« Les nuits Djongo » à Pô, c’est une prolongation de l’événement du même nom que le Djongo Club de l’artiste Bil Aka Kora organise à Ouagadougou. Un bel exemple selon Bilgo Aly Akiwan, coordonnateur de l’association qui a tenu à le pérenniser sur les terres d’origine du Djongo.

« Les nuits Djongo » à Pô est donc un concept de spectacle qui met en exergue la diversité culturelle et artistique de la province du Nahouri. Il s’agit d’offrir un cadre d’expression au moins une fois dans le mois aux troupes traditionnelles, qui sont menacées de disparition, faute de promotion.

A en croire les responsables de l’association Duui Sono(ADS), qui signifie amour et passion de la culture et de l’ethnie, la riche culture Gourounsi est menacée. Surtout le Djongo qui regroupe la danse, le rythme et la fête Kasséna, manque de promotion, d’espace de valorisation.

« A part les semaines régionales de la culture, il n’y a vraiment pas de cadre d’expression ; la situation est alarmante », a-t-il indiqué.

L’association, à travers une série d’activités entend donc remettre le patrimoine culturel Kasséna sur orbite, pour les générations futures. Une des trouvailles, « Les nuits Djongo » à Pô aura donc lieu aux pieds du Pic le 28 mai 2016 à Pô, sous la direction artistique de Bil Aka Kora.

« Une fois par mois sauf pendant l’hivernage (Aout, septembre et octobre), une scène sera donnée à des artistes confirmés, des vedettes et des troupes traditionnelles », a précisé Bilgo Aly Akiwan. Des comités chargés de répertorier et encadrer les troupes et les jeunes seront mis en place dans tous les villages.

Pour la première édition, la troupe de Navrongo (Ghana) pour le Djongo, les archers de Pô pour le Guian, les chansonniers de Adongo pour le chœur populaire, Daisy Franck pour le live, et le Djongo Club vont communier avec le public de Pô. L’édition aura l’appui de l’association Duuilana de Léo.

La trêve de la saison pluvieuse (Aout, septembre et octobre) sera mise à profit pour préparer un festival.

C’est par une série d’activités que la jeune association veut élever la culture Gourounsi sur le pic. Pour ce faire, des actions comme l’élaboration de stratégies pour la protection et l’enrichissement des valeurs culturelles Kasséna, la définition de mécanismes de transmission culturelle et le renforcement des capacités techniques et matérielles des troupes traditionnelles, l’organisation de séances de formation (musique, danse, peinture murale) au profit des jeunes sont prévus.

Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net