Il y avait 20 récipiendaires pour plusieurs agrafes. Quatre en arts graphiques et plastiques, un en cinématographie, et quinze dans la catégorie Musique et danse. Des médailles sur la poitrine. Ils le doivent à leur engagement, chacun dans son domaine, à hisser la culture Burkinabè, ici et ailleurs.

Pour le ministre de la culture, des arts et du tourisme, ces 20 récipiendaires se sont investis dans la promotion de notre âme, c’est-à-dire notre culture. « Nous sommes fiers de les honorer et c’est l’appel que nous lançons à tous ceux qui sont dans cette filière afin qu’ils s’investissent davantage dans la promotion, dans la valorisation de notre culture ».

Pour le fabricant de mode, chef d’entreprise, François Yaméogo, alias François 1er , c’est une journée qui marque la reconnaissance de la mode au Burkina. Avec lui, deux autres acteurs du domaine ont été décorés avec agrafe Arts graphiques et plastiques.

« A partir d’aujourd’hui, on peut dire que la mode a sa reconnaissance, sa place dans l’économie et la culture du pays. Elles (Ndlr. Les autorités) ont mis du temps, mais ont compris. Il est temps maintenant de mettre des plans d’actions et de se réunir pour développer ce secteur pour apporter un plus dans l’économie », s’est-il réjoui. Pour lui, le pays a à gagner en soutenant la mode parce que poursuit-il, le vêtement est le meilleur ambassadeur d’un pays.

« Le vêtement voyage, c’est par lui qu’on détermine la personnalité d’une personne, qu’on détermine la culture d’un pays, il n’y a rien de plus communicatif que le vêtement, qu’un habit. C’est culturel et c’est économique ».

Quand à Ali Diallo responsable de Umane Culture, promoteur de Ouaga Hip Hop, fait chevalier de l’ordre du mérite avec agrafe Musique et danse, la médaille appelle à plus d’actions et invite à relever des défis. « La culture a de moins en moins de soutiens financiers. Maintenant c’est de trouver les moyens autres que les subventions pour créer une industrie qui génère de l’argent, sinon on est obligé de fermer. Il faut trouver les créneaux pour faire du business dans la culture, au lieu d’aller toujours tendre la main », professe le nouveau chevalier.

Propos de quelques récipiendaires

Séraphine Bancé, Chantre, « C’est avec une très grande joie que j’accueille cette distinction, ça fait plusieurs années que nous sommes dans le domaine, nous apportons notre pierre au développement du pays à travers la louange et l’adoration du seigneur. C’est une grâce pour nous d’être reconnu en ce jour. Je remercie l’Etat burkinabè et le ministère de la culture. Que Dieu les bénisse et protège encore le Burkina Faso et déverse sa paix sur le pays. C’est un témoignage qui me donne le courage de persévérer encore mieux ».

Dicko Hamadou, artiste musicien, instituteur, assistant culturel de la province du Séno, « Je remercie la nation entière, et les deux petites filles qui étaient mes choristes et grâce à qui je suis devenu lauréat en 1998 et en 2000 à la SNC. Cette décoration va m’apporter plus d’inspiration pour le futur. Quand on fait ce travail, il faut toujours creuser. Nous allons continuer. Ça a été long, mais la vie étant un combat, ceux qui se battent gagnent. C’est un couronnement, on le prend avec bon cœur et des vibrations positives. En tant qu’artistes, le gouvernement doit continuer à travailler pour la promotion de la culture et les artistes ».

Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net