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Consommation des antimicrobiens : Une préoccupation mondiale, selon l’OMS

Publié le samedi 28 mai 2016 à 00h14min

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Consommation des  antimicrobiens : Une préoccupation mondiale, selon l’OMS

« Il faudrait arrêter de prendre les antibiotiques comme des bonbons ». Bientôt, d’ici à 2050, la résistance aux antibiotiques sera plus mortelle que le cancer. « Un mort, toutes les 3 secondes », indique l’économiste Jim O’Neil, dans son rapport sur la résistance aux antimicrobiens (février 2015). Les antimicrobiens utilisés n’ont plus d’effets et cela a des graves répercussions sur la santé des malades. Face à ce constat, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a bien voulu tirer la sonnette d’alarme. C’était au cours d’une conférence de presse organisée ce jeudi 26 Mai 2016 à Ouagadougou. L’objectif était d’informer les hommes de médias et de sensibiliser tous les acteurs concernés, sur une utilisation rationnelle des antimicrobiens.

« 700 000 personnes dans le monde meurent d’infections résistantes aux antibiotiques par an. Et si rien est fait, d’ici à 2050, ce seront plus de 10 millions de morts et un coût de 1000 milliards de dollars » selon Jim O’Neil. Le constat est vraiment alarmant. D’où cette conférence de presse qui se tient dans le cadre d’un atelier de formation sur la méthodologie de suivi de la consommation des antimicrobiens et sur l’enquête de la consommation des antimicrobiens.

« La résistance aux antimicrobiens est la résistance d’un micro-organisme à un médicament antimicrobien auquel il était jusque-là sensible » a expliqué docteur Alimata J. Diarra-Nama, représentante résidente de l’OMS au Burkina Faso.
Selon l’OMS, de mauvaises pratiques de lutte contre l’infection, des conditions sanitaires médiocres et des pratiques inappropriées de manipulation des aliments favorisent la propagation de la résistance aux antimicrobiens.

Avec cette résistance aux antimicrobiens, « on aura des problèmes dans la vie de tous les jours. On aura des difficultés pour traiter les maladies chroniques notamment le VIH /Sida, le cancer, le diabète et le nombre de maladies infectieuses va augmenter ».
Ce qui n’est pas sans conséquences directes sur la santé humaine et animale. En effet, la résistance aux antimicrobiens accroît le coût des soins de santé, compromet la lutte contre les maladies infectieuses et les acquis de la société en matière de soins de santé.

Pour Arouna Traoré, secrétaire à l’organisation et à l’information du Conseil national des médecins du Burkina Faso,« les patriciens ont leur part de responsabilité majeure dans cette micro-résistance. Il faudrait une formation à tous les niveaux pour qu’on puisse rationnaliser l’usage des antibiotiques ».
Ce cri de cœur, l’OMS semble l’avoir déjà pris en compte. L’OMS travaille en collaboration avec l’Organisation mondiale pour la Santé animale (OIE) et l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) afin d’assurer une utilisation à bon escient des antimicrobiens et surveiller la résistance au niveau de la santé humaine, animale et la flore.

Par ailleurs, depuis 2005, l’OMS a élaboré un plan d’action contre la résistance antimicrobienne, ce plan a été adopté par tous ses Etats membres. Ce plan d’action mondial vise 5 objectifs stratégiques. Il s’agit entre autres de l’amélioration de la prise de conscience et la compréhension du problème de l’antibio-résistance, la réduction de l’incidence des infections et l’optimisation de l’usage des médicaments antibiotiques. « D’ici mai 2017, chaque pays devra avoir son plan d’action national de lutte contre la résistance aux antimicrobiens » a noté Dr Alimata J. Diarra-Nama

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 28 mai 2016 à 23:10, par Dr. Ping En réponse à : Consommation des antimicrobiens : Une préoccupation mondiale, selon l’OMS

    Nous, les praticiens, sommes éminemment interpelés par rapport à nos prescriptions parfois abusives et /ou inadaptés. Les patients aussi devraient éviter l’automédication qui fait croire qu’une toux se soigne avec amoxicilline gélule ! Etant donné qu’il n’y a pas de nouveaux antibiotiques développés, faisons attention, sinon c’est l’avenir de l’humanité qui est en jeu.

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