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Scolarisation accélérée : Le pays de la Teranga veut s’inspirer du modèle burkinabè

Publié le mercredi 9 mars 2016 à 01h55min

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Scolarisation accélérée : Le pays de la Teranga veut s’inspirer du modèle burkinabè

Dix ans après sa mise en œuvre au Burkina Faso, la stratégie de scolarisation accélérée/Passerelle (SSA/P), initiée par la Fondation Stromme, attire la curiosité des acteurs de l’éducation du pays de la Téranga. Présente au Burkina Faso depuis le 6 mars, une délégation sénégalaise conduite par Rokhaya Niang, a effectué une visite dans le Sanmatenga puis dans le Namatenga afin d’apprécier cette stratégie qui se défend bien sur le terrain de l’avis des acteurs. De Boulhiba à Zeguedeguin en passant par Nioundougou, les visiteurs ont échangé avec les communautés et les animateurs des centres passerelles.

Pour la première étape de leur marathon, la mission a largué ses amarres à l’école primaire de Boulhiba, village situé à 75 km de Kaya, chef-lieu de la province du Sanmatenga. Dans cette localité, une seconde chance est possible pour les 20 élèves (18 non scolarisés et 2 déscolarisés) placés sous la coupe de l’animateur Bamogo Boureima. Parmi les apprenants figurent la petite Sawadogo qui rêve de devenir institutrice Mamouna et le petit Yaméogo Salfo qui entend faire, un jour, carrière dans l’Armée. La première n’avait jamais mis les pieds à l’école tandis que le secondavait décroché pour des raisons de santé. Ces deux catégories d’enfants, à savoir les déscolarisés précoces et les non-scolarisés sont la cible de la stratégie de scolarisation accélérée/passerelle.

La SSA/P une alternative

Depuis 2006, le Burkina Faso promeut cette formule éducative du « faire faire » et selon le point focal terrain, Dominique Sanou, elle se défend assez bien. D’où la visite d’une délégation sénégalaise conduite par Rokhaya Niang, directrice de Cabinet du Secrétariat d’Etat à l’alphabétisation et à la promotion des langues nationales. L’objectif de cette délégation est de s’inspirer de l’exemple burkinabè afin de mettre en place un programme prenant en charge les exclus du système scolaire sénégalais. Selon Rokhaya Niang, une étude de l’UNICEF au pays de la Téranga a révélé que près 1.5 million d’enfants étaient hors de l’école. Ces chiffres seraient, à l’en croire, en deçà de la réalité. Certes, il existe de modèles de prise en charge de jeunes exclus mais ces stratégies ne permettent pas, en un temps réduit de réintégrer les enfants dans le circuit de l’éducation formelle. La SSA/P pourrait être l’alternative pour ce pays de remettre les enfants sur les rails de l’éducation.

Une stratégie qui « rassure »

Au cours de la visite, la mission a longuement échangé avec les communautés de Boulhiba et Nioundougou qui n’ont pas manqué d’exprimer leur fierté et leur gratitude pour ce temple du savoir ouvert grâce à l’appui de l’UNICEF et ses partenaires. Cette « deuxième chance » en faveur des enfants, les parents veulent la saisir en s’impliquant dans la bonne marche du centre. C’est ainsi que la mission a salué cet effort de mise en place d’une cantine pour offrir un repas aux jeunes apprenants. Sur le terrain, les acteurs présentent un engouement certain et Rokhaya Niang conclu que « la stratégie est intéressante et rassure ».

« Il faut passer à la vitesse supérieure »

La supervision des centres à Boulhiba et à Nioundougou relève de l’association nationale de la traduction de la Bible et de l’alphabétisation, partenaire de mise en œuvre de l’UNICEF. Ouédraogo Yamkay dit « Francis » est l’un des superviseurs chargé de se rendre trois fois dans le mois dans les centres placés sous sa responsabilité. Il apporte un appui-conseils et pédagogique aux animateurs des centres. Des difficultés techniques, il n’en manque pas et Francis a plaidé pour que l’Etat fournisse le matériel en abondance car « les enfants utilisent beaucoup les cahiers, la craie et les stylos ». « Il faut passer à la vitesse supérieure », soutient Dominique Sanou en espérant que d’autres acteurs stratégiques emboiteront le pas de l’UNICEF aux côtés de l’Etat pour répandre la stratégie à grande échelle sur le territoire national.

Herman Frédéric BASSOLE
Lefaso.net

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