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Implication des radios dans le processus électoral : Des journalistes d’Afrique saharienne renforcent leurs compétences

Publié le lundi 2 mai 2016 à 17h00min

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Implication des radios dans le processus électoral : Des journalistes d’Afrique saharienne renforcent leurs compétences

L’atelier régional sur le rôle des radios dans le processus électoral a refermé ses portes le vendredi 29 avril 2016. Durant cinq jours, des professionnels des radios de quatre pays d’Afrique sahélienne réunis à Ouagadougou sont revenu sur les outils permettant aux journalistes d’accompagner correctement le processus électoral et par ricochet l’encrage de la démocratie en Afrique. Ce cadre d’échanges d’expériences est une initiative de la fondation Hirondelle et 12 journalistes étaient présents.

Le processus électoral fait intervenir plusieurs acteurs dont les medias. Durant 5 jours, 12 journalistes venus du Mali, du Niger, du Tchad et du Burkina Faso se sont réunis pour échanger sur le rôle des medias dans le processus électoral. Cette période sensible montre parfois les faiblesses de certains hommes des medias. C’est fort de ce constat et de son intention de favoriser la paix et la dignité humaine à travers les medias que la fondation Hirondelle a initié cette rencontre. Sous la direction de Yves Laplume, journaliste et expert formateur, ces journalistes radio, ont non seulement échangé sur la force de leurs medias mais aussi brasser les outils afin de permettre au journaliste d’approfondir ses connaissances.

Des expériences croisées

Pour entamer les échanges, les participants se sont d’abord mis sur un pied d’égalité. Cela s’est traduit par le partage d’expérience. Chacun a expliqué les différentes méthodes qu’il a déjà utilisées pour la couverture d’élections, ses succès, ses échecs. Selon le formateur, Yves Laplume, cet atelier est destiné aux pays du sahel qui connaissent à peu près les mêmes difficultés comme les menaces, les attentats et des cycles électoraux de même nature. A partir de cette étape, les journalistes ont simulé des élections et ont donc travaillé sur les mesures à prendre pour bien jouer leur rôle dans le processus démocratique. « On a rétabli un certain nombre d’outils sur lequel ils ont travaillé pour mieux préparer les prochaines élections. Comment garantir les mêmes temps de parole pour les petits et grands partis politiques , quelles émissions mettre en place ? Ce sont ces questions que l’on a abordé sur le plan des sciences politiques et de l’arithmétique », a expliqué le Formateur. Débutée le 25 avril 2016, cette formation a pris fin avec le pot de l’amitié que les organisateurs et les participants ont eu du plaisir à partager.

Quelques outils pour les élections municipales

En plus d’avoir acquis des connaissances, les 12 journalistes ne sont pas retournés les mains vides. Ils ont reçus des documents, des modèles de programme montrant comment présenter un débat ou comment présenter une intervention directe, des outils radiophoniques comme des chronomètres, etc. Pour les municipales au Burkina Faso, « on a surtout donné des outils pour montrer que c’est longtemps à l’avance que les journalistes doivent se préparer. Ecrire les règlements, donner le programmes des activités, tout préparer à l’ avance pour ne pas s’empresser après », a laissé entendre le moniteur. Cet atelier a été productif matériellement et intellectuellement, selon les participants.

« La radio un outil extraordinaire pour le débat démocratique »

Cet atelier était uniquement réservé aux journalistes travaillant dans des radios. Et selon Yves Laplume, ce choix s’explique par le fait que la radio est pour l’instant le medium le plus adapté dans les pays sahéliens. C’est un medium de proximité, extrêmement populaire. « On a des études qui montrent que les populations analphabètes comprennent lorsqu’on leur ment. Le travail que l’on a fait avec les journalistes c’est d’attirer leur attention parce que leurs patrons, les auditeurs, savent quand vous leur mentez. Les hommes politiques qui doivent venir dans les émissions doivent être honnêtes et respecter les adversaires et les citoyens », a-t-il argumenté. Ainsi si la radio dispose d’un bon programme, c’est un outil extraordinaire pour le débat démocratique. Les radios doivent suivre tous les processus et les transmettre aux citoyens.

Des participants satisfaits

L’atelier sur le rôle des medias est aperçu positivement par les participants. En effet, pour Alhousseini Alhadji, journaliste malien, c’était une opportunité de découvrir de nouvelles choses. « J’ai appris beaucoup auprès des autres confrères. J’avoue que j’ai été impressionné de la manière dont les Burkinabè ont couvert les élections couplées de 2015. Chez nous, nous n’avons pas la possibilité d’envoyer des correspondants partout. Si nous voulons une information par rapport au processus électoral, cela prend plus de temps », a-t-il confié.

Pour Awa Ouédraogo, journaliste à la radio nationale, ce séminaire a été fructueux. « On est revenu sur les principes du journalisme et les chartes que nous aimons élaborer au sein des organes de presse pendant la période électorale. On a travaillé sur les mathématiques surtout les calculs. Mais au-delà de l’apprentissage, la rencontre était un cadre d’échange et c’est ce qui a dominé pendant ces 5 jours d’échanges. Chacun a pu avec l’autre comprendre comment il a travaillé en période électorale dans son pays. On a appris mais le côté échange d’expérience à beaucoup dominé », a-t-elle affirmé. Elle souhaite par ailleurs que l’initiative se perpétue et aimerait pour les ateliers à venir que d’autres soient invités.

Wendkuni Diane Kagambèga (stagiaire)
Lefaso.net

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