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Humanitaire : Le HCR peaufine sa vision stratégique 2017 à 2018

Publié le mercredi 9 mars 2016 à 01h57min

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Humanitaire : Le HCR  peaufine sa vision stratégique 2017 à 2018

Le haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) dresse les réalisations de l’année 2015, présente les activités de l’année en cours et projette les actions pour 2017 et 2018. Cet exercice, fait autour d’un atelier ce lundi 7 mars 2016 à Ouagadougou, a regroupé l’ensemble des acteurs et partenaires de l’organisation. Il a été placé sous le haut patronage du ministre des affaires étrangères, de la coopération et des Burkinabè de l’Extérieur.

L’éclatement du conflit au Mali en 2012 a occasionné l’arrivée de plusieurs milliers de réfugiés sur le territoire burkinabè. Selon la représentante HCR au Burkina, Gogo Hukportie, à la date du 31 janvier 2016, 33 844 réfugiés, majoritairement maliens, bénéficiaient de la protection et de l’assistance de son organisation. « Cette année, de nombreux défis se présentent encore, requérant de nous plus d’innovations et de créativité pour en faire face. Il s’agit notamment des défis liés à la sécurité, aux ressources financières, à l’assistance et à la protection des réfugiés », a situé la représentante du HCR, Gogo Hukportie ; soulignant donc l’importance de l’atelier qui est de discuter et de définir ensemble les grandes lignes des projets à mettre en œuvre au profit des populations relevant du mandant du HCR à savoir, les réfugiés et les personnes apatrides ou à risque d’apatride au Burkina.
Elle a fait observer que, malgré les accords de paix signés, les efforts et tractations en cours entre les protagonistes pour un retour à la paix et à la sérénité totales au Mali, la crise n’a pas véritablement connu son dénouement définitif. « Ceci, ajouté à l’insécurité liée aux violences et attaques djihadistes dans le pays, contribue à freiner tout élan de rapatriement volontaire organisé des réfugiés dans un avenir proche », analyse-t-elle avant de témoigner sa reconnaissance au gouvernement burkinabè qui, ‘’malgré les défis sécuritaires, politiques et économiques, ne s’est pas lassé d’abriter ces réfugiés ainsi que d’autres demandeurs d’asile sur son territoire’’.
Dans la perspective 2017 à 2018, l’organisation humanitaire entend renforcer son approche participative et inclusive, inscrite dans sa vision de 2016, en mettant en pratique l’assistance monétaire « Cash-Based Intervention en anglais », qui confère aux réfugiés une certaine responsabilité vis-à-vis de leur bien-être familial.

‘’ La crise malienne ne doit pas tomber dans les oubliettes ! ‘’

« Nous entendons mettre plus l’accent sur leur autonomisation, en promouvant et en renforçant la mise en œuvre de projets de résilience, de moyens de subsistance et des projets d’environnement dont l’électrification des camps qui contribueront à compenser et à améliorer considérablement leurs conditions de vie  », a annoncé Gogo Hukportie avant de préciser qu’un accent sera mis sur la mise en œuvre des projets des jeunes dans l’optique de mieux promouvoir et renforcer la cohabitation pacifique entre les réfugiés et les populations hôtes.
« Toutefois, il s’avère que la mise en œuvre de cette approche requière une intégration locale temporaire des réfugiés. Aussi, envisageons-nous, en bonne collaboration avec le gouvernement du Burkina, explorer les possibilités d’aller vers une alternative aux camps qui ne concentrera plus les réfugiés. Pour ce faire, nous prévoyons favoriser davantage le partenariat stratégique avec les autres agences des Nations-Unies, et œuvrer à l’implication des acteurs du développement dans cet élan d’autonomisation. Etant entendu que ces actions profiteront aussi bien aux réfugiés qu’aux populations autochtones burkinabè, nous envisageons le renforcement des capacités des structures de l’Etat, en vue de favoriser une rétrocession progressive de certaines de nos infrastructures, notamment les centres de santé et les écoles aux autorités locales  », a expliqué la représentante du HCR, Mme Hukportie.
Elle a en outre relevé que depuis 2014, le HCR et la CEDEAO sont engagés dans une « farouche lutte » pour l’éradication de l’apatride en Afrique de l’Ouest à l’échéance de 2024. C’est pourquoi, s’inscrivant dans la même dynamique, le HCR compte saisir l’opportunité du recensement général des populations du Burkina prévu cette année, pour identifier la tranche de population à risque d’apatride afin de les assister dans l’obtention des documents légaux et éviter ainsi qu’elle devienne apatride avec les conséquences que cela implique.

‘’L’engagement de l’Etat burkinabè aux côtés des réfugiés sera toujours de mise’’

Elle a également dévoilé que sa structure poursuivra son plaidoyer auprès de l’Etat burkinabè pour son adhésion à la Convention de 1961 qui porte sur la diminution de l’apatridie dans le monde.
Pour le représentant du coordonnateur-résident du système des Nations-Unies, Jean Charles Dei, le plan qui verra le jour à l’issue de l’atelier prend en compte toutes les composantes vitales qui militent pour le bien-être vital. Il s’agit entre autres de l’eau, la nourriture, la santé, l’énergie, l’éducation, le logement. Selon lui, à l’heure où les crises dans le monde se multiplient, celle au Mali est de moins en moins médiatisée. Une situation qui, selon lui, interpelle tous. Il a réitéré la volonté du système des Nations-Unies à œuvrer aux côtés du gouvernement burkinabè pour une gestion efficiente de la situation des réfugiés, particulièrement des maliens installés au Burkina.
Le ministre des affaires étrangères, de la coopération et des Burkinabè de l’Extérieur, représenté par son directeur de cabinet, a, pour sa part, souligné que le Burkina accueille des réfugiés sur son territoire depuis plus de 25 ans ; relevant que le pays, partie prenante des conventions régissant la gestion des réfugiés, travaillera toujours à respecter ses engagements internationaux.
Pour mémoire, l’UNHCR a pour mandat principal de conduire et de coordonner l’action internationale de protection et d’assistance des réfugiés et, dans une certaine mesure, des personnes déplacées à travers le monde.
Depuis 1974, il a également reçu le mandat d’accompagner les gouvernements dans la lutte pour l’éradication de l’apatride, un fléau qui refrène le développement des sociétés.

Oumar L. OUEDRAOGO
(oumarpro226@gmail.com)
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