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Protection sociale adaptive : Réfléchir en synergie pour infléchir le niveau de pauvreté et de vulnérabilité du Burkina

Publié le mercredi 22 juin 2016 à 00h42min

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Protection sociale adaptive : Réfléchir en synergie pour infléchir le niveau de pauvreté et de vulnérabilité du Burkina

Le Groupe de la Banque mondiale organise conjointement avec le gouvernement du Burkina Faso, un atelier sur la protection sociale adaptative du 21 au 23 juin 2016 à Ouagadougou. Le thème retenu à cet effet est « Vers un système coordonné de filets sociaux adaptatifs au Burkina Faso ». Cette rencontre se tient au moment ou le pays élabore le cadre programmatique de l’action gouvernementale avec la finalisation du plan national de développement économique et social (PNDES) 2016-2020. C’est la secrétaire d’Etat qui a présidé l’ouverture de l’atelier au nom du Premier ministre et ce, en présence du Ministre de l’Economie, des finances et du développement, Hadizatou Rosine Coulibaly née Sori.

Selon l’enquête multisectorielle réalisée en 2014 par l’Institut national de la statistique et de la démographie du Burkina Faso, 40,1% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté contre 46,7% en 2009. Malgré cette réduction constatée entre 2009 et 2014, un grand nombre de la population est toujours touché par le phénomène. C’est pourquoi, cet atelier a été organisé avec pour objectif de renforcer les compétences et échanger avec les participants venus du Congo, Bénin, Niger, Mali et du Burkina Faso, sur les filets sociaux, cet ensemble de dispositions de protection universelle prises au profit de groupes sociaux pauvres et vulnérables, dans le but de prévenir ou de contrer les conséquences des chocs auxquels ils sont exposés ou qu’ils ont subis.

« Notre devoir est de réfléchir ensemble pour identifier les meilleures actions pour les inclure dans la marche vers le développement global de notre pays » a déclaré la secrétaire d’Etat, Yvette Dembélé. Avant d’insister sur le programme de société du président du Faso. Selon elle, ce programme accorde une place importante aux besoins prioritaires des populations vulnérables. Cependant, sa mise en œuvre exige une convergence des actions entreprises par les différents ministères et structures dans un cadre formalisé et dédié au secteur de la protection sociale.

Un programme de transfert monétaire au profit des groupes vulnérables

Pour le Représentant résident de la Banque mondiale, Cheick F. Kanté, les filets sociaux sont des programmes avec des impacts multiples sur le niveau de pauvreté ; sur l’accumulation de capital humain ; et sur la productivité et la résilience de la population. Pour ces raisons, et pour agir directement sur la pauvreté structurelle et pour concevoir un système efficace de filets sociaux, la Banque mondiale appuie depuis 2014 le gouvernement burkinabè à conduire un programme de transfert monétaire. « Ce programme touche 40 000 ménages très pauvres qui vivent dans trois régions identifiées comme étant les plus pauvres du pays selon l’enquête intégrale sur les conditions de vie des ménages de 2005 » a laissé entendre M. Kanté. Sont de celles-là, la région du Nord (les provinces du Yatenga et du Zondoma), l’Est (Gourma, Tapoa et Kompienga) et la région du Centre-est (Boulgou et Koulpélogo).

Des analyses économiques de la Banque mondiale, il est ressorti qu’un tel programme de transfert monétaire à l’échelle nationale peut avoir un impact significatif sur la réduction accélérée de la pauvreté. Aussi, il ne coûtera pas plus de 1% du PIB. « Mis à l’échelle, ce programme pourrait atteindre environ 2,4 millions de personnes, c’est-à-dire la moitié de toute la population chroniquement pauvre dans le pays et sera en mesure de réduire l’écart de pauvreté de 17% et le taux de pauvreté chronique de 21% » a précisé M. Kanté. Et pour parvenir à un tel résultat, il pense que le pays a besoin de mieux rationnaliser les ressources affectées aux secteurs sociaux et surtout se doter d’un système efficace de filets sociaux.

La protection sociale, un droit…

L’ancienne ministre des Affaires sociales de la République du Congo, Emilienne Raoul, quant à elle, soutient que la protection sociale est un droit et un fondement de la solidarité pour la construction d’un Etat juste. En outre a-t-elle annoncé, « Dans mon pays au Congo, mettre en œuvre la protection sociale, découle en premier lieu d’une volonté politique clairement exprimée dans le programme de société du chef de l’Etat ». Cet engagement a été traduit en une vision sectorielle qui elle-même a débouché sur des axes stratégiques d’action sociale. Afin d’assurer la mise en œuvre de la protection sociale au Congo, Mme Raoul a indiqué qu’il serait important de traduire en vision sectorielle l’engagement du chef de l’Etat, assurer une gouvernance concertée et mettre en place des dispositifs pour une autonomie économique durable des pauvres et groupes vulnérables.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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