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Filière coton : Mésentente entre les producteurs

Publié le mercredi 4 mai 2005 à 08h02min

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Le Syndicat national des travailleurs de l’agropastoral (SYNTAP) a tenu une conférence de presse, le 02 mai, au Centre national de presse Norbert Zongo. Cette conférence a eu pour plat de résistance les crocs-en-jambe qui jalonnent l’industrie cotonnière au Burkina Faso.

Cette conférence de presse a été une occasion pour le SYNTAP pour mieux peindre l’industrie cotonnière du Burkina Faso. Pour Ousmane Tiendrébéogo, Secrétaire général de l’entité, les producteurs burkinabè de coton sont en voie d’être des esclaves ; et le duo Union nationale des producteurs de coton du Burkina (UNPCB) - SOFITEX, les régisseurs.

Toutes les conditions sont mises en oeuvre pour démolir les producteurs de coton : les statistiques ont donné une production estimée à cinq cent soixante quinze mille tonnes. Le SYNTAP trouve que ce chiffre a été gonflé à bon escient. Cela a permis à leurs rivaux de "minimiser le piège de la semence pourrie qui a fait des victimes parmi les producteurs".

Selon le Syndicat, le retard dans l’évacuation ne pourrait nullement s’expliquer par le fait qu’il y a eu surproduction, comme l’a fait savoir le Premier ministre, Ernest Paramanga Yonli. Le retard entre en droite ligne dans le lot des actions utilisées par "certains" pour déposséder les producteurs de leur source de revenu.

Pour le conférencier, "il est urgent qu’une enquête soit ouverte pour découvrir les responsables (des tentatives de destabilisation) et leurs maîtres". Les producteurs doivent être situés sur l’affaire du faux insecticide, livré aux producteurs pour combattre la mouche blanche, lors de la campagne 98-99 ; sur le retard d’évacuation observé en 2003-2004 ; et sur l’affaire de la semence pourrie et le retard d’évacuation observés pendant la dernière campagne (2004-2005). Ousmane Tiendrébéogo a affirmé qu’il n’était pas normal que le coton de l’Est, région SOCOMA, fusse envoyé à l’Ouest, dans une région SOFITEX, pour être égréné en priorité. Et ce, pendant que les producteurs de l’Ouest regardent leurs produits exposés au vent, à la pluie, au bétail et aux feux de brousse.

Le SYNTAP trouve que l’Union nationale des producteurs de coton du Burkina (UNPCB), créée pour "sauver" les producteurs, est devenue aujourd’hui leur bourreau. Aussi, de par ses agissements, cette union (UNPCB) ne pourrait représenter les producteurs : "Tous les producteurs sont unanimes dans la volonté de dissoudre l’UNPCB qu’ils savent récupérée pour les asservir. Ils protestent en outre contre la coupure sauvage dans leur argent pour assurer le fonctionnement d’une organisation qui les tue.

Si le fascisme fait l’affaire de l’Etat et de ses partenaires qu’ils prennent en charge leur milice". Y a-t-il opposition entre le SYNTAP et l’UNPCB ? Que reproche le Syndicat à l’UNPCB ? A combien est estimée la production du coton dans le Tuy ? Au profit de qui les producteurs peuvent-ils être dépossédés de la culture du coton ? Voici en substance, les questions posées au conférencier.

Ousmane Tiendrébéogo a fait savoir qu’il n’y avait pas d’opposition entre leurs entités. C’est plutôt l’UNPCB qui en veut au SYNTAP. L’UNPCB, selon le conférencier est en train de tout mettre en oeuvre pour mieux profiter des producteurs. "Chaque campagne depuis la mouche blanche de 98, connaît sa catastrophe économique et humaine dans notre milieu, sous l’action de ce réseau appuyé par l’UNPCB".

A la question de savoir si du fait qu’il est composé seulement de producteurs de la région du Tuy, l’entité pouvait parler au nom de tous les producteurs du Burkina, Ousmane Tiendrébéogo a répondu positivement. Le Tuy est le plus grand producteur de coton du Burkina, avec environ 16840 tonnes (2003-2004). Concernant les personnes qui pourraient profiter de la chute des producteurs de coton, le syndicat a affirmé qu’il ne pouvait nommer les intéressés. "Le SYNTAP ne veut que la paix et la justice sociale".

Aussi demande-t-il que soient levées les consignes anti-démocratiques et impopulaires données dans les institutions nationales et internationales par le gouvernement. Consignes qui font de la Confédération paysanne (extension de l’UNPCB le seul et l’unique interlocuteur dans les affaires paysannes.

Alain DABILOUGOU
Le Pays

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