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Situation nationale : « De l’infréquentabilité du MPP, je n’y crois pas », déclare le président de l’AJIR, Adama Kanazoé

Publié le mardi 26 avril 2016 à 00h35min

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Situation nationale : « De l’infréquentabilité du MPP, je n’y crois pas », déclare le président de l’AJIR, Adama Kanazoé

L’Alliance des Jeunes pour l’Indépendance et la République (AJIR) a animé ce lundi, 25 avril 2016 à son siège national sis à Ouagadougou, une conférence de presse pour, d’une part faire le point sur sa participation aux élections municipales du 22 mai prochain et d’autre part, livrer sa lecture de l’actualité politique et sociale de notre pays.

« Après une analyse profonde de sa première expérience électorale qui a eu lieu dans un contexte post-insurrectionnel, donc conjoncturel, notre jeune parti loin de se décourager, a pris la résolution forte de construire de façon structurelle un appareil politique dimensionné pour mieux aborder les échéances électorales de 2020 au Burkina Faso », a campé le président du parti, Adama Kanazoé sur la vie du parti, notamment par sa participation aux élections du 29 novembre 2015. Pour ce faire, soutient-il, trois axes de travail ont été définis. Il s’agit de renforcer et étendre les bases de l’AJIR sur l’ensemble du territoire national à travers une politique intelligente d’implantation et d’animation des structures de bases. Mettre ensuite l’accent sur la formation politique des militants et sympathisants afin de mieux encrer en eux, les valeurs du parti. Il s’agit enfin, de contribuer au renforcement de la prise de conscience citoyenne et politique des populations en général et de la jeunesse en particulier, afin de leur permettre de mieux appréhender un certain nombre d’enjeux politiques, notamment les élections.

« Toutefois, à la lumière de résultats satisfaisants enregistrés dans certaines communes et certains arrondissements lors des dernières législatives, l’AJIR a décidé d’être présente aux élections municipales du 22 mai 2016. Dans ce cadre, notre parti, qui a dernièrement rejoint officiellement l’Alliance des Partis et formations politiques de la Majorité Présidentielle (APMP) sera sur la ligne de départ de deux manières : -d’un côté, nous présenterons des listes AJIR composées à 100% de candidats issus du parti (c’est le cas dans le Kadiogo et dans l’Oubritenga notamment) ;-d’un autre côté, nous présenterons des listes communes avec des partis membres de l’APMP ; c’est le cas dans le Houet et dans deux communes de l’Oubritenga (Zitenga et Apsouya) avec le MPP », ont déroulé les responsables du « parti de la clé », AJIR. Dans cette dynamique, poursuivent-ils, le Bureau politique national (BPN) du parti a également décidé d’appeler les militants et sympathisants de toutes les communes où l’AJIR ne présente aucune liste, ni individuelle, ni commune, à voter systématiquement les listes du Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP). « Une directive du BPN sera transmise à l’ensemble des structures de base du parti dans ce sens afin d’optimiser les chances de succès de la gauche républicaine lors de ces premières municipales de l’ère post-Compaoré », ont-ils soutenu.

Pour ces élections de proximité, l’AJIR sera donc présente dans trois provinces à savoir le Houet, l’Oubritenga et le Kadiogo à travers une dizaine de communes et d’arrondissements.

AJIR prône un dialogue permanent dénué de toute connotation politique

« Au moment où l’actualité nationale est marquée par une pression sociale forte, un regain d’actes d’incivisme et le décryptage de la gestion de la transition, notre parti en appelle à un sursaut patriotique de la part de chaque Burkinabè afin de placer l’intérêt supérieur de la nation avant toute chose », a noté M. Kanazoé, entouré de membres de son bureau, sur l’actualité nationale. Pour lui, si les revendications des différents syndicats et corporations sont légitimes et tout à fait compréhensibles « eu égard à plus de deux décennies de disettes », il n’en demeure pas moins vrai que leur satisfaction devra s’inscrire dans une approche planifiée. Cela, plaide-t-il, pour tenir compte des ressources limitées du pays, de la croissance économique plombée sur les deux dernières années et de l’urgence du financement de l’économie afin de booster structurellement la croissance, créer des emplois et générer des ressources pour l’Etat. C’est pourquoi, tout en félicitant le gouvernement pour les efforts consentis en faveur des travailleurs et du peuple en général dans le cadre de la loi de finances rectificative, le parti encourage tous les acteurs à un dialogue permanent, fraternel et dénué de toute connotation politique ou partisane.

Sur un autre pan de la vie nationale, l’AJIR fait observer que l’autorité de l’Etat est malheureusement mise de façon régulière à rude épreuve. Ainsi, après avoir félicité les initiatives d’un meilleur encadrement des groupes d’auto-défense, « koglwéogo », les responsables du parti ont déploré que des élèves et étudiants s’illustrent fort négativement ces dernières semaines par des atteintes graves à l’intégrité physique et matérielle de leurs encadreurs. « Notre système éducatif, censé produire les futurs cadres de ce pays, ne saurait se transformer en centre d’apprentissage de l’incivisme », se sont insurgés les responsables du parti. Fort de cette situation, ils ont condamné « avec fermeté », ces atteintes sus-relevées et exhorté le gouvernement à entamer une campagne de sensibilisation des populations et à instaurer très tôt l’éducation au civisme dans les écoles.

Le rapport d’audit de l’ASCE/LC sur la gestion de la transition n’a pas non plus échappé à l’analyse et sur ce sujet, les responsables de l’AJIR ont confié faire confiance à la justice pour situer les responsabilités. Pour eux, cela est d’autant important pour le « respect de la mémoire des martyrs de l’insurrection, morts pour un Burkina post-Compaoré attaché aux valeurs d’intégrité, de justice et de liberté. La charte de la transition signée par toutes les composantes des forces-vives de notre pays a fait sienne ces valeurs, et toute violation de cette charte s’apparenterait à une haute trahison de notre point de vue ».

L’AJIR et l’APMP

Parti politique membre de l’Alliance des partis et formations politiques de la majorité présidentielle (APMP), l’AJIR reste une entité indépendante, a précisé, une fois de plus, son président, Adama Kanazoé. L’APMP est une coalition de partis de la gauche républicaine qui vise donc à accompagner le Président du Faso dans l’exécution de son programme « pour le bonheur du peuple burkinabè ». Sur les débats relatifs à l’option des partis politiques pour l’un ou l‘autre bord, M. Kanazoé a expliqué qu’aller dans la mouvance ou dans l’opposition est un choix souverain des partis politiques qui résulte d’une analyse de la situation et de concertations avec la base. C’est pourquoi, les responsables du parti se sont étonnés de l’opinion qui tend à « diaboliser » le parti au pouvoir et ses alliés. ‘’ Le MPP serait-il devenu si infréquentable ? Moi, j’étais avec mon parti au CFOP-BF il y a peu de temps, assis avec le MPP. Je voyais régulièrement Zéphirin Diabré et Roch Kaboré en conciliabules pour trouver des solutions pour le changement et on s’appelait Force de changement. (…). Donc, devient-on subitement mauvais en même temps quand on vient au pouvoir ? Donc, si AJIR avait gagné le pouvoir et qu’un parti venait le rejoindre, ce parti devenait mauvais en même temps ? En tout cas, de l’infréquentabilité du MPP, je n’y crois pas. Personne ne pourra me faire croire cela parce que, si le MPP était infréquentable, il eut fallu que depuis le CFOP-BF, on vire le parti. Le MPP a remporté les élections avec plus de 53% et AJIR a eu 1%. Alors, voulez-vous que je dise qu’avec 1%, je suis plus légitime que le MPP ? Si le MPP se comporte mal dans l’exécution de son programme, on va le lui dire. Si Roch Kaboré, dans l’exécution de son programme, ne va pas dans le sens souhaité par le peuple, on va le lui dire. Mais, de grâce, pas de préjugés, pas d’a priori’’, a étayé Adama Kanazoé. Pour lui, cette « diabolisation » est d’autant incompréhensible que le MPP a participé à la lutte pour le changement et a même été applaudi pour cela. D’où son appel à surpasser de telles considérations pour placer l’intérêt du peuple en avant car, de son avis, on n’est pas seulement utile pour son pays lorsqu’on est au pouvoir ; on peut contribuer à sa façon même quand on n’est pas au pouvoir. « Les Forces de changement pour nous constituent un bloc homogène et le fait que le MPP ait gagné le pouvoir aujourd’hui ne fait pas de lui désormais un parti paria pour nous. L’idée est que nous puissions avancer dans le sens du peuple burkinabè, apporter des solutions aux problèmes », a mentionné le plus jeune candidat à la dernière présidentielle, Adama Kanazoé.

C’est pourquoi, tout en s’adossant au bilan fait par l’APMP sur les 100 jours du Président du Faso (http://lefaso.net/spip.php?article70512), le président de l’AJIR a salué les ‘’mesures fortes’’ du nouveau régime notamment en ce qui concerne la gratuité des soins et le recrutement des 4200 enseignants. Même s’il dit reconnaître que ce sont des approches conjoncturelles et qu’il faut une approche structurelle pour résorber la question de l’emploi. « Et vous savez plus que moi, que pour la question de l’emploi, il n’y a pas meilleur programme que celui de l’AJIR ! Mais malheureusement, vous ne m’avez pas élu, donc il va falloir qu’on fasse avec », a-t-il ironisé.

Malgré tout, le « parti de la clé » appelle l’ensemble des Burkinabè à l’optimisme et à un esprit positif.
Sur la vie du parti, le premier responsable du « parti des jeunes », AJIR, rassure le peuple, surtout la jeunesse, que sa ligne de conduite reste inchangée. En clair, l’AJIR demeure fidèle à ses idéaux et aux valeurs qui ont soutendu sa création.

Oumar L. OUEDRAOGO
(oumarpro226@gmail.com)
Lefaso.net

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