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Patrice Talon : Appelez-le désormais « Son Excellence Monsieur le Président du Bénin »

Publié le mardi 22 mars 2016 à 23h48min

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Patrice Talon : Appelez-le désormais « Son Excellence Monsieur le Président du Bénin »

La rupture avec le système de gouvernance du président Yayi Boni est consommée. Ce 21 mars 2016, Patrice Talon a emporté haut la main, le second tour de l’élection présidentielle avec 65,39 % des voix.

Les béninois se sont passionnés pour cette élection. Près de 4,7 millions d’électeurs ont participé au scrutin national soit un pourcentage de 65,57%. Arrivé en tête lors du premier tour, le candidat de l’alliance république a été largement devancé par l’homme d’affaires Patrice Talon avec 65,39% des voix contre 34,61% pour le premier ministre Lionel Zinsou. Ces résultats officiels doivent encore être confirmés par la Cour Constitutionnelle, même s’il est peu probable que les résultats définitifs soient différents. Lionel Zinsou ayant déjà reconnu sa défaite.

La victoire de Patrice talon reflète clairement un rejet du parti de la « continuité » et de la gouvernance de Yayi marqué par bien des scories dont des soupçons de corruption. Toutefois, il s’agit avant tout d’une victoire de l’homme qui a su incarner cette coalition de la rupture. Le candidat du « nouveau départ » s’est imposé tout d’abord par son profil d’entrepreneur et de gestionnaire, présentant ces qualités comme autant d’atouts pour diriger le pays. Patrice Talon a su mener une campagne efficace et discrète sur le terrain, promettant de faire un seul mandat s’il est élu. Le mot « rupture » est devenu son leitmotiv. A cela s’ajoute, l’autre thème-phare de la campagne : l’indépendance de la Justice.

Soutenu par 24 candidats du premier tour réunis au sein de la « coalition de la rupture », il a affirmé sa détermination à agir pour s’attaquer aux problèmes récurrents du Bénin parmi lesquels un taux de chômage élevé et une économie fragilisée par le ralentissement au Nigeria, l’un de ses principaux partenaires commerciaux. Très influent, Patrice Talon a financé les deux campagnes électorales du président Boni Yayi avant de se brouiller avec le chef de l’Etat béninois en 2012 et de s’exiler en France. Il est alors accusé d’avoir détourné 18 millions d’euros de deniers publics et d’une rocambolesque tentative d’assassinat du président.

Ce qui n’a pas marché chez le candidat Zinsou

A Cotonou, l’homme cristallise les passions. Beaucoup le perçoivent comme un « candidat imposé par la France », un « parachuté » qui ne maîtrise pas les réalités d’un pays qu’il connaît mal, quand ils ne reprochent pas à ce métis sa couleur de peau, trop claire à leur goût. Si Lionel Zinsou a tout fait pour donner à sa campagne une couleur locale, troquant ses costumes sombres pour de grands boubous blancs, cet argument a été abondamment utilisé par ses adversaires du premier tour et est aujourd’hui repris par l’entourage de son rival, Patrice Talon. Ce sentiment anti-français des Béninois a pesé lourd dans les urnes ce dimanche.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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