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Brésil : Dilma Rousseff vers la sortie ?

Publié le mercredi 20 avril 2016 à 00h20min

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Brésil : Dilma Rousseff vers la sortie ?

Dimanche 17 avril dernier, la Chambre des députés brésilienne s’est prononcée en faveur de la destitution de la présidente Dilma Rousseff. Cette action est la deuxième phase d’une procédure initiée depuis décembre 2015 par l’opposition. La commission parlementaire chargée d’analyser la possibilité d’une destitution avait déjà recommandé la destitution de la présidente le 11 avril.

C’est avec 367 voix que les députés partisans de l’impeachment, la procédure de destitution de Dilma Rousseff ont remporté le vote à l’assemblée des députés brésiliens. C’est bien au-delà des deux tiers requis car seulement 137 députés ont voté contre son départ. A l’extérieur du congrès, sur l’esplanade des ministres, c’est un mur d’acier long d’un kilomètre et haut de deux mètres appelé « le mur le Brasilia » (du nom de la capitale) qui a été érigé pour éviter d’éventuels débordements entre le camp des « pour » en jaune et vert, couleurs du pays et celui des « contre », en rouge. Et pour cause. Le 13 mars dernier, une manifestation regroupant environ trois millions de personnes avait eu lieu à Sao Paulo, l’une des plus grandes villes du pays. La tension y avait été à son comble. Les mécontents, majoritaires étaient sortis réclamer le départ de Mme Rousseff.

Qui est Dilma Rousseff ?

Fille de Pedro Rousseff, avocat et homme d’affaires et de Dilma Jane Silva, Dilma Vana Rousseff est née en 1947 à Belo Horizonte au Brésil. A la fin des années 1960, elle lutte dans les mouvements de résistance contre la dictature dans son pays. Elle est arrêtée en 1970, torturée puis jugée et condamnée à trois ans de prison. Elle rencontrera ensuite son conjoint avec lequel elle aura une fille. Quatre ans après sa sortie de prison en 1977, elle obtient un diplôme en sciences économiques. Dans le même temps, elle est engagée dans restructuration du Parti démocratique travailliste (PDT).

De 1991 à 2010 elle occupera tour à tour les postes de secrétaire d’État à l’Énergie sous Alceu Collares, ministre des Mines et de l’Énergie, puis ministre d’État, chef de cabinet du président sous Luiz Inácio Lula da Silva à la suite d’un scandale de corruption. En 2010 elle remporte les élections à la succession de Lula da Silva, son mentor et devient ainsi la première femme élue à la tête du Brésil. Quatre ans plus tard, en 2014, elle remporte de nouveau les élections. Elle devrait quitter le pouvoir en 2018.

De nombreuses accusations

En 2014, un scandale éclate à la suite de révélations sur un système de pots-de-vin versés depuis une dizaine d’années par les principales entreprises de BTP du Brésil à des responsables de la compagnie pétrolière Pétrobras, en échange de contrats. De nombreux hommes d’affaires et politiques sont emprisonnés. Dilma, ministre des Mines et de l’Énergie et aussi présidente du conseil de direction de Pétrobras à l’époque des faits est alors éclaboussée, à l’instar de son parti, le Parti des travailleurs (PT). L’opinion générale la soupçonne d’avoir un lien avec cette affaire. Dilma est par ailleurs soupçonnée d’avoir utilisé ces pots-de-vin pour financer sa campagne présidentielle de 2010.

En outre, Mme Rousseff est soupçonnée d’avoir maquillé les comptes publics et dissimulé l’ampleur des déficits dans le but de faciliter sa réélection en 2014. Tout cela intervient dans un contexte marqué par une crise financière. L’investissement, la consommation et le commerce extérieur sont en baisse tandis que le chômage, lui, est en hausse. Pour résorber cette situation, Dilma prend des mesures drastiques, réduisant les dépenses sociales, d’éducation et l’investissement.

Devenue très impopulaire (elle a une cote de 10% et 60% des Brésiliens souhaitent sa destitution d’après les derniers sondages), elle appelle son prédécesseur, Lula da Silva à sa rescousse. Elle lui aurait promis en échange le poste de chef de cabinet qui lui permettrait d’échapper aux poursuites dont il fait l’objet pour son implication dans l’affaire Pétrobras. Les autorités judiciaires suspendent cette nomination.

L’étape suivante de la destitution après le vote de dimanche 17 avril dernier, c’es tun vote du Sénat avec la majorité simple prévu entre fin avril et début mai pour éloigner la présidente du pouvoir pendant 180 jours. Si l’impeachment est voté, le vice-président, Michel Temer prendra les rênes du pouvoir. Ensuite, un second vote du Sénat avec la majorité des deux tiers sera prévu pour l’écarter définitivement du pouvoir.

Roseline Nitiéma (Stagiaire)
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 20 avril 2016 à 08:35, par Elysée En réponse à : Brésil : Dilma Rousseff vers la sortie ?

    Merci pour le très bon travail de recherche et d’information. Pour une stagiaire, c’est encourageant. Continuez ainsi !

  • Le 20 avril 2016 à 09:45, par ka En réponse à : Brésil : Dilma Rousseff vers la sortie ?

    Voilà ce qui arrive aux protégés qui veulent protéger a leurs tours celui qui les protégé dans la corruption, et dans les crimes. En voulant sauver Lula dans son délit de corruption, elle se fait grillée par un peuple averti. Ce sont des parasites comme cette présidente placé par Lula pour pouvoir rouler son peuple dans la farine, que le peuple Burkinabé doit trillé parmi ses gouvernants.

  • Le 20 avril 2016 à 16:13, par le dange En réponse à : Brésil : Dilma Rousseff vers la sortie ?

    C’est un peuple exemplaire

  • Le 20 avril 2016 à 16:43 En réponse à : Brésil : Dilma Rousseff vers la sortie ?

    Dilma subit cette situation justement parce qu’elle s’est attaquée à la corruption. Elle a garanti l’automie de la police et de la justice (même les procureurs responsable de l’opérationanti corruption reconnaisse qu’elle l’unique présidente á l’avoir fait). Vous trompez vos lecteurs quand vous ommettez de dire que ceux qui sont à la tête de cette procedure (le president de l’assemblé Eduardo Cunha, et le vice president -Michel Temer) sont tous accusés dans les affaires de corruptions. Eduardo Cunha est même inculpé par la cour suprème, avec des contes non déclaré en Suisse. Dilma n’est accusé dans aucune affaire. Ses difficultés ont commencés quand elle a s’est attaqué à la corruption de à l’usine de furnas où Cunha avait mis ses hommes. Quand Dilma à decouvert les vols elle les a tous démis.
    Quand à la prétendu nomination de Lula pour le protéger c’est un pur mensonge, puisque le fait d’être ministre n’empêche pas qu’il soit jugé. Bien au contraire s’il est jugé en tant que ministre il perd le droit au recour. Dilma a fait la proposition a Lula bien longtemps avant qu’il ne soit cité dans ces affaires,pour tenter d’unir sa base et relancer l’economie. Lula à beaucoup hésité avant d’y aller pour justement éviter le genre d’analise que vous faite. Lula subit une sorte de persecution de la droite radicale qui tente de le décrédibiliser pour les élections de 2018.
    Ceux qui soutiennent cette destitution ce sont les corrompues avec l’aristrocatie traditionnelle (qui n’a pas digérer l’ascention sociale des plus pauvres), et ce sont associé à certains pasteur évangeliques(Le presidente de l’assemble comme le vice qui sont au devant de la procedure étant de ces église) (l’église catholique très coheremment à condamnée cette procedure qu’elle a considéré comme un coup d’État).
    Quand au prétendu fameux maquillage des comptes (qui est en fait le motif de la destitution, et non la corruption), et bien il n’a même pas eu lieu. Si bien que lors du vote de la procedure, tous ceux qui votaient pour la destitution n’y on pas fait allusion, au lieu de cela ils prétendaient plutôt le faire qui au nom de leusr familles, d’autres au nom de Dieu. Il y’a même eu une député qui a cité son mari comme exemple d’homme intègre pour justifier son vote contre Dilma, alors que son mari était un corrompu notoire que la police a fini par arreté. Dilma a fait un emprunt aux banques publiques (pratique de tous les gouvernements anterieurs de Fernando Henrique Cardoso comme de Lula, et aussi des gouverneurs de région) pour payer des programmes sociaux (comme le l’allocation familial, et le programme d’habitation pour les pauvres), cet emprum a été remboursé d’ailleur. En plus, c’est le propre Michel Temer (vice président, qui manoeuvre pour la destitution de Dilma) qui asigné la plupart des décret.
    Autre point important pour nous Africain, la plupart des député qui sont au devant du mouvement de destitutionde Dilma sont de notoires raciste et xenofobes (beaucoup ont un discour genre Front National en France "faites attention à l’image que vous avez du Brésil"). L’un des plus radicaux d’entre eux (Bolsonário) ,qui a afirmé que son fils nese marierai jamais avec une femme noire car il l’aurai bien éduqué, à dédier sont vote au torcionaire de Dilma quand elle était en prison. Multiplier les sources, (les pour comme les contre) pour avoir une meilleur idées de la réalité
    Dilma a en réalité pêché par sa sincérité dans une mare politique Brésilienne pleine de corrompus et d’hipocrites.

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