutte continue !

  • Le 26 juin 2016 à 21:30, par changeons En réponse à : Election des maires : Des Katré* devenus démocrates

    Belle analyse, mais le pluriel de "katré", c’est des "kata".

  • Le 27 juin 2016 à 07:24, par IBRAHIM En réponse à : Election des maires : Des Katré* devenus démocrates

    Les incidents survenus à Gomboro dans la province du Sourou sont essentiellement dus à l’attitude du prétendant à la mairie, en l’occurrence monsieur Moussa Diallo et de son mentor le député Mamadou Diallo .Ils se sont rendus coupables d’attitudes et propos aux antipodes de la démocratie et de l’esprit de cohésion sociale. A Gomboro comme dans l’ensemble des villes et villages de la province du Sourou,les populations en général cohabitent pacifiquement sans discrimination ethnique ou religieuse. Mais le député a malheureusement mis en avant son appartenance ethnique peuhl pour tenter de hisser son frère à la tête de la Mairie. Cela a évidemment frustré les autres composantes ethniques qui s’opposent à l’instauration d’un germe de discrimination ethnique dans la commune. Par ailleurs, la population est hostile au comptable pour une question de délit d’apparence car son revenu du maquis ne saurait justifier l’acquisition du véhicule tout terrain qu’il possède. Il est suspecté de malversations dans les lotissements de parcelles. Le mauvais comportement du député est à la base de la perte de vitesse du MPP dans certaines principales localités comme la vallée du Sourou et même à Gomboro.Ce sont autant de griefs et de maladresses politiques du député et de ses acolytes qui expliquent les violences survenues à Gomboro.Les responsables du MPP devraient situer la responsabilité de leurs militants au comportement déviant.

  • Le 27 juin 2016 à 08:03, par lagitateur En réponse à : Election des maires : Des Katré* devenus démocrates

    Félicitation M. Ramdé. C’est tout vrai. Vouloir imposer un politicien à une base relève d’une idiotie politique qui en réalité, dépeint une arrogance caractérisée chez nos politiciens. Le mépris total de la base. A Komki Ipala, Simon Compaoré a imposé un candidat. Conséquence, des conseillers MPP ont voté pour le candidat de l’ UPC alors que leur partie avait la majoité. Un politicien doit obligatoirement avoir un fief, une base électorale qui constitue sa rampe de lancement. Sans base, point d’avenir en politique. Certains ne sont même pas connus chez eux, sont rejetés par les populations mais veulent aller s’ imposer à eux avec l’ onction des grands maîtres à Ouagadougou. Messieurs, si vous n’ arrivez pas à convaincre, alors changez de métier et foutez-nous la paix. Beaucoup ont bien réussi hors de la politique.

  • Le 27 juin 2016 à 09:05, par Jean Gabriel YAMEOGO En réponse à : Election des maires : Des Katré* devenus démocrates

    Merci Monsieur Ramdé pour ce bel article qui dépeint crûment la situation loufoque que nous vivons malheureusement aujourd’hui, dans ce qu’il est convenu d’appeler "la bérézina du MPP et des coalisés". Nous en ririons si, il n’y avait pas eu mort d’hommes.

    Bonnes gens, comment comprendre qu’un parti au pouvoir qui a raflé les 2/3 des conseillers éprouve tant de difficultés pour l’élection des maires en son sein ? Même au temps fort du CDP et de ses sbires et autres "loufiats", de mémoire de Burkinabé, on n’a jamais assisté à de telles scènes humiliantes et désolantes pour la patrie. Et ce qui désole le plus, c’est le silence assourdissant au sommet face à ces "guerres fratricides" dont la déflagration peut surprendre plus d’un. Car, comme on le dit, on sait quand commence une bagarre mais on ne sait pas quand elle prendra fin, encore moins, qui en sortira vainqueur. Encore que dans le cas d’espèce, c’est toute la nation qui est perdante d’office.

    La conclusion qui s’impose, c’est que nous avons des dirigeants incapables de brider leurs militants. Le Burkina des RSS ressemble à un bateau ivre conduit par un capitaine et des assistants, non moins ivres. Ainsi, il risque à tout moment de se fracasser contre les écueils et de couler à pic comme le bateau "Le Joola". De ce fait, le peuple, notamment la frange jeune doit être vigilant et, au besoin, se mobiliser une fois de plus comme un seul homme pour barrer la route à la forfaiture qui se trame sous nos yeux. Le cas échéant, la vermine alliée à la rapace locale et lointaine, pousseront des racines et entraîneront la putréfaction de toute la nation.

    D’ores et déjà, bon nombre de citoyens abusés et désabusés par les premiers mois de la gouvernance malheureuse du "triumvirat" regrettent même la férule de la "compaorose". Si ce n’est pas malheureux ! Comment des hommes et des femmes à qui le peuple a fait "confiance" ont-ils pu réaliser "cette prouesse" de dilapider un capital de sympathie et de confiance en un si laps de temps ?

    Pour en revenir à l’installation morbide des maires MPP, disons que cela ne surprend guère les politologues avisés qui, au lendemain, du "rapt" électoral du 29 novembre 2015, prédisaient l’incapacité de cette équipe à gérer les affaires de la cité en bonne intelligence ; tant la composition de ce conglomérat hétéroclite, qui tient lieu de parti, ne laissait rien augurer de bon. Pour le plus grand malheur du Burkina, il n’a pas fallu du temps pour s’en convaincre.

    Maintenant, la question existentielle à poser est : Que faire ? La réponse à cette question de survie est entre les mains des hommes et femmes patriotes. Car comme le disait, feu Norbert Zongo : "le pire n’est pas la méchanceté des gens mauvais mais le silence des gens bien". Alors, ayons un sursaut de dignité et d’honneur, pour sauver la république en déliquescence.

    Que Dieu sauve le Faso ! Amen !

  • Le 27 juin 2016 à 10:31, par Gaël En réponse à : Election des maires : Des Katré* devenus démocrates

    Bel article mais un mot me gène dans le titre,’’des katré’’. sans donne de leçons, je dirais qu’il suffisait juste de demander à l’entourage pour ce qu’on a de doute. Imaginez qu’il s’agissait d’une rencontre internationale sur la protection d’une espèce à protéger et chacun devait donner le nom des animaux dans une langue locale et vous, parlant mooré, donnez ’’ des katré’’ pour le mooré et les conférenciers se rendent compte après ventilation du rapport que cela n’est pas juste, quelle image auront-ils de vous ? Je propose pour le titre ’’des kata’’ devenus démocrates.

  • Le 27 juin 2016 à 11:00, par Oeil pour dent ,dent pour oeil En réponse à : Election des maires : Des Katré* devenus démocrates

    quand les enfants du lycée de gounguin / Koupela ont brulé 3 moto,on a suspendu le lycée et les enfants sont partis faire les examens à tenkodogo à 80km de leur résidence. Maintenant que c’est des PAPAS du Mquoiquoi,qui non seulement ont brulé plus de motos,des préfectures,des mairies,bloqué des routes et même blessé et tué, comment on fait ? Que proposez vous comme sanctions,cher internautes ? let’s go

  • Le 27 juin 2016 à 19:15, par mninda En réponse à : Election des maires : Des Katré* devenus démocrates

    La première des erreurs du MPP c’était de ne pas refuser tous les ex maires issus du CDP et qui ont accourus à la dernière minute pour venir dans le parti .A la limite le MPP pouvait les accepter comme militants de base ou sympathisants sans pousser la naïveté jusqu’à accepter qu’ils soient candidats aux municipales, à fortiori postuler au poste de maires .En plus la justice a fait preuve de laxisme dans cette affaire .Si on a écarté des gens à la présidentielle et aux législatives pour soutien à la révision de l’article 37 ,la même chose pouvait bel et bien s’appliquer aux maires qui ont ouvertement soutenu la révision de l’article 37 , puisqu’au moins au niveau du CDP ,il y a eu bel et bien une rencontre des maires CDP à Ouaga qui ont appelé publiquement par une déclaration à la révision de l’article 37 .Et maintenant que faire avec toute la merde que nous vivons en ce moment ? .Franchement ,je propose que tous les anciens maires issus des législatives de 2012 fassent l’objet d’un audit complet de leur gestion dans les trois mois qui suivent ,tous sans exception .Ensuite, l’ASCE- LC ou la Cour des Comptes ,ou l’ IGF ( les trois corps de contrôle de l’Etat peuvent être sollicités pour cette mission spéciale ),suivant le cas ,va faire un rapport complet de leurs audits .Tout maire sur lequel pèse des soupçons de détournements de deniers publics ou de fautes graves de gestion doit être immédiatement suspendu de ses fonctions jusqu’à ce que la justice se prononce sur son dossier la blanchisse ou le condamne .Sil est acquitté ,naturellement ,il retrouve sa fonction .Et on n’a pas besoin de long temps pour faire les audits .Sous la révolution ,très rapidement les équipes mobiles d’investigation ( EMI) faisaient du bon travail en peu de temps et les gens étaient envoyés devant le TPR .On peut donc faire du travail efficace s’il y a une volonté de faire l’audit de la gestion passée de nos mairies pour que les actuels édiles ne tombent pas dans les mêmes erreurs et mauvaises pratiques .Enfin tout en associant les maires aux opérations de lotissements ,ils ne doivent pas en être les maîtres d’ouvrages . Une structure sous forme de maître d’ouvrage délégué à l’image de FASO BAARA rattachée au ministère de l’habitat et de l’ Urbanisme peut bien assurer la maîtrise d’ouvrage des lotissements pour le compte des amitiés .

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