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Province duTuy : Les syndicats se plaignent de leurs conditions de vie

Publié le jeudi 21 avril 2016 à 23h30min

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Province duTuy : Les syndicats se plaignent de leurs conditions de vie

Depuis le début de cette rentrée scolaire 2015 -2016, la province du TUY connait des crises récurrentes dans le secteur de l’enseignement d’abord post primaire s’approfondissant et touchant aujourd’hui le primaire. L’évolution de cette crise risque de gagner tous les autres secteurs d’activités si les autorités administratives ne font pas preuve de clairvoyance.

Au niveau de l’enseignement

Notre pays, le Burkina Faso s’est vu imposé le programme d’ajustement structurel(PAS) au cours de la décennie 1990 face à la crise du système capitaliste impérialiste mondial.

Ces réformes macroéconomiques et structurelles vont se traduire au plan social par des conséquences dramatiques consacrant ainsi le désengagement pur et simple de l’Etat. Depuis l’année dernière (2014- 2015), année de la généralisation du continuum, les difficultés quotidiennes et permanentes liées à la rentrée scolaire, se sont multipliées en termes de ressources humaines, d’infrastructures pour ne citer que celles-là. La province du TUY n’a pas échappé à cette situation.

- Le post primaire

En effet, les CEG qui ont pu ouvrir à la rentrée officielle (mois d’octobre) ou au second trimestre ont été confronté à l’épineux manque d’enseignants car ces différents établissements n’avaient que le directeur et l’intendant (un enseignant) comme personnel. L’alternative vite trouvée était donc les vacataires (le recrutement de professeurs, initié par le gouvernement, n’a pas pu combler les attentes) que les braves chefs d’établissement s’échinaient à trouver dans l’espoir que les enfants puissent avoir la chance d’avoir l’enseignement.

Avec sacrifice et bravoure, les enseignants ont donné le meilleur d’eux-mêmes jusqu’à la fin de l’année sans que l’Etat ne puisse tenir son engagement de payer les frais de vacation. Ce sera au prix de plusieurs mouvements de protestation (sit in du 25 novembre 2015 de la F.SYNTER, suspension des cours concernés par la vacation) que le gouvernement va s’exécuter à la fin du premier trimestre de l’année scolaire en cours. Qu’en est-il des frais de cette année scolaire en cours ? C’est la question que l’on est en droit de se poser.

En outre, le paiement des frais de vacation est crucial certes, mais il ne faut pas perdre de vue que le matériel didactique et les fournitures de bureau dont la répartition ne tient pas compte de la taille de l’établissement, sont des intrants rares et dont le manque constitue un facteur limitant la qualité des cours.

Au vu de ce constat, on peut bien se demander qui de l’Etat et des organisations syndicales est soucieux de la bonne exécution du programme scolaire car cette situation entrevoit objectivement des perturbations du trimestre prochain, celui-là ou se dérouleront les examens de fin d’année.
-  Le primaire
La sous-section du SYNATEB de Koumbia soutenue par les camarades du SYNTAS, de la F.SYNTER ont engagé une lutte à travers des sit in, d’abord le 17 février 2016, ensuite les 22, 23 février 2016 autour d’une plateforme comprenant deux points :
-  La diligence dans la délivrance de certains actes administratifs tels que les décisions d’affectation.
-  L’acquisition de certains actes administratifs tels que les certificats de prise de service, les cessations de service et les certificats de non logement, sans demande, mais sur rapport ou attestation du chef de service.
Cette lutte au vu de sa justesse sera relayée au niveau provincial par la section SYNATEB soutenue par la coordination provinciale des syndicats du TUY, s’illustrera à deux reprises soit le 24 février 2016 dans les mairies de la province et le 7 mars 2016 au niveau du haut-commissariat et des mairies. Il faut rappeler que ces points sont partie intégrante de la plateforme revendicative du SYNATEB qui a été déposée au niveau de la DPENA et qui, du reste avait déjà fait l’objet d’échanges au niveau de ladite direction.

Plusieurs échanges de courrier ont eu lieu et des rencontres tenues avec notamment Mme le haut-commissaire mais force est de constater que les choses sont toujours au statu quo pour ce qui concerne le deuxième point.

Pour rappel, la coordination fonde cette lutte sur le fait qu’aucun texte n’existe au niveau de l’administration en termes de loi, décrets en somme des normes de procédures ou de références qui conditionnent la délivrance de ces actes. En outre, il est conforté dans sa position par une discrimination de cette pratique au sein d’une même administration. En effet, pendant que les travailleurs de l’action sociale et certains de l’enseignement du post primaire ne sont pas concernés par cette pratique, ceux de la santé et de l’enseignement du primaire en sont victimes. L’administration a le devoir de délivrer une prise de service ou un certificat de non logement au travailleur dans la mesure où son chef de service le constate effectivement. Pourquoi l’agent devra-t-il faire une demande écrite et timbrée ?

Il faut aussi dénoncer la pratique qui est assez spécifique au district sanitaire qui consiste à faire tout le travail de saisie des documents par la secrétaire et à les acheminer à la préfecture pour signature.

Au niveau de la coordination, nous saluons et soutenons le courage et la ténacité des camarades de la F.SYNTER et du SYNATEB qui sont pour l’heure les porte flambeaux de la lutte qui intéresse à plus d’un titre la majorité des travailleurs et nous disons que pour une administration qui se veut moderne, il importe qu’elle soit véritablement au service de la population. Cela implique que les barrières qui constituent un goulot à l’accessibilité soient levées (lenteur, lourdeur, complexité des procédures, frais liés à l’achat de timbres)

En conclusion, en l’absence de textes, nous exigeons purement et simplement l’abrogation de la pratique, sauf s’ il y a des intérêts que certains veulent défendre au grand dam des pauvres travailleurs qui font assez de sacrifice chaque jour que Dieu fait. Des arguments évoqués tels que le caractère national, ou l’illégitimité des PDS ou encore l’incompétence du Haut-commissaire à prendre cette décision sont dilatoires et peu convaincantes.
En tout état de cause, la coordination entend intensifier la lutte incessamment avec l’entrée en mouvement de tous les travailleurs de la province si rien n’est fait d’ici là ;

Au niveau de la santé

Dans le secteur de la santé, les agents sont de plus en plus victimes de récriminations(mauvais accueil, corruption, agressions).Si ces pratiques sont hautement répréhensibles et condamnables, et qui sont l’œuvre de quelques brebis galeuses, comme il en existe dans tous les domaines ,toue chose que le syndicat ne saurait admettre en son sein, il est impérieux que l’Etat prenne les dispositions nécessaires pour faire des conditions de travail une réalité sur le terrain car il est évident que de mauvaises conditions de travail sont sources de démotivation du personnel et partant d’une mauvaise prise en charge des patients ;toute chose que nous ne cessons de revendiquer au niveau du SYNTSHA.

Libertés syndicales, libertés de manifestation, sécurité des travailleurs

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Vos commentaires

  • Le 22 avril 2016 à 11:33, par ouédraogo Souleymane En réponse à : Province duTuy : Les syndicats se plaignent de leurs conditions de vie

    Merci pour l’éclairage mais, il faudrait à l’avenir prendre les précautions pour éviter des erreurs comme celle de la carte car, le Tuy est une des provinces des Hauts Bassins et non de la Boucle du Mouhoun même si cette province est proche de Boromo (Balé). Un journaliste doit aussi s’informer sur la géographie de son pays pour ne pas induire le lecteur en erreur. Excellente journée

  • Le 22 avril 2016 à 16:01, par TRAORE Adama En réponse à : Province duTuy : Les syndicats se plaignent de leurs conditions de vie

    soutien à la coordination des syndicats du Tuy.

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