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Santé de la reproduction : Un projet pour améliorer les droits des adolescents

Publié le vendredi 18 mars 2016 à 00h20min

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Santé de la reproduction : Un projet pour améliorer les droits des adolescents

Les statistiques en matière de problème de santé des adolescents et des jeunes traduisent une situation assez préoccupante au Burkina Faso. Le taux de fécondité des adolescentes de 15-19 ans est de 11% et chaque année, un tiers des grossesses se termine par un avortement non sécurisé. En vue d’améliorer la santé sexuelle et reproductive des jeunes, Plan international Burkina Faso, en collaboration avec Plan international Suède, a mis en œuvre le projet « Eliminer les obstacles aux droits à la santé sexuelle et reproductive des adolescents et des jeunes dans les zones d’intervention de Plan international Burkina Faso ». Prévu pour une durée de 3 ans, le présent projet a un budget estimé à environ 337 536 000 FCF. La cérémonie de lancement a été présidée par le gouverneur de la région du Centre-nord, ce jeudi 17 mars 2016 à Kaya.

« Tous les individus y compris les adolescents et les enfants sont égaux en droit et dignité en matière de santé de la reproduction ». Tel est l’un des principes de base en matière de santé de la reproduction adopté au Burkina Faso. C’est d’ailleurs dans cette perspective que s’inscrit le projet « Eliminer les obstacles aux droits à la santé sexuelle et reproductive des adolescents et des jeunes » initié par Plan international Burkina Faso. Ce projet a été élaboré avec l’appui des services spécialisés des ministères de la santé, de l’éducation nationale et celui de la solidarité nationale et de la femme.

La région du Centre-nord, selon la présidente de la cérémonie, Nandi Somé Diallo, est confrontée à de nombreux problèmes qui compromettent son avenir. Elle en veut pour preuve les grossesses non désirées (environs 150 cas, en 2014, en milieu scolaire), le VIH/SIDA et la toxicomanie. A l’entendre, ces problèmes sont aggravés par les partenaires sexuels multiples, le lévirat, les rapports sexuels précoces, la toxicomanie, la prostitution et la floraison des débits de boissons. De plus, a-t-elle insisté, « l’insuffisance d’offre de services de santé de la reproduction adaptés aux adolescent(e)s, la faible utilisation des méthodes contraceptives par les jeunes (…), contribuent également à la situation précaire de l’état de santé de la frange des 10 à 24 ans ».

Face à cette situation, des mesures salvatrices ont été adoptées par le gouvernement pour faciliter la promotion de la santé sexuelle et reproductive des adolescents et des jeunes. Cependant, Mme Diallo pense que l’Etat à lui seul ne peut relever les défis sans l’appui de ses partenaires. C’est pourquoi, elle a remercié Plan international Burkina Faso et Plan Suède pour le financement du projet, car, il permettra d’obtenir des résultats probants. Egalement, le gouverneur de la région a invité les parents à jouer leur partition dans l’éducation des enfants, avant d’exhorter les jeunes à être artisan du changement dans les comportements qui mettent en danger leur santé.

Combler les déficits en matière de droits

Et Daniel McCormick, le directeur des programmes de Plan international Burkina Faso d’emprunter la même trompette : « Si nous continuons à ignorer les droits des adolescents et des jeunes en matière de sexualité et de reproduction, l’impact sur leur santé, sera négatif. Sur les plans social et économique aussi, les conséquences seront les échecs/abandons scolaires, les bas niveaux d’instruction, le chômage, le manque d’accès aux ressources et la pauvreté ». Avant de se pencher sur les grandes lignes du projet. « Ce présent projet a été acquis grâce à un financement de l’agence suédoise de développement international et va couvrir 3 années (Janvier 2016- 31 décembre 2018). Il a un budget de 337 536 000 FCFA et sera mis en œuvre dans les régions du Sud-ouest, du Centre-nord et du Centre-est soit douze districts sanitaires et une population cible indirecte de 594 380 jeunes âgée de 10 à 19 ans » a conclu M. McCormick.

Quelle est la population cible du projet ?

Selon le coordonnateur santé de la région du Centre-nord Plan international, Dr Issa Siribié, le public cible sont les adolescents issus du milieu scolaire et ceux qui ne le sont pas. Egalement, il y’a les groupes spécifiques, c’est-à-dire les adolescents qui sont victimes de handicap. « Nous avons même décidé de traduire les modules en langage de signe pour les adolescents qui n’entendent pas afin qu’ils puissent eux aussi bénéficier de renforcement de capacité pour faire face à ces fléau qui minent la jeunesse actuellement » a expliqué M. Siribié.

En marge de la cérémonie de lancement, le Dr Seindira Magnini a fait une présentation des résultats de l’étude de base du projet à l’assistance. A cet effet, il est ressorti que les niveaux de connaissance de l’existence de la contraception sont connus par les adolescents même si la pratique demeure toujours faible. De plus, il y’a une distinction sensible entre le Sud-ouest, où les jeunes sont plus informés que le Centre-nord.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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