Après plus d’une décennie d’existence, la Cour des comptes du Burkina souffre encore de problèmes liés aux questions fondamentales d’indépendance et d’autonomie administrative et financière. Des difficultés persistent notamment en termes de ressources humaines, matérielles et financières, de nécessité de clarification de son encrage institutionnel et de statuts de certaines catégories de personnel.

Pour trouver des pistes de réponses à ces préoccupations, la Cour des compte organise un atelier de d’échanges et de réflexion, du 08 au 09 juin 2016 sur le thème : « Quel dispositif de contrôle pour le Burkina Faso dans le nouveau cadre harmonisé des finances publiques de l’UEMOA ? ».

Des personnalités du monde universitaire, des professionnels des finances publiques, des leaders d’opinions partageront leurs connaissances et expériences pour permettre à cette institution supérieure de contrôle de jouer pleinement son rôle et d’occuper la place qui est la sienne.

Fonctionnel depuis 2002, la Cour des comptes du Burkina reste peu connue par ses parties prenantes que sont les médias, les organisations de la société civile, les leaders d’opinion…

Prendre en compte toutes les parties prenantes

Cet atelier se fixe donc pour objectif de trouver les voies et moyens pour que les corps de contrôle des finances publiques jouent mieux leur rôle en prenant en compte, dans les limites de la réglementation, les doléances des parties prenantes. A cet effet, plusieurs pays, institutions et personnes ressources sont mis à contribution pour un partage d’expérience.

« Nous entendons faire des résultats de cet atelier un outil de plaidoyer auprès des plus hautes autorités du pays pour la mise en conformité de notre institution supérieur de contrôle avec les normes internationales de contrôle externe pour une meilleure exécution de ses attributions essentielles que sont : le jugement des comptes de gestion des comptables publics ; le contrôle de la gestion, l’assistance conseil au parlement et à l’exécutif, l’information du public », a confié Noumoutié Herbert Traoré, le premier président de la Cour des comptes.

En adéquation avec le programme présidentiel

L’organisation du présent atelier vise à travers des échanges entre personnes ressources et praticiens du domaine des finances publiques, à formuler des propositions de réforme ainsi que les modalités et les conditions pour rendre la Cour des comptes conforme aux standards internationaux dans le contexte plus global de la réforme du contrôle public au Burkina Faso.

Les travaux de cet atelier répondent donc au besoin de hisser la cour des comptes au rang des ISC performantes. Ce, conformément à la vision déclinée dans le plan stratégique 2014-2018 intitulé « être une institution indépendante de référence dans le domaine du contrôle des finances publiques au Burkina Faso ». Cette vision se veut en adéquation avec l’axe de réforme des institutions et modernisation du programme de société du président du Faso « Bâtir avec le peuple un Burkina Faso de démocratie, de progrès économique et social, de liberté et de justice ».

Les PTF attachés au principe de bonne gouvernance

En plus du financement du présent atelier, les partenaires techniques et financiers de la Cour des comptes à savoir l’Union européenne, la coopération financière allemande, le bureau de la coopération suisse, l’ambassade de France… ont offert ce jour à la cour des comptes cinq véhicules dont quatre véhicules de type 4x4 et une Berline.

Pour Jean Lamy, chef de la délégation de l’Union européenne, par ailleurs chef de file des PTF, le contrôle des finances publiques est essentiel pour les partenaires techniques et financiers qui appuient le gouvernement burkinabè. « La bonne gestion de l’argent du contribuable, c’est la condition de l’efficacité des politiques publiques. Donc, nous partenaires techniques et financiers, nous appuyons ce dispositif qui permet de garantir la bonne utilisation des deniers pour l’atteinte des objectifs que se fixe le pays en matière de développement », a-t-il précisé.

Des travaux en plénière

Les travaux se dérouleront en plénière sous forme d’exposés suivis d’échanges autour des thèmes ci-après :
 Profil d’une institution supérieure de Contrôle des finances publiques
 Rôle et place des ISC dans le nouveau cadre harmonisé des finances publiques de l’UEMOA
 La Cour des comptes du Burkina Faso d’hier à aujourd’hui : Analyse critique de son organisation et de ses missions
 Modalités de collaboration et de coopération entre la Cour des comptes, l’Assemblée nationale et les corps de contrôle
 Renforcement des capacités et appui institutionnel nécessaire pour aider les Corps de contrôle notamment la Cour des comptes à mieux assurer leurs missions.

Moussa Diallo
Lefaso.net