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Autriche-Burkina : Augmementation de 30% de l’enveloppe financière

Publié le mardi 10 mai 2005 à 07h48min

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Les quatrièmes consultations bilatérales Autriche-Burkina débutées le 2 mai à Vienne en Autriche se sont achevées le 4 mai dernier. Ces consultations devaient permettre de valider le 1er programme Indicatif de coopération (PIC), un instrument de programmation et d’exécution de cette coopération.

Elles ont permis également d’approuver le second PIC qui va couvrir la période 2005-2007 et dont l’enveloppe connaîtra une augmentation de 30%.

La délégation burkinabé à ces consultations était conduite par le ministre des Finances et du Budget, M. Jean Baptiste Compaoré. Il était assisté de Mme Béatrice Damiba, ambassadeur du Burkina en Autriche, du directeur général de la Coopération ainsi que des experts des départements ministériels sectoriels à travers lesquels se développe la coopération autrichienne. il s’agit du développement rural, de l’enseignement technique et de la formation professionnelle.

La délégation autrichienne à ces négociations était conduite par Mme Irène Freudenschuss-Reichl, directrice générale de la Coopération, assistée0 du directeur Général de l’Agence autrichienne de développement ADA, du chargé de l’Afrique du Nord et de l’Ouest ainsi que du chef du bureau de la Coopération Autrichienne pour le développement au Burkina M. Hannes Hauser.

La coopération entre l’Autriche et le Burkina a débuté de manière informelle depuis les années 60 pour se formaliser au début des années 91 par la signature d’un accord général de coopération économique, technique et sociale. La signature de cet accord a permis au Burkina, de bénéficier en 1993, de la clause des pays prioritaires de la coopération autrichienne et de mettre en place en mai 2002, un cadre de dialogue concerté communément appelé consultations bilatérales.

Ce cadre de concertation a permis la mise en œuvre d’un instrument de programmation et d’exécution du programme de coopération.

Les orientations principales de la coopération autrichienne sont contenus dans un document-cadre d’orientation stratégique appelé "programme triennal de la coopération autrichienne" qui est actualisé chaque année. Ce document définit les trois objectifs qui guident chaque intervention et c’est le Bureau de la coopération qui doit veiller à ce que ces principes transversaux se retrouvent et s’appliquent dans toutes les interventions. Il s’agit de la lutte contre la pauvreté, de la préservation et du renforcement de la paix ainsi que de la protection et la préservation de l’environnement.

Le premier PIC Autriche/Burkina a permis de mettre à la disposition de notre pays, d’une enveloppe financière de 6,5 milliards de francs CFA et a couvert la période 2002-2004. Le second qui vient d’être signé pour la période 2005-2007, a connu une augmentation de 30% de son enveloppe financière, soit environ 8 milliards 695 millions de francs CFA.

Ce 2e PIC participe de la volonté commune des deux pays d’une meilleure planification et d’une meilleure exécution des interventions de l’Autriche au Burkina. Il a un caractère transitoire parce qu’il prépare le passage d’une coopération bilatérale classique du type (approche projet), à une coopération harmonisée et alignée sur une approche programme où le rôle de l’Autriche sera redéfini dans ce nouveau contexte.
Une vue partielle de la délégation burkinabè.

Ainsi le 2e PIC donne un cadre stratégique de coopération plus précis et introduit des modifications et des simplifications au niveau des instruments, des instances et des procédures en fonction des recommandations de l’évaluation. Par conséquent, le PIC 2005-2007 doit permettre de renforcer :

- la cohérence des interventions de la coopération autrichienne avec les politiques nationales et en particulier, avec le Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP),

- la pertinence des actions envisagées par rapport aux réalités et aux besoins du Burkina,

Burkinabè et Autruchiens ont convenu de renforcer leur coopération. - l’harmonisation des interventions de la coopération autrichienne avec celles du gouvernement et des autres coopérations bilatérale et multilatérale,

- le suivi/évaluation concerté et régulier des projets/programmes, impliquant les différents partenaires,

- la gestion commune des ressources et l’approche programme.

En marge des consultations qui se sont déroulées au ministère autrichien des Affaires Etrangères, le ministre des Finances et du Budget a eu un entretien avec le directeur général du Fonds de l’OPEP. Il a également eu des échanges avec les premiers responsables de la coopération au développement autrichiens élargies à ceux du ministère autrichien des Finances autour de la notion d’aide budgétaire. Le ministre des Finances et les membres de la délégation qui l’accompagnait ont eu a visiter la centrale hydroélectrique de Freudenau construite sur le Danube, un fleuve qui traverse la ville de Vienne.

DCPM/FINANCES


Son Excellence Mme Béatrice Damiba, ambassadeur du Burkina en Autriche. Le point de vue de l’ambassadeur du Burkina en Autriche, Mme Béatrice Damiba

Excellence Mme Damiba l’ambassadeur, le ministre des Finances et du Budget est le troisième membre du gouvernement à se rendre en visite officielle ces derniers temps en Autriche après le ministre d’Etat ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques et celui des Affaires étrangères. Qu’est-ce qui peut justifier ces déplacements dans ce pays ?

Merci, je suis bien contente d’ailleurs que le ministre des Finances et du Budget ait fait le déplacement avec son directeur de la communication. Ce qui veut dire tout l’intérêt accordé à la nécessité pour l’opinion burkinabè d’être informé non pas seulement sur ce qui se passe à l’intérieur du Burkina mais également à l’extérieur. Pour des ambassades comme celle d’Autriche qui n’a pas d’attaché de presse, cela permettra de donner un écho.

Ceci dit, je pense que Vienne est une importante plaque tournante de nos jours tant du point de vue de nos relations bilatérales avec l’Autriche qui est une des plus anciennes depuis les indépendances, que du point de vue des relations de coopération multilatérale avec les organisations internationales basées à Vienne. Vous ne le savez peut-être pas, Vienne est la troisième capitale des Nations dans le monde.

C’est-à-dire qu’après New York et Genève, c’est Vienne qui vient ensuite parce qu’elle abrite quatre principales institutions des Nations unies qui sont, l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI), l’Agence internationale de l’énergie atomique (AlEA), l’Organisation du traité d’interdiction complète des éssais nucléaires (OTICEN) et d’autres organisations moins connues.

Mais il faut dire aussi que Vienne abrite également le siège de l’Organisation des pays Exportateurs de pétrole(OPEP)et le Fonds de l’OPEP avec lequel nous entretenons de très bons rapports depuis de longues années puisque le fonds de l’OPEP a financé beaucoup de nos projets de développement à hauteur aujourd’hui d’environ 122 millions de dollars sur près d’une trentaine de projets. Ces trois ministres que vous avez cités sont venus à Vienne d’abord à cause de nos relations bilatérales qui ne font que s’intensifier avec l’Autriche. Donc, nous travaillons à faire prendre conscience puisqu’en fait notre ambassade est encore jeune à Vienne.

L’ambassade a été ouverte en 1997 et le premier ambassadeur, M. Thomas Sanou est venu ici en 1998 et moi je suis le deuxième ambassadeur. L’Autriche est un pays qui n’est pas très connu au Burkina parce qu’historiquement, nous n’avions pas eu beaucoup de rapports avec lui.

Mais dès que je suis arrivée ici, j’ai compris qu’il y avait beaucoup à faire avec ce pays mais aussi avec les pays environnants parce que notre juridiction couvre aussi les pays voisins tels que la République Tchèque, la Hongrie, la Slovaquie, la Slovénie et la Croatie qui sont autant de pays qui viennent d’entrer dans l’Union Européenne lors de l’élargissement il y a un an.

Donc c’est une juridiction qui prend de l’importance et il faut le démontrer et je crois que c’est ce qui justifie ces visites-là et il y en aura d’autres, nous allons travailler à en créer plus et nous allons même initier d’importants rendez-vous des Burkinabè avec les Autrichiens ici à Vienne dans les années à venir.

Je voudrais également dire que les visites de membres du gouvernement burkinabè ne se limitent pas seulement à ces trois ministres, Il y a le ministre du Commerce et celui des Ressources animales qui dans le cadre de la coopération multilatérale, viennent régulièrement à Vienne pour des rencontres statutaires. Je peut citer également le ministère de la Justice et la Cour de Cassation entre autres.

Excellence, au niveau du personnel, à combien estimez-vous le personnel qui doit effectuer tout ce travail ?

R : Ça c’est une excellente question ( rires) parce que je viens de décrire l’importance de Vienne aujourd’hui dans les relations internationales en général. Cela suggère que le Burkina prête une attention particulière à cette représentation et que nous puissions être renforcé parce qu’aujourd’hui, j’ai uniquement une conseillère diplomatique et le percepteur comme personnel nommé pour m’appuyer alors que c’est un travail qui aurait demandé au minimum, dix personnes.

Je sais que nous avons des difficultés au niveau du budget et des ressources humaines, mais je pense qu’un effort peut être fait et j’ai bon espoir qu’au vu du volume de travail actuel et du volume de travail qui va être le nôtre dans les années à venir, les autorités vont nous prêter une attention particulière en renforçant notre équipe si elles veulent nous aider à atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés et les grandes ambitions que nous nourrissons pour cette juridiction.

Sidwaya

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