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Journée de la femme : C’est par l’éducation qu’elles défendront leurs droits

Publié le mardi 8 mars 2016 à 01h39min

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Journée de la femme : C’est par l’éducation qu’elles défendront leurs droits

Depuis 1975, le 08 mars de chaque année, les femmes de partout dans le monde célèbrent la Journée internationale de la femme. Une occasion pour elles de marquer une pause et se remémorer le véritable parcours du combattant qu’elles ont mené pour revendiquer leurs droits légitimes et parvenir à convaincre les États d’adopter différents instruments nationaux et internationaux de lutte contre toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.

Chaque année, elles commémorent cette journée en organisant différentes manifestations festives, projections de films, colloques et conférences... pour échanger sur l’évolution des droits des femmes et surtout pour rappeler à l’humanité que malgré les avancées notables dans la reconnaissance des droits des femmes et l’amélioration de leurs conditions de vie, obtenues de haute lutte, rien n’est acquis et coulé définitivement dans le béton. Il s’agit d’un combat de tous les jours que celui de plaider en permanence pour la promotion de l’égalité des droits et des chances entre les hommes et les femmes à travers le monde.

Le thème de la Journée de 2016 est : « Planète 50-50 d’ici 2030 : franchissons le pas pour l’égalité des sexes ». En effet, les Nations unies imaginent un monde en 2030 où toutes les femmes disposeront d’opportunités et de droits égaux. Pour atteindre cet ambitieux objectif, il est demandé aux gouvernements des États membres de prendre des engagements nationaux destinés à combler les inégalités entre les sexes, notamment en prenant des mesures législatives, en élaborant des politiques publiques et surtout en investissant massivement pour franchir ce pas.

L’instrument par excellence que les gouvernements devraient utiliser pour faire avancer l’équité et l’égalité des sexes, et ainsi assurer le respect de leurs engagements internationaux à l’égard de la femme, est la mise en œuvre effective de l’Agenda de 2030 fixant les 17 nouveaux Objectifs de développement durable (ODD) qui favorisent l’autonomisation des femmes.

Il est important de rappeler ici qu’en vertu du droit international en général et des Pactes internationaux relatifs aux droits civils et politiques, et aux droits socioéconomiques et culturels, les droits de la femme et l’égalité des sexes relèvent des droits de l’homme qui sont enchâssés dans les différents traités internationaux et contraignants, tels que la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW). La grande majorité des États signataires de cette Convention ont également ratifié la Convention (C-100) de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) relative à l’égalité de rémunération, entre la main-d’œuvre masculine et féminine pour un travail de valeur égale.

Même combat, mais victoire à deux vitesses

Si dans les pays développés, les conditions de base essentielles à l’affirmation de l’égalité des droits, notamment en ce qui concerne le droit d’accès à l’éducation, à la formation et à un travail décent, l’accès aux soins de santé adéquats et au choix relatif à la santé reproductive ; si des pas de géant ont été franchis dans la voie de l’affirmation des droits civils et politiques, socioéconomiques et culturels des femmes ; si des progrès notables ont été accomplis notamment les droits de participer à la prise de décisions démocratiques dans tous les domaines : politique, économique, social et culturel... ; il n’en est pas ainsi pour des nombreuses femmes de pays en développement où le statut et la condition de la femme sont parfois en contradiction évidente avec des engagements internationaux souscrits par leurs États.

Indépendamment des difficultés d’ordre économique que cela pose aux pays en développement de réaliser les droits socioéconomiques et culturels de leurs populations en général et des femmes en particulier, il y a également un manque de volonté politique pour faire évoluer concrètement le statut et la condition de la femme sur les plans juridique, politique, socioéconomique et culturel.

En Afrique notamment, des nombreuses femmes sont victimes, quotidiennement, des facteurs socioculturels qui perpétuent les inégalités et la discrimination fondées sur le sexe. Ces facteurs socioculturels couplés avec le manque d’éducation et d’information sur les droits en matière de sexualité et de reproduction notamment, affectent sérieusement les droits des femmes de décider librement si elles veulent ou non avoir des enfants, quand et combien.

Passer des paroles aux actes

Pour franchir le pas de l’égalité des sexes en 2030, il est indispensable que les gouvernements du Nord comme du Sud assument pleinement leurs engagements financiers pour éliminer toutes les formes de discrimination et de violence à l’égard des femmes. En effet, on a souvent comme l’impression qu’il y a manifestement un manque de cohérence entre les engagements pris et les moyens alloués pour leur mise en œuvre effective, et ce, conformément aux dispositions contenues dans les principaux instruments ratifiés par les États, pour réaliser l’égalité entre les femmes et les hommes.

On ne le dira jamais assez, le manque d’éducation et de formation est un obstacle majeur à l’épanouissement de la femme. Il y a une évidence indiscutable que faute d’éducation suffisante, nombreuses femmes sont à la fois victimes de discrimination, de violence fondée sur le sexe et de violation de leurs droits et libertés fondamentaux.

Ce qui nous pousse à croire qu’il y a un lien direct facile à établir entre le manque d’éducation et de formation, la discrimination faite à la femme, la violence fondée sur le sexe, et la violation des droits et libertés fondamentaux de la femme. Et que, c’est par l’éducation et la formation que l’on pourrait briser cette quadrature du cercle qui porte atteinte à l’intégrité physique et mentale de la femme, contribue à son enfermement dans le rôle subordonné, et la maintient ainsi dans l’extrême pauvreté.

Le rôle traditionnel que jouaient jadis les hommes et les femmes dans la société est en train d’évoluer considérablement, tout comme la structure familiale. Il est donc nécessaire d’investir dans l’éducation de la jeune fille pour garantir l’égalité des chances pour tous de participer à la vie sociopolitique et à la prise de décisions qui la concernent, d’accéder au marché du travail et de contribuer à la réalisation de son plein épanouissement dans la société et au sein de son foyer.

Procurer une éducation de qualité à toutes les jeunes filles est la base fondamentale pour assurer l’égalité des chances en matière d’emploi et garantir l’autonomie financière des femmes sur le même pied que les hommes. C’est donc par l’éducation et la formation que les femmes pourront se départir des pratiques rétrogrades qui les marginalisent, se libérer des facteurs socioculturels qui les empêchent de jouir de mêmes droits et libertés que les hommes dans certaines sociétés à travers le monde.

Isidore KWANDJA NGEMBO, Politologue

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Vos commentaires

  • Le 8 mars 2016 à 10:00 En réponse à : Journée de la femme : C’est par l’éducation qu’elles défendront leurs droits

    Très bon article, car la vrai promotion de la femme viendra de l’éducation et de la formation des femmes. Les lois votées sont insuffisantes. Sur le plan administratif, comment nommer des femmes incompétentes à la tête d’institution même s’il les textes sont en faveur de la promotion de la femme. Elles auront des difficultés et pas de moindre pour assurer les missions à elles assignées. Egalement pour les postes électifs les femmes gagneraient à mériter ces postes une fois élue. Ma déception vient des services et des grandes institutions souvent même dites internationales où il y a des rumeurs de promotions canapées. Comment des femmes qui ont étudié, détentrices de diplômes supérieures peuvent elles tomber aussi bas pour une promotion sociale. C’est dire que c’est un problème d’ordre socioculturel qu’il faudra combattre, la femme ne doit pas se rabaisser à ce point face à ses supérieurs hiérarchiques pour une promotion sociale. C’est par un partage de valeurs de femmes qui réussissent dans la dignité, dans l’honnêteté et dans l’ardeur au travail que se fera une véritable promotion de la femme en générale.

  • Le 8 mars 2016 à 12:30, par TANGA En réponse à : Journée de la femme : C’est par l’éducation qu’elles défendront leurs droits

    Les conditions de la femme au Burkina sont à la hauteur de l’avancement du pays.
    Dans le domaine de la santé, de l’éduction et de l’accès au travail, les femmes des villages et campagnes ont les mêmes droits que ceux des hommes de leurs milieux et celles des villes aussi les mêmes droits que les hommes de la ville.
    Il n’a jamais été refusé à une femme une place dans une école par ce qu’elle est femme, mais on peut la renvoyer par ce qu’elle ne travail pas assez ; tout comme un homme.
    Il va falloir faire attention avec cette idée qui est véhiculée disant que la femme est brimée.
    Oui, si un être humain est brimé, il faut le défendre ; homme comme femme.
    Je pense humblement qu’il faut refaire les mentalités de nos sœurs. ON NE PEUT PAS ATTENDRE TOUT BONNEMENT D’UN HOMME ET PRETENDRE AVOIR LES MËMES DROITS QUE CE HOMME DANS LE MËME ENVIRONNEMENT. Non on ne peut pas passer le temps à penser comme dans les télénovella et prendre cela comme vérité vraie ; pire vouloir l’appliquer chez soi.
    Dites moi, combien de femmes qui ont des revenues ont pleuré pour le pagne de 8 Mars ? Simplement selon elles, c’est Monsieur qui doit l’acheter. Mais où est ce que c’est écrit que c’est Monsieur qui doit l’acheter ?
    Aidons nos cœurs à changer de mentalités plutôt.
    LE 8 MARS, C’EST UNE JOURNEE DE REFLEXION POUR LES FEMMES !!!

  • Le 8 mars 2016 à 22:00, par crocodile En réponse à : Journée de la femme : C’est par l’éducation qu’elles défendront leurs droits

    soyons serieux. ca ,ce n’est pas un travail de femme .A la main ,courbees sous un chaud soleil entrain de grater un sol improper a l’agriculture .De quel developpement s’agit-il ?
    Qui de nous ,ose souhaiter un tel destin a ses enfants ? pourquoi ,a l’echelle nationale proner le sous developpement pour nos populations ?.Femmes, tant que vous serez courbees dans ces genres de corvees, vous serez toujours pauvres .

  • Le 9 mars 2016 à 12:04, par sogotele sanou En réponse à : Journée de la femme : C’est par l’éducation qu’elles défendront leurs droits

    Si seulement Crocodile savait que le salut de l’Afrique viendrait par la maîtrise du travail de la terre par tous les africains ; ne pensez point que vous êtes au-dessus de ceux qui se livrent à la plus noble des tâches qui est celle du travail de la terre.
    Ton gratte papier ne peut jamais te nourrir ; par contre la terre te nourrira et t’accueillera à ta fin sur terre. Si tu en prends conscience, tu seras plus heureux et tu ne diras jamais qu’il n’y a pas d’emplois.
    Humblement : Afrique consciente et debout.

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