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Imilo Lechanceux : « mes fans et moi savons qui sera le Kundé d’Or cette année »

Publié le mercredi 27 avril 2016 à 00h19min

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Imilo Lechanceux : « mes fans et moi savons qui sera le Kundé d’Or cette année »

L’homme de ‘’Mot de passe’’ est nominé dans la catégorie Kundé d’Or 2016. Avec deux albums à son actif et plusieurs singles, Ilboudo Emile alias Imilo Lechanceux pour sa première nomination dans cette catégorie espère que ce sera un coup de maitre. Pour ce faire, il compte sur les votes de ses fans. En attendant le 29 avril 2016 pour connaitre l’heureux lauréat du prestigieux trophée, l’artiste revient dans cette interview sur ses débuts difficiles, ses projets.

Lefaso.net : Imilo Lechanceux d’abord danseur maintenant chanteur, comment la transition s’est faite ?

Imilo Lechanceux : Quand j’étais en Côte d’Ivoire où je suis née, je faisais la danse, le théâtre et la musique. En 2004 quand je suis venu au Burkina je partais à l’école, mais je continuais à danser aussi. Entre temps, les parents n’avaient plus de moyens pour continuer à payer mes études. Je me suis donc lancé dans la danse. Dans la journée je faisais les répétitions et le soir j’animais dans des bars et maquis. J’ai commencé à faire de petits spectacles. Par la suite, j’ai mis un peu d’argent de côté et je suis entré en studio pour enregistrer un sigle, ‘’Mot de passe’’ et c’est ce qui m’a révélé.

La transition de la danse au chant n’a donc pas été difficile ?

Bien sûr, ce fut très difficile. Tous ceux qui ont connu Imilo savent que je pédalais mon vélo de Gounghin à Koulweoghin où je travaillais dans un maquis. Quand le vélo était en panne, je marchais. Pour enregistrer mon single, j’ai dû économiser les 1000 et 2000 f que je gagnais pour mettre dans une caisse. Franchement ce n’était pas simple.

Par l’aide de mon grand frère qui m’a remis un chèque de 250 000 F CFA, j’ai complété pour réaliser le clip de ‘’Mot de passe’’. Et je me rappelle que quand je suis venu avec le single, on ne m’écoutait pas. J’ai donné mon CD à beaucoup de promoteurs de spectacle, de producteurs qui ne prenaient même pas le temps d’écouter.

On ne m’appelait jamais. Mais je n’ai pas baissé les bras, j’ai réalisé le clip en Côte d’Ivoire qui est passé sur une grande chaine étrangère, à l’époque. La première diffusion a eu lieu à la mi-temps d’un grand match de quart de finale de la CAN 2010. Tout le monde a vu, et là c’est parti. J’ai reçu beaucoup d’appels, les mêmes promoteurs et managers qui me rejetaient ont commencé à m’appeler.

Mais jusque-là, je continue sans producteurs, mais avec mes managers, et mon chargé de communication. Aujourd’hui, ça va, j’arrive à prendre soin de ma famille, maman et papa, les frères. C’est Dieu mon producteur, ma force. Il y a un adage qui dit qu’un enfant béni, ne verra jamais la honte. Il souffrira, mais ne vivra jamais la honte.

Vous êtes à votre 2e album sorti le 14 juin 2015, quel bilan en faites-vous à bientôt une année ?

Comme vous le remarquez, Imilo est invité dans tous les grands spectacles. Au plan national comme ailleurs. L’album se comporte très très bien, c’est beaucoup apprécié par les mélomanes. Juste après la sortie de l’album, j’ai fait une tournée d’un mois en Europe. Avant l’album, il y a eu des singles qui m’ont amené en Guinée Équatoriale, en Côte d’Ivoire, au Mali. On rend grâce à Dieu pour ses bienfaits.

Revenons sur l’étape de la Côte d’Ivoire où vous avez donné plusieurs concerts. C’est là qu’est née le coupé décalé, le genre musical dans lequel vous évoluez, comment vous y avez été accueilli ?

Je ne fais pas que du coupé décalé, j’évolue aussi dans l’afro beat. Mon Wassa Wassa n’est pas dans la tendance coupé décalé, mais afro beat. Sur une musique chaude, on essaie de rapper et chanter en même temps. C’est un style qui est beaucoup aimé et joué.

J’ai été bien accueilli du côté de la lagune Ebrié. Beaucoup pensent même que je suis ivoirien. Quand j’y vais, je me sens bien. Les ivoiriens aiment bien ma musique et ça me fait plaisir. Arafat le leader de cette tendance musicale coupé décalé en ce moment, m’a même invité à son anniversaire, son grand concert live. On a partagé la scène ensemble.

Avec votre deuxième album, vous êtes nominé au Kundé dans la plus prestigieuse catégorie, l’Or, comment avez vu accueilli cette nomination ?

D’abord, je savais que j’étais dans les normes. On me choisit comme l’un des trois meilleurs artistes Burkinabè de l’année 2015, c’est déjà bien et ça me fait plaisir. Moi qui dansais avec les artistes, aujourd’hui artiste et nominé avec les grands, j’en suis fier. En plus de cela, j’ai remporté pas mal de trophées comme meilleur artiste au Cool Oneline Awards 2015, meilleur tube au FAMA (Ndlr. Faso Musique Awards ) avec Wassa Wassa, des trophées d’honneur, d’encouragements, je suis vraiment content et j’espère que cela continuer ainsi.

Je suis le petit poucet parmi les trois nominés pour le Kundé d’or, cela me ravi aussi. Parce qu’un petit parmi les grands a certainement grandi aussi. Ce n’est pas une question d’âge, mais c’est le travail et c’est ce qui m’a placé dans cette catégorie.

Quelles sont vos attentes pour cette édition de Kundé ?

Mes fans et moi savons qui sera le Kundé d’Or cette année. Qui vous a beaucoup fait danser ? Ne vous fiez pas à l’âge, à la durée de la carrière. A mes fans de voter pour moi pour que je remporte ce trophée. Cela est dans leurs mains, qu’ils prient pour moi et envoie 3 au 775 pour que je puisse attraper ce Kunde d’Or pour continuer à leur procurer plus de plaisirs en musique, des surprises.C’est le baromètre de la musique Burkinabè, comme on le dit. C’est la plus grande soirée de récompense d’artiste au Burkina. Quand on est lauréat, Kundé d’or, c’est comme si on était le président des artistes du Burkina.

Je suis aussi nominé dans la catégorie de l’artiste le plus joué en discothèque. Et j’espère qu’on repartira avec des trophées.

Mais que je gagne ou pas, je vais encore frapper fort. Nous avons beaucoup de titres qui sont en attente. Imilo c’est un répertoire, ce sont plusieurs chorégraphies, il y a plusieurs projets et des grands featurings pour bientôt.

Depuis quelques jours, vous avez lancé un nouveau concept. Après ‘’Mot de passe’’, ‘’Wassa Wassa’’, ‘’Talaba’’, c’est maintenant ‘’Attrapez Attrapez’’…

Le ‘’Attrapez Attrapez’’, c’est pour dire à tout le monde de bien attraper son métier. Il ne faut jamais négliger le métier que Dieu t’a donné et qui te fait vivre. Quelque ce soit ce que tu fais, il faut t’y investir pleinement. La preuve, j’ai bien attrapé mon métier de danse, je suis aujourd’hui chanteur et je fais danser beaucoup de monde au Burkina et partout. On danse c’est vrai, mais il y a un message derrière. C’est ainsi pour tous mes concepts.

Quels sont les projets de Imilo Lechanceux ?

Actuellement nous sommes sur la promotion du single ‘’Attrapez Attrapez’’. Nous avons une tournée en vue au Canada. Cette année s’il plait à Dieu, il y aura un concert live. Il y a bien d’autres grands projets de featurings.

Interview réalisée par Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net

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