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Campagne municipale : Echos des « QG » du RDEBF, de l’ODT, de l’AJIR et du CMP

Publié le mardi 10 mai 2016 à 00h05min

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Campagne municipale : Echos des « QG »  du RDEBF, de l’ODT, de l’AJIR  et du CMP

48 heures après son ouverture officielle, la campagne électorale connaît une ambiance encore timide dans les artères de la capitale. Cependant, au sein des partis politiques et regroupements d’indépendants, l’heure n’est pas de tout repos. Une virée dans des quartiers généraux (QG) dans la soirée de ce lundi, 9 mai, a permis de faire le constat…et ça bouge !

Fatoumata Boussim, Secrétaire générale du RDEBF et candidate dans l’arrondissement N°5 :

Nous avons opté de nous présenter dans deux arrondissements de la province du Kadiogo à savoir l’arrondissement N°8 et l’arrondissement N°5 de Ouagadougou. Comme vous le savez, suite au retrait du président-fondateur, Ram Ouédraogo, de la scène politique, nous avons tenu un congrès en février dernier à l’issue duquel, le secrétaire général d’alors, Adama Séré, a pris les rênes du parti. Nous sommes donc dans une phase de réorganisation du parti et le temps entre le congrès et ces élections s’est avéré court pour y prendre part de façon conséquente. Mais, pour ne pas faire la politique de la chaise vide, nous avons décidé de présenter des listes dans les circonscriptions électorales où on est sûr d’avoir des élus. Et ce sont les deux arrondissements que je vous ai cités ci-haut. Cela permet au parti d’être présent à ces consultations électorales et de se préparer véritablement pour les prochaines échéances électorales. Cela nous permet également de jauger nos capacités en vue de la réorganisation dans laquelle nous sommes lancés.

Comme on peut le constater, l’ambiance, 48 heures après l’ouverture, montre que de façon générale, ces campagnes sont ‘’froides ‘’partout. Même dans les rues, à peine on sent la campagne. Je ne sais pas si cela est dû au contexte national ou à d’autres raisons. Mais, on ne sent véritablement pas la campagne. Au niveau des arrondissements 5 et 8 où nous sommes présents, nous avons mis en place des « QG ». Ces points focaux sont en animations permanentes et les candidats, militants et sympathisants s’y retrouvent pour partager des idées, des informations et autres stratégies. Nous avons mis l’accent également sur des activités de proximité, notamment le porte-à-porte. C’est une campagne de proximité, il est bien de procéder ainsi que de passer par de grands meetings parce qu’avec l’expérience, on a noté que les grands rassemblements ne produisent pas de grands résultats ; ce n’est pas sûr que dans la foule qui participe aux meetings, il y est assez qui ont des cartes d’électeur. Mais avec le porte-à-porte, on est sûr de faire passer son message, de toucher ceux qu’on souhaite et cela profite plus au parti.

Nous demandons donc aux populations de faire le bon choix le 22 mai prochain en votant pour les candidats du RDEBF parce que, pour nous, l’écologie se présente aujourd’hui comme la solution aux problèmes que nous vivons et qui sont relatifs à l’environnement. C’est une réalité et nous sommes d’ailleurs très heureux que tous les candidats à la présidentielle de novembre 2015 aient pris en compte la question de l’environnement dans leur programme de société. Cela montre l’importance que les Burkinabè accordent de nos jours à l’écologie. Notre parti est un parti d’avenir ; nous en sommes conscients. C’est pour cela que nous avons focalisé nos énergies sur la réorganisation afin qu’en 2020, le RDEBF ait la place qui lui convient. Nous comptons faire partie des cinq premières forces politiques du Burkina.

Anatole Bonkoungou, ODT, ex-maire de l’arrondissement N°4 et candidat :

Nous sommes véritablement satisfaits du déroulement de la campagne parce que, lorsqu’on sort, on sent réellement que les populations marquent leur adhésion au parti, l’ODT. Cela est un réel motif de satisfaction. Nous sommes d’autant confiants que, c’est une population que nous connaissons bien. Nous sommes ensemble, nous connaissons leurs réalités et elles nous connaissent également. Nous n’avons pas à leur promettre, nous travaillons ensemble et s’il y a des acquis, ils doivent être profitables à tous. Notre message est celui de réconciliation parce qu’à notre avis, les gens n’avaient pas trop compris la politique. Ils ont cru que c’était une affaire des biceps. Alors que c’est simplement une question d’arguments et d’idées. Sur cette base donc, il n’y a véritablement pas à se discuter en chiffonniers. Chacun donne son programme et c’est sur cette base que les gens opèrent leur choix.

Nous invitons donc les électeurs de l’arrondissement 4 à opérer un choix responsable, un choix gagnant. Il ne suffit pas d’aller désigner parce qu’on vous a distribués des sous. Cette époque est révolue. Quelqu’un qui vient vous distribuer des sous pour se faire élire, naturellement il va vous spolier par la suite. Nous savons qu’il y a des gens qui n’ont pas oublié leurs anciennes pratiques et les populations doivent restées vigilantes. Vous avez des partis dans cette élection qui ont foulé au pied, les textes régissant les campagnes. Alors, si des partis, à ce stade, violent les textes, on peut imaginer ce qu’ils feront de la commune s’ils gagnent les élections. C’est continuer à truander. Cela ne fait pas sérieux. Sur le terrain, cette question de corruption électorale…, c’est une honte ! Pour une élection post-insurrectionnelle, qu’on continue à appliquer les anciennes pratiques, à utiliser les armes non conventionnelles comme on le dit (l’argent), c’est honteux. Nous, nous marchons toujours sur ce que nous appelons le « burkindlim » (intégrité) et c’est sur cette base que nous avons été élus en 2012 puis en 2013 (les élections ont été reprises dans cet arrondissement, ndlr). Sur le terrain, vous constaterez l’engouement à tous les niveaux autour de l’ODT et c’est normal parce que les populations ont soif de la vérité, de la bonne gouvernance. Ces valeurs, c’est un serment pour nous et nous voulons les collectivités pour gérer et laisser les populations nous juger aux résultats.

Salam Tassembédo, coordonnateur de l’AJIR de l’arrondissement N°4 et candidat :

48 heures après l’ouverture, la campagne se déroule normalement à notre niveau. Nous sommes dans une campagne de proximité. De ce fait, on a préféré aller vers les électeurs pour échanger avec eux sur le projet politique de notre parti. C’est ainsi que nous procédons et il en sera ainsi jusqu’à la fin de la campagne. Pour le moment, on assiste à une campagne apaisée et on parcourt le même terrain avec d’autres partis politiques et regroupements d’indépendants. Sans heurts, sans difficultés. Cependant, on peut déplorer l’arrachage d’affiches. On ne sait pas si ce sont des actes isolés ou des manipulateurs qui sont derrière ces pratiques. C’est cela qu’il faut vraiment déplorer ; des individus, prétendus d’autres partis, arrachent les affiches de leurs adversaires politiques et mettent les leur. Mais, nous plaçons tout cela sur le compte de l’ignorance. Ce sont des pratiques qui dénotent d’un manque d’idées. Nous aurions souhaité que chaque parti politique puisse être véritablement capable de faire comprendre à ses militants ce que s’est que le jeu politique. Chacun doit respecter l’adversaire politique, quelle que soit la divergence politique. Cela est d’autant important qu’au finish, c’est le discours et ce que vous proposez concrètement à la communauté qui importent. C’est sur la base de ces éléments qu’on vous vote. Au niveau de l’AJIR, nous sommes vraiment sereins et nous sommes en train de véhiculer un message qui rencontre l’assentiment des populations. Dans notre discours, nous amenons les gens à comprendre le rôle du conseiller qui est appelé à veiller au bien-être de ses administrés. Pas de discours démagogiques ; nous n’allons pas dire aux gens qu’un conseiller va donner du travail. Les gens sont déçus de la politique parce que, ce sont des discours pareils que les gens leur ont servi et évidemment, sans pouvoir honorer. Nous avons donc opté pour le changement. Il faut la transparence, la vérité et c’est ce que nous faisons. De par le passé, on a assisté à une sorte de pillages et nous voulons vraiment mettre fin à cette façon de gérer. Chacun doit jouer le rôle de veille pour que nos communes ne soient pas des terrains de gaspillages, de magouilles, etc. C’est cette verve qui nous anime dans cette campagne et le message aux militants, c’est de rester sereins et égaux à eux-mêmes. Nous savons qu’il y aura des manipulations de tous genres. Mais, nous sommes en politique et il faut savoir écouter, juger et choisir. Nous demandons donc aux militants de l’AJIR de pouvoir d’abord donner le bon exemple ; qu’on ne puisse pas dire que des militants de l’AJIR, dans l’exercice de cette campagne, ont commis des gaffes. Il faut donc rester sereins, dignes et ne pas répondre aux provocations également. Qu’ils restent des combattants, comme ils l’ont toujours été, et ne pas se laisser intimider par tel ou tel parti parce qu’ils ont les moyens. Les temps ont changé, si bien que les populations ont besoin maintenant d’hommes capables de répondre à leurs attentes sur le terrain. Et sur ce terrain d’hommes capables, l’AJIR a sa place.

Boureima Sana, Secrétaire général du CMP (Convergence des masses populaires, La voix des sans voix), regroupements d’indépendants :

Nous sommes présents dans les arrondissements N° 10 et N° 4. On peut dire que la campagne a très bien démarré, parce que nous avons eu un meeting hier (8 mai 2016) qui a mobilisé plus de 2000 participants et pour nous, c’est un bon départ. Notre message est très simple. Il consiste à dérouler notre projet de gestion de l’arrondissement. Vous constaterez par exemple que l’arrondissement 4 est riche de par les industries qu’il abrite mais la jeunesse n’en profite pas en termes d’emplois. Nous pensons que la jeunesse de l’arrondissement ne devait pas trop souffrir en matière d’emploi, s’il y avait une bonne politique d’approche envers les responsables de ces industries. Une bonne politique participe également au développement de l’arrondissement. L’autre préoccupation de l’arrondissement est liée au problème qu’il a connu en 2012 avec ces querelles entre partis politiques. Ça a déchiré la jeunesse, les femmes etc. Donc, c’est une priorité de reconstruire les différentes couches sociales de l’arrondissement avant de passer aux autres axes. Car, on ne peut pas construire tant qu’il n’y a pas d’unité, d’harmonie.

La force de notre regroupement, c’est aussi dû au fait que nous étions, la plupart, dans des partis politiques. Mais là-bas, c’est difficile. Tu es élu conseiller, puis maire, ton parti va te protéger en cas de gaffe. Ce qui n’est pas bien pour le développement. Voilà pourquoi, nous avons estimé que nous allons aller en indépendant, dérouler notre programme et assumer nos actes. Nous n’allons pas répondre des ordres d’un parti politiques au détriment des populations. Nous voulons agir en toute liberté et assumer nos gestions devant les populations. Si vous fouillez bien, vous vous rendrez compte que beaucoup de maires qui ont eu des problèmes à cause de leurs mentors, ce n’est pas de leur propre volonté.
Nous demandons donc à tout le monde de voter le CMP parce que nous allons marquer la différence avec les partis politiques.

Propos recueillis par Oumar L. OUEDRAOGO
(oumarpro226@gmail.com)
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