« La JICA a établi officiellement son bureau au Burkina en avril 2006. Mais bien avant cette date, la JICA intervenait déjà au Burkina à travers la mise en œuvre de plusieurs projets de développement et l’envoi de volontaires japonais. Nos secteurs prioritaires d’intervention étaient l’environnement, l’enseignement de base, la santé, le développement agricole et rural, l’eau et l’assainissement », a situé le représentant-résident du bureau de la JICA au Burkina, Takemichi Kobayashi.

Mais, bien avant 2006, la JICA intervenait déjà sous d’autres formes à travers les volontaires japonais. A partir du 1er octobre 2008, explique-t-il, la JICA a connu une mutation institutionnelle majeure grâce à sa fusion avec la Japan Bank for International Coopération (JBIC) ; faisant ainsi d’elle, une des plus grandes organisations de coopération bilatérale du monde. Elle intervient via trois modalités de coopération : la coopération technique, l’aide financière non-remboursable et les prêts concessionnels de l’aide publique au développement.

Au Burkina Faso, les activités de la JICA ont été recentrées en 2012 sur trois secteurs prioritaires : l’agriculture, l’éducation de base et l’intégration régionale. Outre ces axes, la JICA apporte un appui en matière d’accès à l’eau potable et au service de santé. Cet appui a contribué à l’amélioration de l’accès à l’éducation de base dont le taux brut de scolarisation est passé à 83,7% en 2015 par la construction de plus de 1000 salles de classe, l’amélioration de la qualité de l’éducation par les projets d’appui à la formation continue des enseignants en sciences et mathématiques, l’appui aux Comités de gestion d’écoles et la construction de l’école nationale des enseignants du Primaire.

On enregistre aussi la croissance durable par l’amélioration et la stabilisation des revenus des paysans via la promotion de l’économie agricole et le renforcement de la résilience des paysans, l’interconnexion des douanes du Burkina et du Togo pour la facilitation des échanges sur le corridor Lomé-Ouagadougou (où passent en moyenne près de 300 camions de marchandises par jour). Toujours dans ce chapitre, on note la formation de plus de 1000 agents de l’administration publique au Japon et l’affectation de 375 Volontaires.

De 2005 à 2014, environ 79 milliards de FCFA ont été mobilisé au titre de la coopération technique et environ 176 milliards de FCFA pour la coopération financière non-remboursable.

Le représentant-résident du bureau de la JICA au Burkina, Takemichi Kobayashi, s’est satisfait de la qualité de la collaboration avec les Burkinabè qui a, malgré la différence de langues (les Japonais ne parlant pas le français),permis de porter haut le flambeau de la coopération par les résultats engrangés.

D’où des perspectives par l’accentuation de la coopération dans les trois domaines prioritaires en misant sur la valorisation des produits agricoles et la recherche de marchés, l’aménagement des infrastructures, la facilitation des échanges transfrontaliers et le développement des ressources humaines de qualité et en considérant les ODD (Objectifs du développement durable) à l’horizon 2030. Il est également envisagé l’élargissement des activités sur le plan multisectoriel (en introduisant par exemple les produits agricoles burkinabè à l’image du sésame, du riz ou du soja dans les cantines scolaires, etc.).

M. Kobayashi a, en outre, invité les Burkinabè à la sixième grande Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD VI) les 27 et 28 août 2016 à Nairobi (Kenya). « Je souhaite que les autorités burkinabè puissent saisir cette opportunité pour échanger avec les plus hauts responsables japonais sur les projets nécessaires au développement de leur pays », a-t-il lancé.

Pour l’ambassadeur du Japon au Burkina, Masato Futaishi, cette étape (Xème anniversaire) reflète l’excellence de la coopération entre les deux pays. C’est pourquoi, a-t-il réaffirmé la détermination de son pays à accompagner le Burkina dans son élan de développement économique et social. Et ce, en accord avec les priorités du nouveau régime.

Le secrétaire général du ministère des Affaires Étrangères, de la Coopération et des Burkinabè de l’Extérieur a soutenu que depuis l’établissement des relations entre les deux pays, la coopération se déploie dans plusieurs domaines. ‘’ Le Japon est un partenaire privilégié au regard de sa contribution inestimable ‘’, a-t-il indiqué avant de souhaiter que cette collaboration se renforce davantage à travers les domaines prioritaires déjà définis.

Outre les interventions des personnalités, la cérémonie a été marquée par un témoignage du ministère de l’Education nationale et de l’Alphabétisation (sur les résultats des actions de la JICA pour le secteur), une démonstration du karaté do par les volontaires et les membres des clubs de karaté do de Ouagadougou et de Réo ainsi qu’une exposition des produits des activités de la JICA.

Oumar L. OUEDRAOGO
Lefaso.net