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Débat de presse sur la RTB : "Ce n’est pas avec des discours qu’on va rendre les gens civiques...", pense Soumaila Rabo de Savane FM

Publié le samedi 14 mai 2016 à 00h35min

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Débat de presse sur la RTB :

Financement des partis politiques hors et pendant campagne électorale, rappel de l’un des juges d’instruction dans l’affaire du coup d’Etat manqué de septembre 2015, recrudescence de l’incivisme. Voici entre autres les sujets qui ont été abordés dans l’émission "Débat de presse", ce dimanche 15 mai sur les antennes de la télévision nationale. Etaient présents à ce débat, Soumaila Rabo de la radio Savane FM, Da Sié de Bindouté de la Radio Jeunesse, Ladji Bama du bimensuel Le Reporter et Morin Yamongbé du journal Fasozine.

L’on s’en souvient. Le 11 avril 2016, six partis politiques recevaient de l’Etat, la coquette somme de 500 millions de francs CFA pour le financement de leurs activités hors campagne électorale. Un mois plus tard, le 13 mai pour être plus précis, 85 partis et regroupements d’indépendants entraient en possession de leurs chèques d’une valeur cumulée de 480 628 028 F CFA. Cet argent, plutôt ces chèques, ont été remis une semaine après le lancement de la campagne électorale pour les municipales du 22 mai. Ce coup de pouce financier de la part de l’Etat est apprécié diversement par les journalistes, invités au Débat de presse, ce dimanche 15 mai sur les antennes de la RTB.

Pour Da Sié de Bindouté de la Radio Jeunesse et Ladji Bama du Reporter, cet appui de l’Etat aux partis politiques est inopportun. Ils estiment que les préoccupations des étudiants, des enseignants et même des structures sanitaires telles que l’hôpital Souro Sanou de Bobo-Dioulasso sont prioritaires. Soumaila Rabo de Savane FM n’est pas du même avis. "Ce financement est pertinent", a t-il soutenu. A l’en croire, "l’idée c’est de dire qu’il ne doit pas y avoir une démocratie ploutocratique, où ce sont ceux qui ont les grands moyens qui peuvent faire passer leurs messages". Toutefois, même s’il clame que le principe du financement des partis doit être gardé, il suggère que l’Etat ait un regard plus rigoureux sur la gestion de cet argent et l’éligibilité des dépenses qui sont faites. Avis partagé par Morin Yamongbé, du journal Fasozine.

Immixtion du politique dans la justice d’un coté, et conséquence logique des erreurs commises dans la conduite des deux dossiers (Coup d’Etat de septembre 2015 et de l’assassinat du Capitaine Thomas Sankara) de l’autre côté. Les avis sont partagés sur le rappel du juge d’instruction et le remplacement du commissaire du Gouvernement par le président du Faso. Pour Rabo Soumaila, le président du Faso, qui n’est plus président du Conseil de la magistrature, ne devrait pas éjecter le juge du fait de la mauvaise gestion du dossier. "Cela voudrait dire, explique t-il, que c’est le président Kaboré qui va faire les jugements et les enquêtes".
Même analyse pour Ladji Bama qui trouve inadmissible la décision du président du Faso au nom de la séparation des pouvoirs. Il estime qu’il n’y a pas eu vice de forme dans l’instruction du dossier car selon lui, c’est le commissaire du gouvernement lui même qui a demandé au juge d’instruction de faire le travail avant qu’il n’achemine les mandats au ministère des affaires étrangères et à Interpol. Il ne comprend donc pas que le premier vienne dire que le second n’a pas requis son avis.

Pour Morin Yamongbé, il ne faudrait pas mettre de la passion dans la gestion des affaires judiciaires. Et "le président du Faso, explique-t-il, ne va pas faire quelque chose qui va à l’encontre du bonheur de la population". Pour lui, il n’y a donc aucun problème à ce que le Chef de l’Etat dessaisisse le juge d’instruction du dossier.

Mal gouvernance, insouciance des dirigeants burkinabè, échec des politiques sociales. Voici entre autres les causes profondes de l’incivisme selon le journaliste Da Sié de la Radio Jeunesse. Il a déploré au cours de l’émission, le mutisme des religieux et coutumiers face à la montée du phénomène. Rabo Soumaila soutiendra que la situation est assez grave et qu’il faudra que les Burkinabè renouent avec l’intégrité et aussi à travers une gouvernance vertueuse. "Ce n’est pas avec des discours qu’on va rendre les gens civiques, c’est avec des modèles", a t-il soutenu.

BHF
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