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Pr Jean Koulidiati aux jeunes : « Il faut accepter l’évolution, sinon… »

Publié le mercredi 1er juin 2016 à 00h30min

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Pr Jean Koulidiati aux jeunes : « Il faut accepter l’évolution, sinon… »

Dans le cadre de la 12e édition de la semaine nationale de l’internet qui se tient en ce moment au SIAO, un panel a été organisé ce mercredi 1er juin sous le thème « TIC et développement durable ». Pour en parler, cinq personnalités étaient présentes : le Pr Jean Koulidiati, ancien ministre de l’environnement puis de l’économie numérique (modérateur), Joseph Pihi, le directeur pays du PNUD au Burkina Faso, Moumini Sawadogo, le chargé des programmes de l’Union internationale de conservation de la nature (UICN)/Zone Afrique centrale et occidentale, Malick Tapsoba, coordonnateur adjoint du projet Open Data et Amadou Sondé consultant.

La semaine nationale de l’internet, ce n’est pas que les stands, les exposants et les visiteurs ; c’est aussi le lieu des conférences et panels. Cette année, les spécialistes ont porté la réflexion sur le thème « TIC et développement durable », un thème jugé d’actualité du fait que la planète est désormais tournée vers l’atteinte des 17 objectifs de développement durable d’ici à l’horizon 2030, et aussi du fait que les TIC constituent un puissant accélérateur de réduction des inégalités d’accès à l’information, aux décisions, etc.

Le développement durable humain

Pour le PNUD, le développement est durable s’il est conçu de manière à en assurer la pérennité du bénéfice pour les générations futures. Aussi, ajoute Joseph Pihi, directeur-pays de l’institution, il doit être à la fois économiquement efficace, socialement équitable et écologiquement tolérable. La notion d’humain, chère au PNUD, est enfin incontournable quand il s’agit de développement. De ce fait, ce dernier doit veiller à réduire les inégalités, à promouvoir la protection sociale, la participation et l’épanouissement des personnes vulnérables. Pour le Pr Pihi, l’impact des TIC sur le développement humain durable est non-négligeable et le PNUD a entrepris plusieurs actions à cet effet. Renforcer l’information climatique et les systèmes d’alerte précoce afin de prévenir les catastrophes, établir les cartes biométriques, mettre en place un centre de données électorales, etc.

Impacts des TIC sur l’environnement

Les TIC ont donc des avantages et pour Moumini Sawadogo, chargé des programmes à l’UICN/PACO, elles permettent d’accroitre l’efficacité de la gouvernance environnementale, de réduire l’utilisation des ressources naturelles à travers la dématérialisation, de réduire la criminalité environnementale, de faciliter la mobilisation sociale à travers le plaidoyer, etc.

Concernant les impacts des TIC sur l’environnement, M. Sawadogo précise qu’ils ne sont pas encore bien maitrisés mais que selon certaines études, l’industrie informatique génère 2% des émissions des gaz à effet de serre car elle nécessite de grandes consommations d’énergie. Une recherche sur Google consommerait, selon les experts, autant d’énergie que celle nécessaire pour faire une tasse de thé.

Ouagadougou, une smart ville en 2050 ?

De l’énergie, de l’argent sans volonté, ingéniosité et vision de la part des Burkinabè, Ouagadougou ne sera pas une smart city (Ville intelligente) durable d’ici 2050. Mais, pour le jeune entrepreneur et consultant Amadou Sondé, la capitale burkinabè n’a pas le choix ; elle est obligée d’être une smart city, autrement dit une ville où il fait bon vivre grâce aux technologies numériques de communication. Ce concept émergent implique une économie d’énergie, une mobilité fluide avec par exemple des voitures peu polluantes, un accroissement du transport en commun ; le développement du e-learning, de la télémédecine, de la vidéo-surveillance, etc.

Et selon M. Sondé, l’expérience a montré qu’une smart ville gagne 2% de PIB en plus. Ce plus a été donné à voir aux participants du panel à travers une image futuriste de Ouagadougou dans 34 ans avec des buildings, des autoroutes, etc.

L’ouverture des données ou l’OPEN DATA a été également expliquée aux participants. Pour Malick Sawadogo, coordonnateur adjoint du projet Burkina Open Data Initiative (BODI), il est nécessaire de libérer les données afin qu’elles soient réutilisables. Cela répond à un enjeu démocratique car la transparence doit guider les gouvernants, mais aussi à un enjeu économique car les données peuvent créer des emplois pour les jeunes grâce au développement d’applications, mais aussi aider les étudiants, les chercheurs et les journalistes par exemple.

« Il faut accepter l’évolution, sinon… »

Le rêve est permis et les jeunes doivent croire qu’un avenir est possible avec le développement des TIC. Pour ce faire, ils doivent se battre sans être attentistes. A ce propos, le modérateur, Jean Koulidiati a invité les jeunes à ne rien attendre de quiconque car personne ne viendra leur offrir tout sur un plateau d’argent. « Si vous ne vous levez pas et que vous attendez, on va vous mettre un peu de poussière et de fumée dans les yeux avec beaucoup de promesses et après vous serez mis sur le banc de l’évolution (…) Il faut accepter l’évolution, sinon celui qui refuse va se réveiller trouver que le Burkina est parti le laisser sur place ».

Herman Frédéric BASSOLE
Photos : Vestine (Stagiaire)
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