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Judith Traoré, journaliste : « Albinos et fière de l’être »

Publié le lundi 13 juin 2016 à 23h25min

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 Judith Traoré, journaliste : « Albinos et fière de l’être »

Combien de fois ont-ils été traités avec dédain, traqués et tués dans le pire des cas ? Ils vivent, pour la plupart, dans la peur et se sentent abandonnés par les autorités du fait de leur « handicap ». Aucune clémence de la part du soleil pour ces personnes souffrant constamment de problèmes oculaires et cutanés. Ils n’ont pas choisi de naitre ainsi. Aujourd’hui 13 juin 2016, c’est leur journée, ou plutôt la journée internationale de sensibilisation à l’albinisme célébrée sous le thème « Diversité, inclusion et promotion des droits des personnes albinos ». A l’occasion, nous avons rencontré Judith Traoré, journaliste à la radio Liberté.

Albinos et fière de l’être. C’est du Judith tout craché. Derrière ce sourire timide et profond se cache une personne qui a décidé de vivre avec son handicap, de s’adapter, de rester positive. A l’école primaire, la petite Judith attirait les petits curieux. « Chacun venait te toucher ; il y en a même qui essayaient de te blesser pour voir si tu vas saigner. On te tire les cheveux et c’est en ce moment-là que tu te rends compte que vous êtes différents », nous relate la jeune journaliste.

Les albinos sont des mendiants. Les Burkinabè ont longtemps entretenu ce stéréotype et ont oublié que ces personnes avaient des têtes bien pleines et bien évidemment des diplômes. Des juristes, des techniciens en agriculture, des sociologues, ce n’est pas ce qui manque au sein de la grande famille des albinos. Judith Traoré, en plus de son diplôme en journalisme, est nantie d’une licence en relations publiques internationales. Pourtant, les employeurs ont toujours eu la même réaction lorsqu’elle se présente pour un stage. « Même les noirs ne gagnent pas de l’emploi ; pour nous c’est encore grave », dit-elle avec humour.

« On n’est pas assez soutenu », déplore Judith Traoré. Les principaux problèmes des albinos étant d’ordre oculaire et cutané, la disponibilité des crèmes solaires sur commande n’est pas chose aisée. En ce qui concerne la consultation, le patient doit se rendre à l’hôpital trois à quatre fois par an. Elle coûte 2000 F CFA, mais la jeune journaliste s’attriste de voir que certaines personnes, faute de moyens, n’arrivent pas à se faire consulter. Le cancer de peau guette les albinos et chaque année, l’association burkinabè pour l’intégration des personnes albinos (ABIPA) perd deux membres, selon Judith.

« Il faut que l’Etat revoie sa copie ». Les albinos en sont convaincus. Rien ne sert d’attendre la journée internationale de sensibilisation à l’albinisme pour distribuer des crèmes solaires. « Ce que nous voulons demain, c’est de pouvoir nous prendre en charge, payer nous-mêmes nos crèmes. Et cela passe par l’emploi. A défaut de nous employer dans la fonction publique, qu’on nous permette d’accéder aux prêts », a lancé Judith Traoré.

Herman Frédéric BASSOLE
Vestine Sanou (Stagiaire)
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 13 juin 2016 à 19:09, par moi En réponse à : Judith Traoré, journaliste : « Albinos et fière de l’être »

    Maman Judith, je vous admire. Je ne suis pas albinos, mais ma propre mère en est une. J’ai des gènes albinos en moi, et j’en suis très fier. Votre combat est notre combat, nous sommes nombreux, qui sont dérivés des albinos.

  • Le 13 juin 2016 à 20:13, par Jeunedame seret En réponse à : Judith Traoré, journaliste : « Albinos et fière de l’être »

    Le seul et unique exemple d’albinos rencontrable à ouaga ? Est-ce que ces associations et communications elles-mêmes ne stigmatisent pas les albinos ? Judith fière ..de son handicap...avec un sourire timide ! Belle ironie ! Pourquoi avec cette fierté et diplômes tu rêves toujours du soutien de cet État ? Judith ; pour preuve d’amour propre, oublie ce mot handicap ; je t’envie trop. Et à ta place, je choisis d’achiller ; pour créer, réaliser mes ambitions et profiter des avantages d’études, de paiement et des traitements sanitaires agréables ailleurs. Si tu comptes sur nos politiciens pour t’épanouir tu risques de te faire toucher, voire décapiter par les marabouts. Alors que la vie est trop brève pour être malheureuse. Tu veux vivre des prêts ? Faut pas signer regret.

  • Le 14 juin 2016 à 03:49, par Compaoré Mahmud En réponse à : Judith Traoré, journaliste : « Albinos et fière de l’être »

    C’est tout simplement exécrable que de traiter nos sœurs et frères de la sorte. Je m’insurge contre cette vision honteuse de l’opinion publique vis-à-vis de nos frères et sœurs albinos. quelle est la différence entre eux et nous ? Ont-ils choisi la couleur de leur peau à la naissance ? Quelle bêtise !!! Qui d’entre nous a choisi d’être noir, clair, blanc et jaune ? Je combats ces superstitions qui n’ont aucun fondement spirituel ou moral. C’est tout simplement criminel que de marginaliser ces frères et sœurs que nous devons plutôt aider, car leur nature est un handicap vu leurs besoins en matière de santé. Si le commun des mortels rejette les Albinos, a cause des préjugés qui n’ont aucune valeur sociale ou religieuse, les autorités doivent au contraire organiser une campagne nationale de sensibilisation de grande envergure afin que les gens comprennent que les Albinos sont nos égaux. Par conséquent, nul n’a le droit de faire du tord à nos frères et sœurs albinos et des sanctions devraient s’appliquer aux malfaiteurs à leur égard. Dans le même temps, il est un devoir impérieux pour l’Etat de les prendre totalement en charge en leur accordant une assurance médicale. Au demeurant, l’intégration sociale reste une des obligations de l’Etat pour les Albinos. J’ai vraiment honte de cette situation. Courage ma sœur Judith. c’est Allah qui est grand, si les gens vous détestent, soyez sûrs que votre Créateur vous aime.

  • Le 14 juin 2016 à 07:59 En réponse à : Judith Traoré, journaliste : « Albinos et fière de l’être »

    On peut au moins accorder la gratuite des consultations pour les yeux et la peau aux albinos. C’est un minimum que l’Etat peut et doit se permettre en concertation avec les medecins specialistes. de la discussion jaillira la lumiere. Les solutions qui arrangent toutes les parties peuvent etre trouvees.
    Meme les cremes peuvent etre negociees avec les laboratoires. Cela peut prendre un peu plus de temps mais ce n’est pas impossible.
    Beaucoup de respect a notre soeur Judith Traore. Merci a elle d’accepter de parler pour un groupe plutot reduit au silence et dans la douleur.

    Difficile de terminer sans marquer mon etonnement en lisant le/a forumiste numero 2. Dame Judith semble avoir une rivale ... sur le plan des sentiments ; sinon on ne tient pas un tel langage a une personne qui s’exprime pour aider un groupe social oublie ou neglige. LOL,

  • Le 14 juin 2016 à 10:33, par Don Consty En réponse à : Judith Traoré, journaliste : « Albinos et fière de l’être »

    Je crois bien qu’il y a un langage recommandé pour parler des personnes vivant avec un handicap. Je crois que le journalistes gagneraient à se l’approprier afin de le disséminer aux lecteurs pour éviter les termes à tendance "exclusive" que les uns et les autres utilisent dans leurs réactions à l’écrit. Cette jeune journaliste est à encourager.

  • Le 14 juin 2016 à 11:00, par DV En réponse à : Judith Traoré, journaliste : « Albinos et fière de l’être »

    Salut JUDI. J’ai tjs admiré ton courage et ton abnégation. je n’ai jamais remarqué un complexe chez toi. au contraire c’est de la fierté au point que je t’ai surnommée NASSAARA.

  • Le 14 juin 2016 à 11:29, par neya boukari En réponse à : Judith Traoré, journaliste : « Albinos et fière de l’être »

    Judith, s’il te plait, retrousse tes manches et fonces ! ne compte
    sur personne surtout pas sur nos dirigeants qui n’ont jamais rien fait pour quelqu’un, handicapé ou pas !

  • Le 14 juin 2016 à 11:57, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Judith Traoré, journaliste : « Albinos et fière de l’être »

    - Mahamud Compaoré (Internaute 3), quand tu dis : ’’quelle est la différence entre eux et nous ?’’, tu les stigmatises déjà. Avec le ’’eux’’ que tu as employé, dans ton fort intérieur tu te dis déjà différent d’eux. C’est celà la vérité : la bouche sort ce que la pensée dicte. Tu aurais simplement : ’’quelle est la différence entre nous ?’’ en supposant que le ’’nous’’ nous incorpore tous. Avec ta phrase, tu t’es fait prendre au piège par Yamyélé !

    Par Kôrô Yamyélé

  • Le 14 juin 2016 à 12:37, par jan jan En réponse à : Judith Traoré, journaliste : « Albinos et fière de l’être »

    En Afrique, la vie est dure pour un albinos, non seulement les conditions climatiques ne sont pas adéquates pour eux, trop de soleil, socialement avec tous les préjugés véhiculés sur eux celà ne leur facilitent pas la vie, économiquement la prise en charge médicale n’est pas à la portée de nombreuses familles ayant un enfant albinos, la solution comme dit l’internaute 2, si la personne a l’opportunité d’émmigrer dans un pays de l’occident qu’elle n’hésite pas. Là-bas, le climat y est plus favorable parce que moins de soleil et les structures sociales s’occupent bien des personnes souffrant de ce handicap.

  • Le 14 juin 2016 à 13:25, par Nongba En réponse à : Judith Traoré, journaliste : « Albinos et fière de l’être »

    OK avec Furumiste 4
    Furumiste 2, vous savez il y a des gens qui vivent avec beaucoup plus de problèmes que d’autres parmi ces gens figurent les Albinos, il leur faut notamment plus de moyens pour se maintenir en bonne santé, plus de sociabilité .... Pour ces gens, je crois que la communauté à le devoir de consentir des sacrifices financiers pour les soutenir. Dame Judith a eu ses diplômes très probablement parce qu’elle a eu du soutien, mais pour beaucoup d’albinos, l’école s’arrête au Cours Moyen tout simplement par manque de soins ophtalmologiques ou de verres correcteurs pour lire au tableau. Et avec en plus leur problème de peau, ils ne sont pas souvent aptes à apprendre ou à exercer des travaux manuels. C’est en cela que réside leur handicap et c’est en cela qu’ils ont besoin du soutien de la communauté.

    L’initiative de dame Judith est très louable à mon avis. Car, non seulement elle informe ou rappelle à la communauté les difficultés que vivent les Albinos mais aussi l’invite à aider les Albinos à surmonter ces difficultés.

  • Le 14 juin 2016 à 14:05, par burkinbila En réponse à : Judith Traoré, journaliste : « Albinos et fière de l’être »

    Courage,Judith.tu es un burkinbila ça suffit on est ensemble.différence, mot ni veut rien dire ici.y a til seulement 2 burkinbi identique,non !nos mosquée s et églises sont rempli de burkinbi mais dont bocou ignore que dieu,c’est sont prochain.si je suis riche et mon voisin ne l’est pas l’occasion pour moi de montrer que je connais dieu.mais nous écartons ,stigmlatisons,méprisons,....com s’il quelqu’un étais mieux que l’autre.pauvreté d’esprit !Judith,stp aie pitié de ceux ki te stigmatise.prie plutôt pour eux.

  • Le 14 juin 2016 à 14:41, par Moi aussi En réponse à : Judith Traoré, journaliste : « Albinos et fière de l’être »

    Face à cette réalité ici-décrite, je dis vraiment honte à nous !
    Sera détesté qui déteste. Sera discriminé qui discrimine.
    Pour votre consolation, sachez simplement que vous n’êtes pas seuls dans cette jungle de laissés-pour-compte dû à l’incompétence de nos gouvernants. Les handicapés moteurs, les orphelins, les malades chroniques (sida, cancer,…), les handicapés et malades mentaux (surtout les débutants qui sont récupérables s’ils sont pris en charge à temps), les chômeurs et mêmes les pauvres, font tous partie des discriminés et laissés-pour-compte dans une REPUBLIQUE. Bref, à y regarder de plus près, nous sommes 17 millions de laissés-pour-compte car, si mon postulat est admis, chacun des 17 millions de burkinabè se trouve dans une catégorie. Nous sommes donc dans la même galère et c’est ça être avant-dernier des Pays Pauvres Très Endettés.
    Je n’ai qu’un mot à dire, COURAGE à vous braves personnes. Armez-vous d’une détermination à toute épreuve et que Dieu vous accompagne.

  • Le 14 juin 2016 à 16:42, par saw En réponse à : Judith Traoré, journaliste : « Albinos et fière de l’être »

    Albinos oui, mais fière de l’être, je ne suis pas sûr. elle assume et elle progresse. Courage à vous ma soeur.

  • Le 14 juin 2016 à 17:07 En réponse à : Judith Traoré, journaliste : « Albinos et fière de l’être »

    Ah, bon ! Etre albinos, c’est un handicap ? En comment ? Donc, etre teint noir ou teint clair, noir ou blanc, c’ est un handicap ou bien, un benefice ? Quel professionnalisme !

  • Le 14 juin 2016 à 17:12 En réponse à : Judith Traoré, journaliste : « Albinos et fière de l’être »

    Moi je suis albinos. Je ne suis pas fier de l’ etre, pas plus que je ne suis fier d’ etre simplement une persone. Quand on dit qu’ on est fier d’ etre ce qu’ on est, ca peut donner l’ impression qu’ on fait des efforts.

  • Le 14 juin 2016 à 20:28, par le sage En réponse à : Judith Traoré, journaliste : « Albinos et fière de l’être »

    Du courage ma soeur et surtout ne baisse jamais les bras .

  • Le 14 juin 2016 à 22:35, par Compaoré Mahmud En réponse à : Judith Traoré, journaliste : « Albinos et fière de l’être »

    Kôrô Yamyélé, dans les 15 lignes que j’ai postées vous n’avez trouvé que ce morceau de phrase pour répliquer et vouloir me faire dire le contraire de ma conviction profonde ? Sachez que la polémique stérile ne m’intéresse guère.

  • Le 15 juin 2016 à 12:17, par jan jan En réponse à : Judith Traoré, journaliste : « Albinos et fière de l’être »

    Ma chère Judith, je vous est entendu participer à l’émission "priorité santé sur RFI" le lundi 13 sur l’albinisme, je vous encourage à prendre des contacts pour émmigrer vers un pays "du blanc", vous serez mieux suivit pour votre santé et vous y évoluerez mieux là-bas.

  • Le 15 juin 2016 à 12:20, par nabassidamali En réponse à : Judith Traoré, journaliste : « Albinos et fière de l’être »

    Koro Yamyéle. en bon francais sans aucune stigmatisation, on dira tous simplement " quelle est notre difference ?"

  • Le 15 juin 2016 à 12:29 En réponse à : Judith Traoré, journaliste : « Albinos et fière de l’être »

    au burkina personne ne stigmatise les albinos tout le monde peut avoir des albinos dans sa famille.

  • Le 15 juin 2016 à 18:59 En réponse à : Judith Traoré, journaliste : « Albinos et fière de l’être »

    Compaoré Mahmud, Koro Yamyéle. a fait la plus belle intervention depuis qu’ il intervient au hasard sur lefaso.net.Il a raison. Faut meme pas chrcher a discutailler. On dirait que c’est toi qui veux les idscutailleries inutiles.

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