LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Démotivation des agents publics : Ce qu’en pense Xavier Sourwèma

Publié le vendredi 15 avril 2016 à 00h10min

PARTAGER :                          
Démotivation des agents publics : Ce qu’en pense Xavier Sourwèma

Absentéistes chroniques, retardataires, abonnés des débits de boissons et des clubs PMUB, commerçants, corrompus, paresseux, incompétents, aigris, fou, dealers, …tels sont les qualificatifs et les noms attribués aux agents publics de l’Etat. En effet les agents publics sont de nos jours traités à tort ou à raison de gens qui ne fournissent pas assez d’efforts dans l’exécution de leurs tâches. Cette situation impacte négativement sur le rendement de l’Administration publique. Qu’est-ce qui peut justifier ce comportement des agents ?

Plusieurs raisons sont à l’origine de ce comportement. Nous avons d’abord l’insuffisance des moyens matériels adéquats pour permettre aux agents d’exécuter correctement leurs tâches. La répartition du matériel dans l’administration est faite de façon discriminatoire. A certains ministères, on accorde des moyens conséquents et à d’autres le minimum. A certains agents on affecte des moyens adéquats et à d’autres une chaise métallique et un vieux bureau de plus de quinze ans. Dans plusieurs services déconcentrés (les services départementaux, provinciaux et régionaux) la situation est alarmante, catastrophique. On trouve fréquemment trois ou quatre agents qui partagent le même bureau et le même ordinateur. Cette situation oblige plusieurs agents à utiliser leur ordinateur portable personnel pour accomplir des missions de service public mais qui, malheureusement ne sont pas pris en compte dans la maintenance.

Ensuite nous avons l’absence de plan de formation des agents dans plusieurs départements ministériels. Beaucoup d’agents ont intégré la fonction publique sans une formation sur la déontologie de la fonction publique. Aussi, ceux issus des écoles et centres de formation professionnels ne bénéficient plus de formation continue depuis leur intégration. Pour paraphraser le président Thomas SANKARA, nous dirons qu’un agent public sans formation continue est un danger pour l’Administration. C’est ce qui explique souvent les conflits, le tâtonnement dans l’exécution des tâches, la méconnaissance des codes d’éthique et de déontologie, la méconnaissance des textes dans la prise des décisions. En guise d’exemple, nous pouvons citer le cas des autorisations d’absences accordées aux agents pour les événements familiaux. Les articles 34 et 35 (nouveaux) de la loi 013/98/AN du 28 avril 1998 portant régime juridique applicable aux emplois et aux agents de la fonction publique, repris dans la loi 081/CNT du 24 novembre 2015 portant statut général de la fonction publique d’Etat en ses articles 58 et 59 disposent que : « Des autorisations d’absences avec maintien du traitement pour événements familiaux et non déductibles du congé administratif dans la limite de dix jours au maximum par an, peuvent être accordées aux agents.
Les autorisations d’absences prévues à l’article ci-dessus sont accordées sur demande de l’agent par le supérieur hiérarchique immédiat ». Mais la pratique est tout autre car plusieurs supérieurs hiérarchiques immédiats, par méconnaissance des textes ou par peur, refusent de signer ces actes. Plus grave, dans certains services déconcentrés, toutes les autorisations d’absence sont signées par le chef de la circonscription administrative.

Aussi, il y a une discrimination dans la gestion des agents. Dans plusieurs unités administratives, les agents sont traités différemment par leur responsable. Il y a ceux qu’on appelle ‘’les bons petits’’ du patron c’est-à-dire ceux qui acceptent tout sans aucune contradiction, et les ‘’ indomptables’’. Certains, à travers des manœuvres politiques, divisent les agents pour mieux régner. Ainsi, nous avons des agents spécialistes en traitement des dossiers et des agents spécialistes en participation aux formations, aux ateliers de validation de documents, aux séminaires, etc. Combien sont ces agents qui exécutent, avec application, leurs tâches mais qui en fin d’année ne reçoivent aucune lettre d’encouragement ou de félicitation (prévue par les textes) de la part du supérieur ? On s’empresse le plus souvent à vouloir sanctionner l’agent qu’à l’encourager ou le féliciter. Combien sont ces agents, malgré leur compétences avérées, n’accèdent pas à un poste de responsabilité parce qu’ils ne sont pas du même bord politique que le responsable ? Combien sont ces agents qui ne bénéficient pas du soutien de leur service lors de la survenue d’un événement social dans leur famille ? Combien sont ces agents qui ne sont plus envoyés en mission parce qu’ayant refusé de partager les frais de mission ? Combien sont ces agents qui sont marginalisés, mis de côté du simple fait de leur classification catégorielle ? Combien sont ces agents qui sont admis à la retraite, qui iront bientôt à la retraite sans une décoration, une reconnaissance de la nation burkinabè pour service rendu ? La liste est longue, très longue.

En outre le manque d’innovation dans plusieurs entités administratives ne motive pas les agents. On préfère gérer les affaires courantes, le quotidien, que de faire des propositions innovatrices (dans le sens de l’amélioration du rendement de la structure) de peur de subir les critiques des supérieurs.
Enfin le retard dans le mandatement des nouveaux agents constitue l’un des éléments de démotivation. En effet des milliers d’agents publics sont mandatés dix mois après leur prise de service. Le cas le plus flagrant est celui des enseignants qui font régulièrement plus de douze mois sans salaire dans le milieu rural à servir le peuple. Cet état de fait décourage dès les premiers mois de service. C’est dire que la motivation, l’engagement, la loyauté et le patriotisme qui animaient l’agent finissent par s’effriter. Quelles solutions peut-on préconiser ?
En guise de solutions, nous suggérons à son Excellence Monsieur le Premier Ministre, par ailleurs premier responsable de la fonction publique burkinabè de :
- Mettre à la disposition de chaque unité administrative des moyens matériels adéquats afin de permettre aux agents d’exécuter correctement leurs tâches. Car le manque, l’insuffisance criarde du matériel joue beaucoup sur le rendement de l’Administration.

- Revoir la répartition des matériels de l’Etat pour qu’elle soit plus équitable. De nos jours, il n’est pas acceptable que du matériel, acquis avec l’argent du contribuable pour l’exécution d’une mission publique, se détériore dans les magasins et parcs de certains ministères pendant que des agents n’ont même pas le minimum pour travailler.

- Revoir les marchés publics car beaucoup d’articles livrés à l’Administration ne sont pas de bonne qualité. Des ancres et machines recyclés, des stylos pacotilles, des imprimantes archaïques, …

- Revoir l’état des bâtiments administratifs dans les provinces qui ressemblent souvent à des maisons abandonnées. Plusieurs agents cohabitent avec des sauve-souris dans leur lieu de travail.

- Faire respecter le profil des agents lors des nominations aux postes techniques dans l’Administration publique. Chaque agent a été recruté et formé pour un domaine précis. Nommer quelqu’un dans un domaine technique qui ne cadre pas avec sa formation professionnelle est source de conflit et de démotivation.

- Faire élaborer dans chaque ministère, à travers les Directions des Ressources Humaines, un plan de formation des agents. En effet dans les départements ministériels on est plus préoccupé à élaborer des documents des politiques de développement et la recherche des moyens pour les financer. Quant aux plans de formation (qui n’est pas une priorité pour le budget de l’Etat), ils en existent peu dans notre Administration. Or le développement d’un pays, la modernisation d’une Administration passe d’abord par la qualité des hommes. Cette qualité résulte de la formation. C’est donc dire que la formation, le recyclage ou l’actualisation des connaissances des agents est une condition sine qua non de la performance et de l’efficacité d’une administration. Investir dans la formation n’est pas une perte mais un atout. C’est ce qui a d’ailleurs instruit Tom PETERS à affirmer que : « Personne n’a jamais fait faillite parce qu’il dépensait trop en formation ».
- Doter le ministère en charge de la fonction publique des moyens matériels et financiers nécessaires pour lui permettre de prendre les actes d’intégration et d’engagement dans des brefs délais afin de pouvoir permettre le mandatement rapide des nouveaux agents.

- D’avoir un regard particulier sur les agents qui vont à la retraite sans avoir fait l’objet d’une décoration durant leur carrière. Car « La récompense du travail, du mérite et de l’effort est le moteur du dynamisme d’une société » affirmait Alain MADELIN.

SOURWEMA Xavier
Assistant en Gestion des Ressources Humaines
Sourwema.grh@gmail.com

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 14 avril 2016 à 23:41, par vérité no1 En réponse à : Démotivation des agents publics : Ce qu’en pense Xavier Sourwèma

    Merci à Mr Sourwema, c’est la vérité ! Les fonctionnaires souffrent mais ce n’est pas une raison de feinter le boulot ! On a vu le reportage du faso.net montrant Daouda Guinko sur son bidon ! Tout se trouve dans le coeur ! Sankara n’avait pas d’hélicoptère pour former les jeunes militaires, mais ils grimpaient les building du conseil !

  • Le 15 avril 2016 à 02:39, par Lavie En réponse à : Démotivation des agents publics : Ce qu’en pense Xavier Sourwèma

    Merci monsieur SOURWEMA. L’administration publique est l’organe d’actions du gouvernement qui est pilotée par le PM. Mais les fonctionnaires relèvent du ministre de la fonction publique. Il faut éviter la création des Mogo-puissant en exagérant le pouvoir de certaines autorités.
    Cette remarque n’enlève rien à la qualité de votre écris. J’ajoute des solutions possibles :
    - Préciser par une loi organique les fonctions politiques et les fonctions administratives ;
    - Faire élaborer des plans de carrières des fonctions administratives dans chaque ministère (les emplois spécifiques constitueront la charpente de ces plans de carrières) ;
    - Evaluer par semestre pour commencer les résultats atteints par Ministère et DG par rapport aux programmes d’activités. A la longue cette pratique pourra concerner les DR et les Directions centrales.
    - Tenir les conseils de discipline. Le ministre de la fonction publique a déjà donné des instructions sur cette question ;
    - Abroger la disposition retrograde interdisant le fonctionnaire à mener des activités rémunératrices en dehors de l’administration. (Certaines fonctions peuvent comporter des incompatibilités mais pas toutes). En Europe les agents ont souvent plus d’un emploi. L’essentiel est qu’ils fassent bien leur travail de chaque côté.

  • Le 15 avril 2016 à 04:58, par gangobloh En réponse à : Démotivation des agents publics : Ce qu’en pense Xavier Sourwèma

    Quelles que soient les richesses d’un pays , tout dépendra de la volonté de ses filles et fils . Tant que ces filles et fils seront des malhonnêtes, des voleurs,des corrompus, des paresseux, des jaloux, des hypocrites, ce pays restera sous-développé. Et c’est le cas de presque tous les pays africains . Ne passons pas le temps à critiquer et à réclamer un mieux être à l’état mais changeons de mentalité, chacun y gangrena.
    .

  • Le 15 avril 2016 à 05:34, par Nabab En réponse à : Démotivation des agents publics : Ce qu’en pense Xavier Sourwèma

    Bonjour

    Très bel article qui décrit des contraintes au dynamisme et à l’efficience de l’administration publique Burkinabè et propose des pistes de solutions qui pourraient être examinées par les structures compétentes. Contrairement au secteur privé, une bonne part des contraintes au niveau de la fonction publique est principalement liée aux défaillances de strategies de management et de leadership. Malheureusement les premiers responsables des départements ministériels soient ils ne sont pas informés de ces réalités ou soient ils n’y prêtent pas l’attention nécessaire. Toutefois, il convient de relever qu’il y a des cas où en dépit de ces limites, des femmes et hommes se battent quodiennement pour accomplir consciencieusement les missions à leur assignées. Pour ces agents, ils travaillent d’abord pour la satisfaction morale et publique. Leur humilité, leur persévérance dans le travail et la chance les aident à avoir une carrière professionnelle épanouie. Merci beaucoup Monsieur SOURWEMA.

  • Le 15 avril 2016 à 07:32, par MANE NONGAOUSGO En réponse à : Démotivation des agents publics : Ce qu’en pense Xavier Sourwèma

    bien dit mon GRH c’est triste et déplorable et j’ajoute que notre administration si elle continue dans cette lancée nous aurons pas de relève . c’est les mêmes qui ont droits à la formation et à la participation des ateliers .toujours les mêmes qui peuvent réfléchir et le grand nombre qui sont laisser pour les travaux, mais personne ne détient le monopole du savoir.

    vous vous imaginez que quelqu’un a son nom dans deux atelier qui se tient dans même temps. 1 responsable sur 100 s’approche aux agents qui fournissent plus d’effort pour comprendre la réalité.

  • Le 15 avril 2016 à 08:55, par Wendenmi En réponse à : Démotivation des agents publics : Ce qu’en pense Xavier Sourwèma

    Vérité, tu as raison mais Mr SOURWEMA n’a pas tord non plus. imagine dans un service 5 personnes partager le même ordinateur, imagine un homme marié sortir de l’école et passer 6 mois sans être mandaté, imagine qu’on demande à un agent de travailler avec un logiciel ( sigaspe par exemple) sur lequel il n’a jamais suivi une formation. sais-tu quelle boulette il peut commettre ? quand on parle de formation les gents pensent que c’est l’argent on veut. non ! c’est le perfectionnement. imagine un agent qui dépose son dossier de correction de salaire qu’il poursuit pendant presque un an. lourdeur administrative, manque de matériel, défaillance de tout le système. ça fait mal !

  • Le 15 avril 2016 à 09:57, par Fatim En réponse à : Démotivation des agents publics : Ce qu’en pense Xavier Sourwèma

    Si on pouvait permuter les fonctionnaires dans les boîtes privés, afin qu’ils sachent ce que c’est que travailler réellement avec ou sans moyen et obligation de résultat, les fonctionnaires comprendrons que la grande majorité d’entre eux (car certains heureusement travaillent réellement) ne travaillent pas, sont gâtés, ne sont pas productifs, développent la paresse en eux, la grande gueule, mettent le pays en retard etc, etc. On m’a tjrs dit d’intégrer le public pour aller me reposer, ce que j’ai refusé car je ne veux pas forger mon corps à cela et j’ai plein d’ambition. Un conseil, changez ne serait-ce que pour votre bien et surtout pour encourager le privé qui bosse dure, qui aide à renflouer les caisses pour contribuer à vous payer, afin de ne pas ajouter des frustrations avec multiples conséquences........Soyer un peu patriote SVP.

  • Le 15 avril 2016 à 10:04, par Kankelen En réponse à : Démotivation des agents publics : Ce qu’en pense Xavier Sourwèma

    Il fallait ajouter l’application strict des mesures disciplinaires. Dans le secteur privé, même la plus petite entreprise formelle dispose d’un règlement intérieur qui permet de sanctionner un employé en cas de manquement aux règles de convenances.
    Dans toute la fonction publique, malgré l’énormité d’une faute commise par un agent, aucune sanction ne lui est infligée. C’est l’une des grandes faiblesses de notre fonction publique.
    Autant les travailleurs reçoivent des décorations, méritent des avancements, autant ils doivent être sanctionnés en cas de faute.

  • Le 15 avril 2016 à 10:15, par leprospère En réponse à : Démotivation des agents publics : Ce qu’en pense Xavier Sourwèma

    Félicitation à toi Xavier pour ta contribution à un meilleur rendement des services publics !
    Vivement que la sagesse guide les autorités actuelles pour une action diligente selon ta vision et ta modeste contribution pour le bonheur de l’administration publique et des usagers.
    Comme un proverbe africain disait" Avant d’accuser l’enfant d’être fainéant, donne lui à manger et observe le à la suite", pour dire tout simplement mettez les agents dans les conditions minimales de travail et jugez les sur les résultats.
    Malheureusement, au Burkina on refuse de valoriser les compétences des agents et on veut qu’ils se surpassent pour produire des résultats en sacrifiant leur vie et celle de leur famille de telle sorte que certains n’hésitent pas à clamer haut et fort qu’être fonctionnaire au BURKINA c’est une malédiction.
    Vouloir une chose et son contraire ou utiliser les mêmes choses et attendre des résultats contraires est le propre des burkinabè.
    Si nous aspirons à un réel développement de notre cher pays et non au développement d’un groupuscule, ayons le courage de changer nos vieilles méthodes !
    VIVE LE BURKINA FASO ! VIVE LES FONCTIONNAIRES DU BURKINA !

  • Le 15 avril 2016 à 10:17, par oeil pour oeil dent pour dent En réponse à : Démotivation des agents publics : Ce qu’en pense Xavier Sourwèma

    Tout ce que tu as dit est vrai.
    Mais le vrai autre problème est l’ignorance des bénéficiaires de nos services. J’étais surpris un jour qu’un usager de mon service pense qu’il doit me payer pour le service que l’ETAT ME PAIE ! L’éducation civique d’abord pour tous et les faux employers rencontreront les plaintes des usagers et les textes réglementaires. LE MAL EST LA CORRUPTION ET LE FAIT QUE CHACUN EST PRESSE DE S’ENRICHIR !
    MAIS SACHEZ QUE NOS SYNDICATS EXAGERENT EN AIDANT LES FAUTIFS !
    Les premiers de la corruption est la santé maintenant, le savez vous ?

  • Le 15 avril 2016 à 10:28, par Responsabilté partagée En réponse à : Démotivation des agents publics : Ce qu’en pense Xavier Sourwèma

    Merci à l’auteur de cet article : il a touché du doigt les réalités de notre administration ; notre administration est trop politisée, très népotiste-copiniste et beaucoup clientéliste.
    - Politisée renvoie à népotiste-copiniste et peut-ètre clientéliste : on nomme un minister en tenant compte du bord politique qui est au pouvoir et auquel ledit ministre appartient.
    Celui-ci prend service dans une administration qui abrite des agents qu’il est venu trouver ; il ne les connait ni d’Adam ni d’Eve encore moins la compétence de tout un chacun. Que le ministre relève ou pas du Corps de l’Administration oû il a été nommé,il commence à faire confiance et à travailler avec les plus proches collabos:SG,DGs,DAAF,DRH ect. mais très vite le ministre va chercher à les remplacer-au mépris de leur competénce-par un copain fonctionnaire de mème bord politique recommandé peut-ètre par le parti ou tout simplement c’est un promotionaire de l’université ou un resortissant de meme village que le ministre ;alors que vont faire les responsables sortants ; surtout s’il s’avère que ceux qui viennent de les remplacer ne se montrent pas plus compétents ?
    - Dans la repartition du materiel : c’est là que le bas blesse le plus si je puis m’exprimer ainsi ; je suis surtout très remonté par la façon dont le materiel roulant est alloué dans les Services des départements en charge de la Sécurité : les véhicules flambands neufs sont alloués aux DGs- de l’armée,de la gendarmerie et de la police- blotis à Ouaga et Bobo-Dsso à ne rien faire avec ses engins alors meme que les agents-dans nos localités reculées-en ont le plus besoins eux qui sont le plus souvent au charbon de la défence ; dès fois,par manque de moyen, il leur faut 48 voire 72 heures pour joindre une localité oû des délinquants sont en train de sévir. pendant ce temps des 4x4 rutilantes remplies de carburants sont stationées devant leurs ministères ou Directions générales ; si ça se trouve c’est un des dysfonctionnements qui fait la part belle aux coupeurs de route.
    Mais l’arbre ne doit pas cacher la forèt:nous les petits agents avont notre part de responsabilité dans cette affaire ; parlant de la formation continue,il faut le dire,les agents ne sont plus motivés ou intéressés par des ateliers ou autres séminaires oû il n’y a pas de perdiem ; pire, si un ateleier est organisé avec perdiem,les fonctionnaires s’inscrivent à l’ouverture,ils disparaissent ensuite et reviennent à l’ouverture pour toucher leurs perdiem et le tour est joué.
    Parlant du matériel de l’Etat : remarquer comment l’eau est utilisée dans les départements minitériels:il n’est pas rare de voir quelqu’un-agent ou particulier-ouvrir le robinet d’un ministère se laver les pieds tout en laissant le robinet en trein de couler : il aurait utilize un bidon pou prendre un peu et se mettre de côté et laver ses piers que l’Etat aurait économisé quelque litres meme comme le sieur ne particioe au paiement de la facture ce n’est pa son problème.
    Ceci pour dire que de part et d’autre les responsabilités sont partagées.
    Web-master, please laissez passer mon message car c’est la première fois.

  • Le 15 avril 2016 à 12:21 En réponse à : Démotivation des agents publics : Ce qu’en pense Xavier Sourwèma

    merci beaucoup pour l’article. vraiment la réalité dans l’administration est choquant. il faut que nos autorités essaient de voir les nominations. METTRE LA PERSONNE QU’IL FAUT A LA PLACE QU’IL FAUT est un élément important pour la bonne marche du travail dans l’administration. la nomination ne doit pas être politique mais capable, former pour ce domaine.

  • Le 15 avril 2016 à 15:05, par le che En réponse à : Démotivation des agents publics : Ce qu’en pense Xavier Sourwèma

    La fonction publique a mal a sa gouvernance.Comme dirai l’autre,le poisson pourrit toujours par la tête.Le gouvernement gagnerait a mené une véritable enquête de moralité avant toute nomination.Avant,le respect de la hiérarchie s’imposait à tout agent de la fonction publique,pour la bonne raison raison que la

  • Le 15 avril 2016 à 15:57, par MANE NONGAOUSGO En réponse à : Démotivation des agents publics : Ce qu’en pense Xavier Sourwèma

    je répond à Fatim en lui disant que j’ai fait 10 ans dans le privé avant d’intégrer la fonction publique. et dieu seule sait comment tu as eu ton boulot dans le privé. de grâce ne nage dans une eau qui n’est pas la sienne.

  • Le 15 avril 2016 à 16:06, par le bas bless En réponse à : Démotivation des agents publics : Ce qu’en pense Xavier Sourwèma

    Merci à monsieur Sourwèma d’avoir éplucher la question. Qu’est ce qu’on n’a pas vu dans ce pays ? la répartition des moyens se fait suivant la bobine et l’humeur de celui que l’on a en face ; et mieux on donne deux par la main droite et on retire un par la main gauche. Car c’est tout un système soit vous êtes le bon petit alors vous avez tout soit, le chien a abattre et là à vous les charges, les formations n’en parlons pas. C’est pourquoi, il est nécessaire que le premier responsable ait assez d’étoffes pour ne pas succomber au charme de ceux qui viennent lui raconter n’importe quoi et n’importe comment pour un intérêt quelconque à sauvegarder.
    En réalité, quelquefois ce n’est pas un manque de moyens mais la cupidité des gens et la mal gouvernance qui chargent l’Etat de tous les maux. Mais en fait, l’Etat est quelque fois défaillant, mais reconnaissons que c’est la méchanceté de l’homme (surtout burkinabè , c’est bête mais comme çà) qui aggrave la situation de l’ETAT.

  • Le 15 avril 2016 à 16:33 En réponse à : Démotivation des agents publics : Ce qu’en pense Xavier Sourwèma

    Fatim tu as surement raison, il faut fermer la Fonction publique pour que vous les privés qui sont les vrais travailleurs développent le Burkina. Il faut fermer les écoles publiques, les hôpitaux, les services de polices avec tous les autres services , pour que vous les Zorro du travail fassent le nécessaire. Dans un pays il faut du tout pour que ca marche et croyez moi il y’a des publics qui travaillent plus que des privés malgré qu’ils n’ont pas le tiers de leur salaire. Pour ta gouverne sache que dans tout travail humain privé ou public , l’efficacité = le produit des moyens x la compétence x la motivation. Appliquer cette règle dans toute activité et vous aurez des résultats. c’est universelle et c’est aussi simple que ca.

  • Le 15 avril 2016 à 16:59, par vérité no1 En réponse à : Démotivation des agents publics : Ce qu’en pense Xavier Sourwèma

    Merci à Fatim d’avoir dit la vérité ! Quant je faisais mon bac dans les années 80, j’ai failli rater mon examen pour avoir dit la vérité à une dame au palais de justice ! Rapellons que les candidats au bac ont besoin d’un casier judiciaire pour compléter leur dossier ! Un jour, je débarque au palais de justice pour retirer mon casier judiciaire avant d’aller en classe, à ma grande surprise, les Tanties se vendaient des chaussures, des robes et autres, je ne pouvais pas contenir ma colère, j’ai crié pour dire que s’ elles ne veulent pas travailler, elles peuvent se faire remplacer, erreur de gaou, il ne fallait pas ça ! Elles ont mémorisé mon visage, je reviens une semaine après dans un boubou pour passer inaperçu, elle m’ont fait savoir que je ne peux pas avoir ça ! Je reviens une troisième fois, rien ! La date limite courait et rien ! J’étais obligé de passer en haut pour me faire livrer mon casier judiciaire ! Avec le changement, on espère que la fonction publique va changer également !

  • Le 15 avril 2016 à 17:36, par Sambiga En réponse à : Démotivation des agents publics : Ce qu’en pense Xavier Sourwèma

    merci pour votre pertinente analyse. vous savez que c’est le copinage et l’intérêt égoiste qui demotive les agents. bcp de DG ne connaissent pas la place qu’occupe les ressources humaines dans le développement d’une entreprise. vous allez constatez un agent qui occupe un poste pendant plus de 8 ans sans promotion, et en plus on fait nommer des directeurs moins gradés que lui, croyez vous que ce dernier se donnera au travail ? cest une réalité dans les EPE ou un B commande un A souvent un C . ou bien on amène un protégé ( parent) et on le propulse directeurs sans expérience.
    Donc plus de justice et d’équité dans la gestion du personnel sinon les nominations de copains et de coquins risque de bouleverser la paix qui nous est tous chère.

  • Le 15 avril 2016 à 17:41 En réponse à : Démotivation des agents publics : Ce qu’en pense Xavier Sourwèma

    Merci Mr Sourweba. Vous, vous etes un vrai intello. Votre analyse est impecable. Dommage au lieu de cela l’actuel gouvernement a pris service et ne fait que proférer des menaces sans reconnaissance du merite de beaucoup de travailleurs. A l’ecouter on se rend compte qu’on un pouvoir antitravailleur.

  • Le 15 avril 2016 à 18:12, par elguiros En réponse à : Démotivation des agents publics : Ce qu’en pense Xavier Sourwèma

    Merci pour ce écrit c’est une situation très déplorable,j’en veux pour preuve,une des sources de démotivation des agents(le manque de connexion récurrentes sur le résina la connexion par le wimax dans les ministères afin de traiter correctement et a temps les dossiers.Il faut des systèmes informatiques adaptés et performantes pour ces agents qui souffrent dans les bureaux sans climatiseurs et sans connexion.

  • Le 16 avril 2016 à 00:16, par Flanzon En réponse à : Démotivation des agents publics : Ce qu’en pense Xavier Sourwèma

    Voila qui est bien dit. On reconnait en vous un agent formé en gestion des ressources humaines. Mais cette belle intention d’interpellation aura-t-elle une oreille, pour ne pas dire un regard attentif ?

  • Le 16 avril 2016 à 01:12, par Jeunedame seret En réponse à : Démotivation des agents publics : Ce qu’en pense Xavier Sourwèma

    Xavier tu as tout dit ; mais nous sommes au Faso. Défaut de patriotisme et d’intégrité. Tout le monde est malhonnête ; du vigile au président. Mieux vaut valoriser les curriculums vitae des employés et patrons ; insister sur leurs implications sociales, pour connaitre leurs expériences avant de les placer. Et garder la sanction de radiation comme menace sur toutes les têtes.

  • Le 16 avril 2016 à 11:52, par yel baoda En réponse à : Démotivation des agents publics : Ce qu’en pense Xavier Sourwèma

    ce qui arrivent aux fonctionnaires, c’est tres bien pour eux. je n’ai jamais vu ou entendu un centrale syndical mettre ces questions au devant de ses preoccupations. tout ce que mr Sourwema a évoqué ici a toujours été mis au second plan. Quand on entend qu’il y’a grève, c’est soit pour ogmentation de salaire, indemnités specifique, statut particulier.....rien que pour des raisons pecuniers. C’est à dire que le fonctionnaire est prêt à travailler dans la poussière, avec des chauves souris au bureau, assis sur des chaises metaliques a trois pieds, travailler dans les conditions extremement dure,..... ce n’est pas un problème tant qu’on lui fera la promesse d’une ogmentation de 4500 fcfa le mois. Que voulez vous ?

  • Le 18 avril 2016 à 08:48, par halto En réponse à : Démotivation des agents publics : Ce qu’en pense Xavier Sourwèma

    Bien dit Mr SOURWEMA. Moi je suis en service dans une direction Régionale où la majeure partie de ces problèmes sus-cités existent. Nous avons par exemple un sérieux problème avec nos installations électriques (compteur électrique ne supporte pas les installations ; installations électriques elles-mêmes vétustes avec des câbles extrêmement détériorés et à ciel ouvert, système de climatisation quasi inexistant, ventilation lamentable car quasiment non fonctionnelle... les problèmes sont nombreux... Et nous avons touché l’administration ((DAF et SG de notre ministère, MEFD à travers la DRB de notre région tout cela à travers des écrits avec des devis et avis des techniciens (SONABEL et Privés) un DEVIS GLOBAL EN DESSOUS DU MILLION DE FCFA) de 2013 à nos jours sans gain de cause... Bref ! c’est dire que je partage ENTIEREMENT votre ANALYSE de la situation.

    Beaucoup reste à faire....

  • Le 21 avril 2016 à 08:36, par oeil pour oeil dent pour dent En réponse à : Démotivation des agents publics : Ce qu’en pense Xavier Sourwèma

    Ouf, ce n’est pas sur que les ministres des finances et de la fonction publique vont lire ces écrits.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina Faso : Justice militaire et droits de l’homme
Burkina Faso : La politique sans les mots de la politique
Le Dioula : Langue et ethnie ?