La conférence de presse avait plutôt l’allure d’une assemblée générale de syndicats de commerçants, tellement des membres affiliés à la coalition, n’ont pas voulu rater cette rencontre avec les hommes des médias. C’est donc dans une salle pleine à craquer, que des responsables de la coalition ont livré leurs attentes, dans la perspective de l’élection des élus consulaires de la chambre de commerce (151) qui à leur tour, devront élire le ou la président(e) de cette institution.

C’est donc dire que les enjeux sont de taille et la coalition nationale des acteurs économiques pour un commerce équitable, n’entend pas se laisser marcher sur les pieds, dans la dynamique de l’insurrection et du « plus rien ne sera comme avant », et s’en laisser conter. En effet, la coalition a été mise en place en 2015 au lendemain de l’insurrection populaire d’octobre 2014, dans le but de jouer un rôle de veille en vue d’assainir le milieu du commerce selon ses premiers responsables.

Aussi, la conférence de presse s’est articulée autour de trois points : le rappel des innovations portées à la chambre de commerce ; la tenue des élections consulaires et la vision de la coalition à sa création.

S’agissant du premier point, les conférenciers dont Saïbou Koanda dit le prince, ont fait cas de certains acquis engrangés suite aux concertations engagées avec des personnes ressources et plus d’une centaine d’associations et groupements professionnels d’opérateurs économiques. Suite à la dissolution de l’assemblée consulaire de la chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso et la mise en place d’une délégation spéciale. Toute chose qui a permis la relecture des statuts et règlement intérieur de l’institution, suivant une « démarche à la fois inclusive, dynamique et participative ».

Les innovations sont au nombre de six et portent sur : L’augmentation du nombre des élus consulaires qui passe de 123 à 151 ; l’entrée de nouveaux acteurs au sein des instances consulaires ; le déploiement de la Chambre de commerce dans les régions ; la participation des élus à l’animation consulaire ; l’instauration du principe de l’alternance et l’amélioration de la gouvernance.

Tenue des élections consulaires et vision de la coalition à sa création

Selon les conférenciers, les campagnes pour la tenue des élections consulaires sont pour bientôt. Ils estiment donc que la bonne tenue de ces élections est capitale pour eux. Cela donnera « une crédibilité et une visibilité pour attirer le monde des affaires », de même que cela prouvera « une volonté manifeste de tous les acteurs du monde économique à assainir le climat des affaires au Burkina Faso ».

Aussi, la coalition en appelle au respect strict des conditions d’éligibilité convenues. Il s’agit de l’âge du président qui est fixé à 70 ans au maximum ; le mandat qui est de 5 ans renouvelable une fois et du poste du directeur général qui doit se faire par appel à candidatures.

Quant à la vision de la coalition à sa création, il s’agissait de lutter essentiellement pour la prise en compte des intérêts d’un groupe d’acteurs économiques. « L’activité économique, surtout celle des acteurs du commerce, était laissée à la traine. Car, une grande majorité des acteurs économiques (PME /PMI, les artisans, le secteur agricole, les acteurs de l’économie dite informelle…) était mise de côté, sinon ignorée par certains élus de la chambre consulaire. Or, nous savons tous le rôle et la place qu’occupent ces acteurs dans l’économie et dans le domaine de l’emploi de notre pays », ont fait savoir les conférenciers.

Si la coalition pense que le gouvernement a bien pris la mesure des attentes des acteurs du monde du commerce, surtout ceux dits du secteur informel qui représenteraient 70% des commerçants, elle a dit sa détermination à veiller au grain afin que les choses se passent comme arrêté par les acteurs eux-mêmes.
Vous l’aurez sans doute compris, il s’agit d’une action de « prévention » dans la perspective de la campagne à venir, pour l’élection des élus consulaires qui sont ceux-là mêmes qui désigneront le « patron » de la chambre de commerce.

Angelin Dabiré
Lefaso.net