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Situation nationale : « Où sont passés les défenseurs des dossiers Thomas Sankara, Norbert Zongo et Dabo Boukary ? », s’interrogent les responsables de l’ANC

Publié le lundi 25 avril 2016 à 01h15min

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Situation nationale : « Où sont passés les défenseurs des dossiers Thomas Sankara, Norbert Zongo et Dabo Boukary ? », s’interrogent les responsables de l’ANC

L’Alliance des Nouvelles Consciences (ANC) a animé une conférence de presse dans l’après-midi de ce samedi, 23 avril 2016 à l’Université de Ouagadougou sur la situation nationale via un regard sur la crise des élèves à Nagaré (Logobou) et le bilan des 100 jours du président Roch Kaboré. Et ce bilan est plutôt « café au lait » selon eux, c’est-à-dire « mitigé ». Ils s’interrogent par ailleurs sur le sort des dossiers Thomas Sankara, Norbert Zongo et DaboBoukary.

Les leaders de l’ANC sont allés crescendo dans leur analyse de la situation nationale en abordant d’abord la crise à Nagaré (à l’est du Burkina) où des élèves ont exercé des actes de violence sur leurs enseignants et ‘’porté atteinte’’ au drapeau national. Pour Sibiri Marc Bonogo, président de l’ANC, cet « acte ignoble » n’est d’ailleurs que la face cachée de l’iceberg. « Les élèves ont démontré à travers ces actes, le niveau du mercure de la tension sociale et surtout le niveau d’incivisme au Burkina Faso. Toute chose qui traduit la décadence de l’autorité de l’Etat. Les jeunes de l’ANC se disent décontenancés et ahuris de ces comportements antipatriotiques de la part des élèves », retient-on de la déclaration liminaire.

Les responsables de l’organisation qui ont déploré que l’association des élèves et scolaires n’ait pas condamné l’acte, ont cependant salué la démarche du gouvernement qui a consisté à aller à la rencontre des acteurs sur le terrain. Tout en prônant des sanctions conformément à la loi, les dirigeants de l’association ont suggéré des discussions entre les deux parties (autorités et enseignants) aux fins de convaincre les enseignants à rester à leur poste contre des garanties en matière de mesures sécuritaires à leur égard.

Pour l’ANC, au-delà de cet acte d’incivisme susmentionné, il y a une sorte d’incivisme au sommet de l’Etat à travers plusieurs manifestations. « Ainsi, certaines autorités politiques utilisent les véhicules fond rouge pour aller chercher leurs enfants à l’école ou aller dans des bars ; des ministres attendent parfois qu’on leur mette la pression avant de déclarer leurs biens ; des médecins formés aux frais du contribuable abandonnent les hôpitaux pour les cliniques ; des professeurs d’université abandonnent les cours à l’Université publique pour les écoles privées ; des fonctionnaires vont au service en retard et ceux qui viennent à l’heure le matin repartent à la descente avant l’heure ; des agents publics regardent la télévision pendant les heures de travail. Ainsi, l’acte des élèves de Logobou pourrait être qualifié d’excroissance de ce que nous constatons actuellement au sommet de l’Etat », ont énuméré Sibiri Marc Bonogo et ses collaborateurs, orientant ainsi leur regard sur les 100 jours du régime Roch Kaboré à Kosyam.

‘’ Le Président Roch Kaboré a perdu plus de 7% … en 100 jours ’’

Là, ils ont misé leur autopsie sur ce qu’ils ont qualifié d’immixtion du pouvoir exécutif dans le judiciaire. Le « constat est amer » car, le « pouvoir exécutif ne cesse de se mêler des affaires ne relevant point de sa compétence ». Ils en veulent pour illustration, le cas du mandat d’arrêt contre Soro Guillaume. « Cette affaire, est-ce une affaire de justice ou une affaire politique ? », s’est interrogé M. Bonogo avant d’affirmer que le président du Faso n’a pas à demander à être informé du lancement du mandat d’arrêt. « Ainsi sommes-nous en droit de nous poser la question de savoir si le pouvoir exécutif veut juger à la place du juge. Par ailleurs, où sont passés les défenseurs des dossiers Thomas Sankara, Norbert Zongo et Dabo Boukary ? Ou est-ce que c’est la règle du ‘’mange et tais-toi qui marche dans le régime actuel ? A-t-on liquidé ou vendu aux enchères le dossier du père de la révolution contre des postes éphémères et empoisonnés ? », ont assené les responsables de l’ANC, appelant à « une mise sur pied » de ces dossiers.

Malgré des éléments appréciables énumérés, à l’image de la gratuité de la santé et du recrutement des 4200 enseignants, les responsables de l’ANC prônent des actions fortes à travers les segments de la vie nationale. Selon eux, le pouvoir du président Kaboré qui avait suscité d’énormes espoirs pour les Burkinabè a dressé un bilan plutôt mitigé dans ses 100 jours de gestion. Alors même que, rappellent-ils, le parti au pouvoir avait promis, lors de la campagne, de venir à bout de certaines préoccupations majeures dès les 100 premiers jours de son accession à la magistrature suprême. L’ANC dit constater plutôt que la vie devient de plus en plus dure pour le Burkinabè.

« Quand vous regardez, le président a été élu avec 53, 49%. En 100 jours, sa côte de popularité a chuté à 46% (me référant au sondage du CGD et de la CODEL) ; soit plus de 7 % de moins. C’est énorme. (…). Ça montre que quelque part, il y a quelque chose qui ne va pas », a démontré le président de l’ANC, Sibiri Marc Bonogo.

Créée en mai 2014, l’ANC a pour objectifs, selon ses géniteurs, de faire la promotion de la gouvernance démocratique, du civisme, de la citoyenneté et de l’auto-employabilité de la jeunesse. Elle se veut une « sentinelle de la démocratie », « une structure avant-gardiste ».

Oumar L. OUEDRAOGO
(oumarpro226@gmail.com)
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