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Presse burkinabè : Les critiques de Ouagalais

Publié le mardi 10 mai 2005 à 07h34min

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Le boom médiatique que connaît le Burkina depuis quelques années a permis aux citoyens d’avoir une multitude d’organes de presse à leur disposition. Toute chose qui favorise une certaine aisance dans le choix des supports médiatiques chez les consommateurs.

Mais, comme quantité ne rime pas forcement avec qualité, nous avons cherché à mesurer le degré de satisfaction des consommateurs en leur demandant ce qu’ils pensent de ces différents médias.

Alfred Kiema - Enseignant UFR/LAC-directeur du CLUO

D’une façon générale, je trouve que la presse burkinabè fait beaucoup de progrès. Avec des journaux comme l’Observateur et Le Pays, je sens un effort permanent. Ils font une bonne analyse au jour le jour de ce qui se passe ici au Burkina et partout ailleurs.

Les médias burkinabè nous rapportent l’essentiel de l’information dans le monde et en cela, je peux dire qu’ils répondent à mes attentes. Chaque journal a peut-être sa particularité, mais ils se complètent pour offrir plus de satisfactions aux lecteurs. Et aujourd’hui, avec Internet on peut compléter les efforts de ces médias.

Ibrahim Bakouan - Etudiant en licence d’histoire

Je pense que la presse burkinabè remplit effectivement la mission qui lui est assignée, à savoir informer le public. L’information semble circuler. Cependant, il se pose un problème au niveau de la sélection de l’information, puisque chaque organe de presse, en fonction de ses objectifs et selon son bord, choisit de ne traiter que des thèmes qui lui sont favorables. En dehors de cela, je n’ai rien a reprocher à la presse. Je crois que c’est la presse privée qui est plus indépendante ; elle n’a pas de sujets tabous à la différence de la presse d’Etat qui se sent souvent obligée de tuer un certain nombre d’informations.

Laurentine Bayala - étudiante en communication

A mon avis, la presse nationale évolue positivement ; elle tend à être plus véridique. Mais on sait ce que vaut la presse.
Elle est facilement manipulable. En raison de l’insuffisance de ses ressources financières elle est obligée de consacrer beaucoup de colonnes à la publicité, et se départit ainsi de sa mission première qui est d’informer. De même, actuellement on ne voit à la télévision que des reportages sur les ABC. C’est chiant ! je suis désolée, mais ce n’est pas de l’information !

Mais au niveau de certains organes de presse, des efforts louables sont faits. Par exemple, tout dernièrement, le journal "Le Pays" a été récompensé à l’exterieur. Je crois que c’est la preuve qu’il y a quelque chose de positif. De plus on ne sent plus la différence entre la presse privée et la presse d’Etat. C’est ainsi que Sidwaya par exemple ose dire des choses qui n’étaient jadis révélées que par la presse privée. Il a ainsi acquis plus de crédibilité et c’est tant mieux.

Noëlie Sanou : Elève en informatique

Je peux dire que de façon générale les médias au Burkina font bien leur travail. Mais s’il y a une chose que je dois tout de suite déplorer, c’est le manque de ponctualité à la Télévision nationale. Pour le JT (Journal télévisé, ndlr) de 13 heures et quart, souvent on reste devant l’écran jusqu’à 13 heures et demi. Moi je n’apprécie pas du tout celà ! Pas de problème pour les journaux. Je lis ce qui est écrit et je crois que c’est l’information vraie qu’ils nous fournissent.

Boukaré Ouédraogo : entrepreneur

Je pense que la presse fait bien son travail, même si parfois il y a des lacunes. Comme on le dit, la presse est le 4e pouvoir, donc elle doit dire la vérité.
Par exemple dans la presse d’Etat, on ne doit pas parler que des activités du parti au pouvoir, mais aussi de celles de l’opposition. A ce niveau, il faut reconnaître que la presse privée est plus crédible que les médias publics. Elle est plus exhaustive dans la présentation des faits.

Jeanne Zoundi

Depuis 1993, avec le pluralisme de l’information suite à l’adoption du code de l’information, on constate que l’information a été ouverte à des opérateurs privés. Ce qui a permis la mise en place d’organes privés. Je pense que la presse écrite a fait beaucoup de progrès. Mais ce qui est un peu dommage, c’est qu’il y a des journaux de la place qui n’ont pas la maîtrise de la langue française. Des efforts doivent être faits à ce niveau. De façon générale, je trouve que ce sont les journaux indépendants qui ont fait le plus de progrès. Ils font des analyses pertinentes et précises. En outre, la presse privée donne des informations plus crédibles que les médias publics. Cependant je déplore l’importance prise par la publicité dans les colonnes des journaux privés au détriment de l’information. Cela est vraiment dommage.

Lassina Sawadogo - Journaliste

Mon opinion sur la presse est positive parce que depuis les années 90, la presse burkinabè a connu un progrès notable. De nos jours, on sent que la liberté de la presse est une réalité au Burkina. D’abord on a une pluralité de journaux. On a par exemple, "Le Pays", l’Observateur paalga, Sidwaya qui sont les ténors dans le domaine au Burkina. Ce sont des quotidiens qui arrivent à nous donner l’information chaque jour. Et au niveau du contenu, il y a une pluralité des opinions.

On ne sent plus la différence entre presse publique et privée. Les journaux dans leur globalité fournissent des créneau d’expression aussi bien aux gens du pouvoir que de l’opposition, et dans cette logique, le cas de Sidwaya constitue un bon exemple.

Au départ axé principalement sur les activités du pouvoir, le contenu du journal reflète aujourd’hui dans une certaine mesure la diversité des opinions des Burkinabè. Par ailleurs, l’on peut noter aussi les efforts d’un journal comme "Le Pays" qui a pris véritablement des galons tant au niveau de son espace de travail que de ses potentialités en ressources humaines et matérielles.

Rachelle Somé - 4e année communication

Partant d’une comparaison avec les années antérieures, je peux affirmer aujourd’hui que la presse burkinabè a fait une progression notable. Les gens s’y expriment de plus en plus librement et ont compris que la presse ne doit pas se cantonner à l’option gouvernementale. Toutes les sensibilités politiques sont objet de commentaires, de critiques et c’est en cela que j’estime que l’on doit saluer à sa juste valeur la prestation de la presse au Burkina. Le fossé entre la presse privée et la presse d’Etat tend à se combler.

Quand je lis Sidwaya aujourd’hui, je ne me rends pas compte tout de suite du fait qu’il s’agit d’un média d’Etat. Au niveau de l’audiovisuel, il y a beaucoup d’émissions mais qui, malheureusement mettent à nu les lacunes professionnelles des journalistes qui y travaillent. Il y a beaucoup de choses à revoir à ce niveau.

Propos recueillis par Grégoire B. BAZIE et Paul Miki ROAMBA

Le Pays

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