Commémorer l’année de l’inscription des ruines de Loropéni sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité est devenu une tradition. Et cette année, c’est dans un contexte marqué par les questions sécuritaires, que le Burkina célèbre les 7 ans de ce site touristique devenu patrimoine mondial le 26 juin 2009.

« Sécurité et valorisation des sites culturels et touristiques du Burkina Faso », c’est sous ce thème que sera célébré ce présent anniversaire.

Pour le ministre de la culture, des arts et du tourisme, représenté à la cérémonie, la valorisation des sites culturels et touristiques, s’entend des actions mises en œuvre pour attirer les touristes et rendre leurs séjours agréables au Burkina. Ainsi, Il s’agit d’évoquer au cours de ce panel, les différentes dispositions qui seront prises pour assurer la sécurité des touristes et leurs biens, les mesures pour assurer la paix entre les nations et limiter les risques d’accidents sur les routes.

Pour cela, au regard des dernières violences et de leur impact sur la scène nationale et internationale, ce thème vient répondre à une préoccupation. « De façon générale, lorsqu’on évoque les questions sécuritaires, on pense aux frontières sans pour autant songer aux sites culturels qui sont aussi à l’origine des recettes pour notre pays. En annulant les conférences, les séminaires, les voyages, etc., nous perdons énormément » a indiqué Lassina Simporé, Directeur général des sites classés au patrimoine mondial de l’humanité.

Les derniers attentats ont installé une psychose dans le monde, entraînant un ralentissement des activités touristiques de tous les pays. Selon le docteur Vincent Sedego, directeur général du patrimoine culturel du ministère de la culture, des arts et du tourisme, une enquête menée par l’observatoire national du tourisme après l’attentat du 15 janvier, fait un constat peu reluisant sur notre économie.

Ainsi, en terme de pertes dans les établissements touristiques de la ville de Ouagadougou, les attaques auraient causé l’annulation de 2954 réservations de chambres, 17 séminaires, 9 conférences, 11 ateliers, 7 formations, un regroupement sportif, 23 manifestations. Par ailleurs, 94% des agences de voyage interrogées ont relevé une baisse de leur chiffre d’affaires de l’ordre de 56%. « Le manque à gagner dû à l’annulation des activités des agences de voyage a été estimé à 221 millions de francs CFA. Au total, les annulations opérées suite à cet acte ont été estimées à plus de 830 millions de franc CFA pour les seuls établissements touristiques de la ville de Ouaga » a-t-il indiqué.

Aux attaques terroristes qui contribuent à la perte des recettes, il faudrait ajouter une politique d’urbanisation qui ne tient pas compte du patrimoine culturel et du trafic illicite des biens culturels. Aussi faut –il noter une rupture de la chaîne de transmission du patrimoine culturel immatériel entre différentes générations. « Notre façon d’aborder la mondialisation et la modernité concoure à faire disparaitre cette chaîne indispensable qui permet aux générations anciennes et nouvelles de pouvoir collaborer. L’objectif étant de définir une meilleure identité et léguer aux générations futures, ce riche patrimoine » a-t-il expliqué.

La commémoration du 7ème anniversaire des ruines de Loropéni au patrimoine mondial prévoit des activités telles que le cross-relai entre Gaoua et Loropéni, un cross populaire dans la ville de Gaoua et une séance d’aérobic.

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net