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Travail et trafic des enfants : Le REPAJE sensibilise contre le fléau à Toussiana

Publié le mardi 3 mai 2005 à 08h02min

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Le Projet d’appui à la réduction de la pauvreté des jeunes défavorisés ou marginalisés dans le Houet et le Tuy (REPAJE) a organisé, en collaboration avec le Réseau des communicateurs en faveur des jeunes en difficultés (RECOJED), une causerie débat à Toussiana (Houet) le 28 avril 2005.

Le thème abordé était "Le travail et le trafic des enfants à Toussiana" avec pour but de sensibiliser les populations de la localité sur "ce fléau qui est une triste réalité au Burkina" .

Pour l’occasion, le hangar du marché central de Toussiana a failli refuser du monde, un monde qui comptait de nombreux enfants, ces victimes par excellence du travail et du trafic. Un sketch, présenté par la troupe théâtrale "Massa" de Toussiana a campé le thème. Il relate l’histoire de deux jeunes gens (un garçon et une fille) qui travaillent plus qu’il n’en faut pour leur âge en famille au détriment de leur famille.

Pauvres, leurs parents n’ont pas hésité à les "livrer" contre 50 000 F CFA à un traficant qui s’est présenté à eux sous les airs d’un homme sérieux. Ce dernier convoie les deux jeunes gens en Côte d’Ivoire où il les "rétrocède" à un planteur à 400 000 F CFA. Ils travaillent sans repos à la plantation et la jeune fille sert en même temps de concubine au planteur.

Après bien des misères et de péripéties, ils retrouvent le chemin du village dans le dénuement et à bout de forces. Les parents se rendent alors compte du tort causé à leur progéniture.

Le décor ainsi planté permet à la conférencière, Brigitte Palenfo, d’aborder le thème proprement dit. Le travail des enfants qu’elle décrie est plutôt l’exploitation. Au lieu de les socialiser, il les avilit au point d’en faire des esclaves et des "bêtes de somme" . Les garçons sont usés physiquement et les filles sont surtout exploitées à des fins sexuelles. Mme Palenfo situe la proportion des enfants exploités ou trafiqués au Burkina à 50%. Les conséquences immédiates sont des problèmes de santé et à long terme, une vieillesse pénible.

Aussi, conseille-t-elle aux parents la planification familiale qui permet de ne pas faire de la progéniture un fardeau dont-on serait prompt à se débarrasser.

Les débats ont permis au préfet, au chef du village, au commissaire, à l’inspecteur, au proviseur du CEG et à un commerçant de Toussiana de dénoncer le phénomène et de défendre la cause des enfants. Ainsi, la bonne éducation, l’école et le travail socialisant ont-ils été magnifiés. Le fléau, de l’avis de quelques intervenants, ne serait pas assez grave à Toussiana. Ce serait plutôt le confiage avec parfois des conséquences regrettables qui y aurait davantage cours.

La causerie-débat a été une belle tribune pour le préfet de Toussiana, Odile Ouédraogo, de faire un témoignage émouvant sur le cas d’un enfant confié à un cotonculteur. L’enfant est tombé malade. Resté sans soins appropriés, il est remis, moribond, à ses parents. N’eut été la prompte réaction des services de santé, il y aurait laissé la vie.

Il convient de préciser que le REPAJE, créé en 2000 a pour ambition de "combattre la pauvreté de 1200 jeunes filles et garçons en difficultés et accompagner leurs parents dans le Houet et le Tuy" . Quant au RECOJED, il a été créé en septembre 2004 et regroupe les communicateurs de 26 associations membres.

Urbain KABORE
Sidwaya

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